L’expérience nous a montré qu’un vinificateur débutant a intérêt à commencer par la production de vin de pommes, mousseux ou non. C’est le vin le plus simple à réaliser et le plus facile à réussir. Ensuite, après avoir acquis une expérience de base, il pourra diversifier sa production en se documentant et en effectuant différents essais avec d’autres fruits ou des mélanges de fruits différents.
Le point de départ : des pommes !
Le choix des variétés est très important pour la qualité finale du vin. Chaque variété de pommes présente un goût qui est déterminé par quatre éléments : les sucres, les acides, les arômes, et les tanins. Pour obtenir un vin au goût agréable, il faut un équilibre harmonieux entre ces quatre éléments. Lors de la fermentation, les sucres vont se transformer en alcool éthylique : 17 g de sucres totaux (glucose + fructose + saccharose) par litre de jus génèrent 1 % d’alcool.
Puisque les variétés de pommes dont la composition est équilibrée sont peu nombreuses (‘Elstar’ par exemple), il est recommandé d’associer plusieurs variétés différentes qui ont chacune une note dominante différente. Par exemple, à ‘Jonagold’, très aromatique et très sucrée, on associera 25 % de ‘Belle de Boskoop’, plus acide et tannique.
Le degré de maturité des fruits lors de la transformation est un critère important : des fruits en sur-maturité produiront moins de jus, tandis que des fruits encore trop peu mûrs seront très acides, peu sucrés et sans arômes.
Les fruits doivent être lavés à l’eau et débarrassés des parties gâtées.
Produire…
Un broyeur à moteur électrique ou manuel, et une presse à vis représentent un investissement important. Pour un premier essai, il est préférable de les emprunter à une connaissance, de les louer, ou de faire presser ses pommes par une entreprise qui travaille à façon.
Le rendement en jus est de l’ordre de 50 % avec une presse à vis, et nettement plus élevé dans le second cas, où le coût est de l’ordre de 0,4 €/l.
. et caractériser le jus
Un densimètre (15 à 20 € avec le verre gradué) permet de connaître approximativement la teneur du jus en sucres, et donc le degré d’alcool en fin de fermentation. Ainsi, s’il indique à 15ºC une densité de 1,054, le taux de sucre voisine 119 g/l, ce qui correspond à 7 % d’alcool ; les valeurs varient en fonction de la température. Un réfractomètre (que l’on peut emprunter) donnera une indication plus précise.
Le plus souvent, les jus de pommes contiennent de 100 à 130 g de sucre par litre. Pour arriver à 10 % d’alcool, ce qui garantit une bonne conservation du vin, il faudra donc ajouter du sucre pendant la fermentation (lire ci-après).
Dans le cas de jus de pommes, la mesure de l’acidité n’est pas indispensable car elle se situe entre les limites favorables (entre 6 et 10 g/l ; optimum : 8 g/l). Pour les jus d’autres fruits, cette mesure est nécessaire afin de corriger avec précision leur acidité.
Quels récipients choisir ?
L
Amorcer et gérer la fermentation
Un jus qui aurait été pasteurisé doit obligatoirement être ensemencé par une levure sélectionnée. L’emploi de levure de boulanger est à proscrire !
Parfois, il est conseillé à ce stade d’ajouter au jus un « sel nutritif » composé d’éléments minéraux destinés à alimenter les levures : par exemple, du phosphate d’ammonium et/ou du phosphate de potassium, et parfois de la vitamine B1. Si cela se justifie pour des jus très acides qui ont été additionnés d’eau, nous n’avons jamais dû en ajouter à du jus de pommes pour un bon déroulement de la fermentation.
On placera initialement les récipients dans un local où la température est de 15ºC à 18ºC. Après quelques jours, la fermentation démarre : la levure se multiplie par bourgeonnement ; on observe un dégagement de bulles de CO2 qui entraîne vers la surface les impuretés présentes. Le phénomène s
Faire deux soutirages successifs
Après cela, la fermentation reprend grâce à cet apport de nourriture pour les levures, puis elle s’atténue à nouveau ; le moût devient beaucoup plus limpide. On fera alors le second soutirage avec ajout de l’autre moitié du sucre prévu. La fermentation reprend.
Lorsqu’elle s’atténue, ce que l’on remarque par la très faible apparition de bulles de CO2 en surface, si le vin est parfaitement limpide, il est prêt pour produire un vin mousseux (voir point suivant). S’il n’est pas limpide, il faudra ajouter un clarifiant : par exemple du blanc d’œuf.
Mettre en bouteilles un vin effervescent…
… ou un vin tranquille
Lorsque plus aucun bulle de CO2 n’est visible à la surface du vin depuis plusieurs jours (ou semaines), on peut penser que la fermentation est terminée. Le vin peut être mis en bouteilles, mais des variations de la pression atmosphérique peuvent cependant vous induire en erreur, et des redémarrages de fermentation ne sont pas exclus.
Vinifier d’autres fruits ?
Wépion