L’offre européenne pour les produits sensibles censée faciliter le dialogue

La France, soutenue par huit autres États membres (Autriche, Hongrie, Irlande, Luxembourg, Pologne, Roumanie, Slovénie, Slovaquie) a de nouveau dénoncé, lors du Conseil agricole de l’UE le 9 octobre à Luxembourg, le caractère prématuré de l’offre de contingents tarifaires d’importation faite au Mercosur pour les produits les plus sensibles sans que des conditions préalables aient été remplies. Le bœuf (70.000 tonnes) et l’éthanol (600.000 t) avaient été ajoutés dans la liste par les négociateurs de la Commission européenne lors de la 4e session de pourparlers de libre-échange avec le bloc sud-américain, tenue à Brasilia.

« Nous ne pouvions pas avancer dans les négociations » avec le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay sans une offre crédible sur ces deux produits », a répondu Phil Hogan. Une offre qui, au demeurant, les a déçus, a précisé le commissaire européen, tout en soulignant que les exportations de viande bovine du Mercosur (230.000 t) représentent déjà 75 % du total des importations de l’UE et que la situation au Brésil suite au scandale sanitaire dévoilé en mars reste inquiétante.

Un accord commercial « apportera des gains importants non seulement aux secteurs industriels de l’UE mais aussi à son secteur agroalimentaire, avec un accès au marché amélioré pour des produits tels que les produits laitiers et le vin, des procédures d’exportations facilitées (mesures sanitaires et phytosanitaires, facilitation des échanges) et la protection des indications géographiques de l’Union », a assuré le commissaire à l’Agriculture.

Le bloc sud-américain veut davantage

À l’issue du 4e cycle de pourparlers commerciaux avec le Mercosur, les négociateurs européens restaient « optimistes » quant à la possibilité de réduire les divergences et boucler un accord de principe d’ici la fin de l’année. De son côté, le ministre brésilien des affaires étrangères a affirmé son ferme engagement avec ses homologues du bloc sud-américain pour parvenir à un compromis dans les délais fixés, avertissant toutefois, selon les médias locaux, que celui-ci serait retardé « sans une meilleure offre de l’UE » pour le bœuf et de l’éthanol. Au démarrage des négociations, en 2004, les contingents proposés pour ces deux produits étaient respectivement de 100.000 t et 1 Mt.

Le Brésil a averti qu’il ne présenterait pas de nouvelle offre tant qu’une meilleure proposition de l’UE sur la viande bovine et l’éthanol ne sera pas sur la table. La partie européenne juge, pour sa part, l’offre révisée du Mercosur insuffisante en ce qui concerne l’accès aux marchés publics.

Viande bovine : sombre constat en Europe

Faible revenu et difficultés financières des éleveurs spécialisés de l’UE, forte dépendance au soutien de la pac, sensible déclin de la consommation, sérieuses préoccupations liées au Brexit et à l’impact d’éventuels futurs accords de libre-échange : tel est le constat dressé début du mois octobre, pour le bœuf, par l’Observatoire européen du marché de la viande.

Côté positif, la Commission européenne a annoncé l’ouverture de Taïwan à la viande bovine néerlandaise et suédoise et du Japon à celle originaire de l’Autriche. Des marchés qui avaient été fermés à la suite de la crise de l’ESB dans les années ‘90. Elle y voit un signal important et positif envoyé aux autres pays asiatiques pour qu’ils « mettent leurs conditions à l’importation en ligne avec les normes internationales et autorisent le bœuf de l’UE sur leurs marchés ».

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