Fauchage d’herbe, fanage et mise en lits

La première de ces photos (gauche) date de 1951. On y distingue, mon oncle et parrain, Antoine Wuidart, qui fut le dernier bourgmestre de Chaîneux avant la fusion des communes.

Essence ou mazout ?

Celui-ci fauche de l’herbe, avec un tracteur Deutz acheté par mon père pour la somme de 95.000 FB (2.375 €). C’était le début de la mécanisation, ce tracteur, à un seul cylindre, d’une puissance de 15 chevaux, consommait 1 litre de mazout à l’heure. À cette époque, un tracteur à essence de même puissance, consommait 7 litres à l’heure d’un carburant 3 fois plus cher mais coûtait 30 à 35.000 FB, soit près du tiers du prix.

« Tac, tac, tac »

À remarquer, ce Deutz ne disposait ni d’hydraulique, ni de prise de force. De par son volant de 180 kg, il était très lent à mettre en marche. En hiver, après un long préchauffage, tandis que j’enclenchais le démarreur, mon père, utilisant la manivelle accrochée au garde-boue gauche, « aidait » le lancement du moteur qui, une fois en marche, émettait son fameux tac-tac-tac dû à son seul cylindre. Autre particularité, vu le poids du volant, le tracteur ne « calait » pas en cas de lâchage brutal de l’embrayage au démarrage.

Mise en lits

Sur la deuxième photo, mon père, Henri Wuidart, met du foin en lit (en ligne) avec un râteau-fane. Ce dernier était conçu pour la traction chevaline, le mouvement était entraîné par des pignons reliés aux grandes roues de fer, on avait simplement remplacé les deux bras de la machine par un timon.

Si ce râteau-fane était valable pour faire des lits, il était impuissant pour les éparpiller. En position de fanage, le résultat n’était pas fameux, il levait le foin sans le retourner. Cependant, contrairement aux pirouettes et autres machines plus agressives qui ont suivi, il ne cassait pas le fourrage. Il ne battait pas, non plus, les semences hors du foin.

On peut également observer sur cette photo, au niveau du pied droit, la poulie qui permettait, à l’aide d’une courroie, de faire tourner un souffleur de marque Noël. Celui-ci envoyait le foin au fenil.

Même prix qu’il y a 60 ans ?

Mon père, exploitant 4 hectares avec 6 vaches, a amorti son tracteur en fauchant pour les autres fermiers. Le câblage des phares passait par un tube fileté. Un simple contre-écrou permettait le réglage de l’éclairage. Dans notre cas, le phare droit avait été orienté vers le sol pour pouvoir faucher de nuit. Le cône près de ce dernier, contenait un ressort qui aidait à lever la barre faucheuse, néanmoins, il fallait de bons biceps. Mon père demandait 800 FB (20 €) par hectare. Il y a de ça 4 ans, mon fils a fait faucher une belle parcelle ouverte de 10 ha 75 en moins d’une heure par entreprise avec triple faucheuse, pour la somme de 200 €, soit le même prix à l’hectare que 60 ans plus tôt.

Gustave

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