Une saison marquée

par un déficit hydrique et pourtant…

Fin septembre, début octobre 2016, le temps favorable a permis la réalisation des semis d’escourgeon dans d’excellentes conditions de structure du sol.

Ensuite, l’automne 2016 a été très sec sur l’ensemble des régions. Ce manque de pluie a pu perturber les levées dans certains sols « séchants ». L’hiver sec a, quant à lui, été plus rigoureux qu’en 2015-2016 mais sans impact négatif notoire sur la culture.

Pertes de rendements limitées

Le printemps, marqué par un temps anormalement sec avec un sérieux coup de froid lors de la deuxième quinzaine d’avril au stade dernière feuille de la culture, a fait craindre des défauts de fertilité des épis. Manifestement les dégâts de gel furent globalement peu importants et réservés à certaines situations (semis très tardifs, régions plus froides).

En matière de maladies, la rhynchosporiose, l’helminthosporiose et l’oïdium étaient souvent présentes au printemps mais, freinées par le temps sec, elles sont finalement restées assez discrètes durant la montaison même si l’helminthosporiose a connu une certaine extension en juin. A contrario, la rouille naine est restée très présente durant toute la saison. Finalement, c’est surtout la ramulariose et les grillures qui semblent avoir le plus pénalisé certaines variétés.

Des orages très ponctuels ont pu favoriser la verse çà et là. Néanmoins en escourgeon, comme en froment, c’est bien le déficit hydrique qui a marqué la période de février à juin 2017. À l’avantage de l’escourgeon plus précoce et plus profondément enraciné à la sortie hiver que les froments, les pertes de rendement furent très limitées. Elles ne concernent que les situations pédo-climatiques les plus défavorables, dans les sols à faible pouvoir de rétention de l’eau. Par ailleurs, les escourgeons ont pu bénéficier durant les mois de mai et juin d’une quantité d’ensoleillement élevée favorable à la photosynthèse et donc au bon remplissage du grain. La maturité a coïncidé au temps sec et chaud de la fin juin début juillet, période durant laquelle la plupart des récoltes ont eu lieu.

Les résultats des essais variétaux…

Les résultats proviennent d’un réseau de 6 essais, protégés par deux traitements fongicides, répartis sur l’ensemble de la Wallonie :

– deux essais ont été mis en place par le Carah, à Ath et Béclers (Tournaisis) ;

– trois essais ont été conduits par le Cra-w et étaient situés respectivement à Gembloux (Namur), Warez-l’Évèque (Hesbaye liégeoise) et Scy (limite entre le Condroz et la Famenne) ;

– un essai a été implanté à Lonzée (Gembloux) par l’Axe Ingénierie des productions végétales et valorisation – Phytotechnie tempérée, l’asbl « Promotion de l’Orge de Brasserie » et le groupe « Production Intégrée des Céréales » dans le cadre du Cepicop.

Le tableau 1 présente les résultats de 21 variétés exprimés en % des 4 variétés témoins (KWS Meridian, KWS Tonic, Quadriga, Rafaela) dont les rendements moyens sont donnés en kg/ha, pour chaque essai, en bas de tableau. Les essais comportaient à la fois des variétés lignées et des variétés hybrides (au nombre de 8).

Sans prendre en compte le surcoût des semences, les hybrides se retrouvent massivement en haut de classement. La variété Smooth arrive en tête et est suivie par les variétés Wootan, Jettoo, Bazooka et Tektoo.

Parmi les variétés « lignées », KWS Tonic et Hedwig rivalisent avec les meilleurs hybrides. Elles sont suivies par les variétés Rafaela, KWS Keeper, Quadriga, Monique, Veronika et Verity.

… en fonction de la protection fongicide

Le tableau 2 permet de comparer les résultats des mêmes variétés (exprimés en % des mêmes variétés témoins) lorsqu’elles sont soumises à différents niveaux de protection : avec un ou deux traitements fongicides ou en l’absence de traitement fongicide.

Avec un seul traitement fongicide, les hybrides Wootan et Bazooka prennent la tête du classement, suivies par Trooper, Jettoo, Smooth et Hook. Parmi les lignées, les variétés KWS Tonic, Veronika, Quadriga, Funky et KWS Keeper se distinguent.

En l’absence de traitement, les hybrides Wootan, Mercurio, Jettoo, Bazooka et Smooth sont en tête de classement suivies des lignéesHedwig, KWS Keeper et Verity.En l’absence de traitement, ce sont les variétés KWS Kosmos, KWS Tonic et Rafaela qui perdent le plus de rendement.

Et avec le surcoût des semences ?

Le tableau 3 présente les rendements prenant en compte le surcoût des semences des variétés hybrides. Un surcoût moyen de 74 €/ha a été retenu. Avec un prix de vente de 135 €/t, il équivaut à 550 kg/ha de rendement. En 2017, la différence de rendements moyens entre les huit hybrides et ceux des dix meilleures lignées a été de 3,6 qx/ha. Sans prendre en compte le surcoût des semences, les hybrides se retrouvent massivement en haut de classement. Mais avec celui-ci, les classements changent. En 2017, KWS Tonic prend la tête de classement, Smooth se classe en deuxième position suivie par les variétés lignées Hedwig et Rafaela. Arrivent ensuite les variétés Wootan, KWS Keeper et Quadriga.

Variétaux pluriannuels

Le tableau 4 donne les résultats des 21 variétés présentes depuis plus d’un an dans les essais de 2015 à 2017 (en % de la moyenne des 4 mêmes témoins). En moyenne sur trois années d’essais, les six variétés hybrides Smooth, Wootan, Bazooka, Tektoo, Mercurioo et Trooper arrivent en tête. Elles sont suivies par les variétés lignées KWS Tonic, Hedwig, Veronika, Quadriga, Rafaela et Verity.

En prenant en compte le surcoût des semences des hybrides, les classements changent : sur la période 2015-2017, Smooth garde la tête de classement, KWS Tonic se classe en deuxième position suivie par les variétés lignées Hedwig, Veronika, Quadriga, Rafaela et Verity.

Résistance aux maladies…

Parmi les 21 variétés présentées, les variétés les plus tolérantes à l’ensemble des maladies (tableau 5) sont Veronika, Monique, Hedwig et KWS Keeper pour les lignées et Jettoo, Hook et Tektoo pour les hybrides. Ces 7 variétés sont toutes très récentes et montrent que le renouvellement variétal se fait par des variétés de plus en plus tolérantes. Les variétés témoins ont chacune leur point faible qu’il convient de connaître afin de les utiliser au mieux. KWS Meridian est sensible à l’helminthosporiose, Quadriga à la rouille naine, Rafaela également à la rouille naine et à la rhynchosporiose. KWS Tonic est quant à elle la variété présentant le moins bon comportement aux maladies. C’est la seule variété qui nécessite fréquemment l’emploi de 2 fongicides.

… et aux accidents culturaux

Quelques variétés requièrent une attention particulière au niveau de leur sensibilité à la verse. Les 2 variétés tolérantes à la JNO, Rafaela et Domino puis les 2 nouveaux hybrides Hook et Jettoo sont des variétés hautes et doivent être raccourcies si l’on veut éviter la verse. Enfin, la variété Tequila est également connue pour sa sensibilité à la verse (tableau 6). Au niveau de la précocité, Rafaela et Smooth demeurent les plus précoces devant Hedwig et Domino. Les variétés les plus tardives sont KWS Kosmos, Verity et KWS Keeper.

Poids spécifiques et protéines

La variété Smooth confirme son très bon poids spécifique. Les variétés Domino et Rafaela confirment quant à elles leur faible résultat en la matière.

La variété Monique présente le meilleur taux de protéine, loin devant Veronika et Domino qui se classent deuxième ex aequo.

D’une manière générale, les variétés hybrides ont d’assez bons poids de l’hectolitre mais de faibles teneurs en protéines.

Le pourcentage de grains de calibre supérieur à 2,5 mm est d’environ 90 % pour la plupart des variétés cette année. Les variétés Mercurioo, Wootan, Funky et Trooper se caractérisaient par un nombre plus important de petits grains.

D’après le Livre Blanc

, septembre 2017

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