Van der Warden et la Ferme de la Cour

C’est en 1931 que s’est tenue la vente des chevaux de l’écurie de la Ferme de la cour à Louis Vanderwarden, de Thuillies.

L’élevage, fondé par Vital Losseau (1826-1900), connut à ses débuts (1875) nombre de déboires. L’éleveur perdit notamment 20 pouliches baies d’un coup suite à une épidémie de gourme (il paraît que ce ne fut pas trop grave d’un point de vue génétique car elles étaient hors type et trop longues !). Mais il persévéra et, en 1888, il remporta son plus grand succès : le championnat des juments avec Reneau I (appelée ainsi car provenant d’une jumenterie appartenant à un certain Reneau, brasseur à Thuillies).

Des reproducteurs

Les 1ers étalons qui saillirent à la Cour furent successivement :

-Néron, noir, accidenté car tombé dans une cave et acquis suite à cela à bas prix ;

-un gris pommelé mort de paraplégie ;

-un énorme alezan, 1.250 kg, appelé Russe du nom de son naisseur et acquis pour 6.060 fr. À l’époque, il y avait déjà des chevaux très lourds !)

-son fils Louis, rouan ;

-Samson, bai (par Parfait) vendu très cher pour l’Amérique ;

-Christophe Colomb, noir (Jupiter), vendu ensuite à M. Defalque et mort d’un coup de sang ;

-Bucéphale, noir (Jupiter) ;

-Néron, alezan (Marius), mort accidentellement. Il avait en effet croqué une bouteille de champagne, par le biais de laquelle on lui administrait un médicament. Les débris de verre avalés eurent raison de lui !

L’ère Van der Warden

En 1900, la succession de l’écurie revint à Joseph Van der warden, son gendre. Il utilisa d’abord 4 étalons alezans, fils de Néron, puis un bai (Mastoc) par Pygmalion.

En 1905, il passa contrat avec Jules Van Landuyt pour des saillies de fils de Brin d’or.

À son décès en 1910, sa veuve continua l’exploitation avec ses fils jusqu’en 1924, date à laquelle eut lieu le partage. Louis à la Cour et Joseph à Ossogne.

En 1911 Goliath de Thuillies (Gambrinus du Fosteau) fut vendu pour l’Italie. Plusieurs étalons se succédèrent à la Cour, dont l’alezan Conquérant de Meslin (Conquérant de Terhaegen). Dans un même temps, M.Vanderwarden n’hésitait pas à faire saillir une partie de ses juments par des étalons renommés. Naquirent ensuite un aubère maison, Wallon d’Ossogne, et le gris Géant du Fosteau(sergent), à 3/4 frère du crack Satan du Fosteau, privé de championnat à cause de la guerre et de Pervenche du Fosteau.

Notons que les familles maternelles sont issues d’Ogresse, noire (origine Lien de viscourt), Dora de la Cour, de la famille de Conquérant de Terhaegen et de Paula, une baie de 16 ans pleine d’Avenir d’Herse et mère d’Universel et de Wallon d’Ossogne ! Elle doit donc valoir son pesant d’or ! Dans ce magnifique élevage nous retrouvons l’origine des voisins Hardy (via Eman et Manage), Semal de Dons tienne (Moustic), Hazard (fils et petit fils de brin d’or), Semal de La Loge et Cerjuste Bury de Lobbes.

Et celle de Losseau

M. Louis Van der Warden dut arrêter l’exploitation de la Cour faute de successeur, son frère Joseph la repris donc avec succès (Julie d’Ossogne championne raceuse et son fils Archiduc d’Ossogne) jusqu’après la guerre, quand faute de successeur (lui aussi) dut se résoudre à vendre Ossogne.

La ferme de la Cour fut achetée par Georges Hubert, un industriel, et occupée par M. Laduron jusqu’après la guerre. elle fut ensuite vendue par Pierre Losseau à Michel Losseau et aujourd’hui toujours exploitée par son arrière-petit-fils. M. Laduron s’installa à la Rogère, une ancienne râperie, occupée maintenant par son petit-fils Christian.

A.P.

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