Comment va-t-on concilier la gestion d’un projet privé d’une telle envergure, avec une gestion publique, le Département de la nature et des forêts (DNF) ?
Il n’est pas de tradition que la transparence soit de rigueur : la première règle dans les Services publics : on ne peut laisser apparaître son point de vue en dehors du Service ou de l’Administration dont on dépend !
Ainsi dans les présentations médiatiques, il n’est jamais fait mention du point de vue du DNF. Pourtant, nombre de ses fonctionnaires ont certainement des choses intéressantes à proposer en vertu de leur expérience de terrain. De plus, les sources de friction parmi les divers usages de la forêt, ils les côtoient chaque jour.
Les scientifiques qui défendent le projet auront-ils une vision globale à proposer ou sera-t-elle un assemblage des pièces d’un puzzle !
Quel risque d’être sous influence de l’un ou l’autre lobby pour ces scientifiques, le milieu de la chasse, l’industrie du bois, des aménageurs ?
Il serait bon d’y voir impliqués des experts forestiers, même en retraite, qui ne sont plus liés par des intérêts de carrière mais qui ont une vision globale des fonctions de la forêt.
J’ai relu la vision de J. Rondeux sur la mise en valeur du Domaine du Sart Tilman. Je traverse souvent ce site. Le changement est évident depuis qu’il a pris en charge ce domaine.
Influence des asbl
Au sujet de nombre d’asbl actives dans la gestion des forêts, comment se fait-il qu’en ayant aussi mal travaillé, l’on dispose d’autant d’ha à placer en Natura 2000 ?
Pourquoi les critiques sur les coupes à blanc, alors qu’elles jouent un rôle certain pour la biodiversité. Bien réparties dans le temps et l’espace, elles constituent des éléments essentiels des réseaux écologiques !
Supprimer les conifères ? Un cortège d’espèces leur sont aussi inféodés au fil de leur croissance.
On peut trouver une forêt exploitée sur les hauteurs de la vallée de l’Ourthe (Rendeux, Grimbiémont…), avec une biodiversité remarquable. Les déchets d’éclaircie ou des taillis y sont conservés ainsi que le bois mort : plantes champignons, oiseaux, insectes, batraciens, reptiles… y trouvent leur content.
Supprimer la chasse ? Comment faire de la régénération spontanée, des essais sur des essences mieux adaptées au changement climatique, tenir bruyères ou myrtilles ?
Toutes ces suggestions tiennent souvent du populisme, pour caresser les adhérents des asbl dans le « sens du poil » !
Exemples à méditer
Le projet Life « Damier de la succise » à Melreux : des travaux de génie civil lourds et coûteux ont été consentis alors que dans une simple coupe à blanc voisine laissée en jachère, ces plantes herbacées que sont les succises qui affectionnent les sols tassés y poussent en grand nombre sans intervention et sans frais.
Entre-temps, les milieux qui abritaient de rares carabes liés aux pins et sapins ont été massacrés par les machines sans parler des plantes nourricières des papillons diurnes de pas mal d’espèces.
Citons encore le Projet Life cerf à Mochamps, un site fabuleux qui recèle des insectes intéressants à foison, du gibier visible à toute heure ! Avec ce projet, le tourisme arrive, le gibier s’enfuit en forêt. Les insectes reculent, comme les fourmis du groupe rufa et les cétoines. Les libellules rares des bords de la Masblette, avant sous couvert, sont à découvert et s’en vont ailleurs !
Des carrés clôturés, broutés par des moutons bientôt victimes de la maladie de la langue bleue, un vrai « potager », damier jaune, brun, vert. Adieu les gracieuses molinies où se cachaient les faons à l’abri des regards !
Si c’est cela que l’on veut nous aménager à Nassonia (Mochamps semble le voisiner, si pas y être inclus), je dis non à ce projet !
La forêt n’est pas un parc public ou un potager !
Tourisme « doux »
Faisons de Nassonia d’abord une expérience à suivre : 99 ans, c’est long, attendons avant d’y mêler le tourisme !