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Vous avez dit supérieur ?

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Depuis plusieurs mois déjà, le discours de certains vegans antispécistes se radicalise. Aux propos haineux se joignent maintenant des actes violents d’intimidation et de dégradation, à l’image des pressions subies par les bouchers charcutiers français.

L’antispéciste considère que l’espèce n’est pas un critère pertinent pour décider de la manière dont un être vivant doit être traité. Il rejette l’idée de supériorité de l’homme par rapport à l’animal ainsi que son exploitation qui serait, selon lui, jugée inacceptable s’il s’agissait d’un être humain. Les éleveurs et les bouchers sont donc directement dans sa ligne de mire.

Chacun est libre de penser, de s’exprimer et de défendre son opinion mais, dès que l’argumentation se transforme en affirmation et qu’irrespect et violence entrent dans la danse, quel crédit accorder à notre contradicteur ? Considérer un régime alimentaire et une éthique comme la référence tout en discréditant une profession, n’est-ce pas aussi de la discrimination ? L’antispéciste radical souhaite que l’on considère l’animal comme son égal mais n’accorde aucun respect à ses voisins boucher et éleveur. « Oui, les antispécistes ont été lanceurs d’alerte, mais ils ont aussi exacerbé des oppositions. Ils ont été extrêmement violents dans leurs affirmations. Il y a eu un crescendo insupportable. Quand on entend des comparaisons avec l’Holocauste… C’est insensé, ça donne des frissons d’horreur. On a affaire à des mouvements radicalisés, sectaires, anti-humains », alerte Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationales des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) en France.

Dans la bouche de ces personnes, les termes éleveur, exploitant et boucher sonnent comme des injures alors que ces métiers demandent passion, savoir-faire et investissement. Leur discours contamine la profession elle-même. Ainsi, une éleveuse récemment rencontrée s’insurgeait qu’on la considère comme « exploitante » : « Je ne suis pas exploitante et les exploitants ne sont pas mes amis ! ». Mais, que fait-elle de mieux que ceux qu’on appelle, sans aucune arrière-pensée, « exploitant » ? Rien ! Comme eux, elle élève ses animaux avec patience et passion, leur consacre tout son temps et son attention… En quoi est-elle si différente et si exemplaire ? Soyons clairs, personne ne vit d’amour et d’eau fraîche, ni de verdure et d’eau fraîche d’ailleurs. On peut élever des animaux avec passion et les accompagner dignement jusqu’à la fin, que l’on s’appelle éleveur, paysan, exploitant ou encore fermier.

L’humain se croit sans doute supérieur en tout mais les antispécistes n’échappent pas à la règle et exercent leur suprématie au sein même de leur espèce.

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