Maîtriser son système Gps

et l’AutoCommand grâce

à une formation au champ

Chacune des formations organisées par le constructeur se compose de deux parties. En premier lieu, un volet théorique est organisé dans une véritable salle de classe mobile, installée en bord de champ. Les utilisateurs et futurs utilisateurs ont ainsi l’occasion de se familiariser avec les différentes facettes et réglages de leurs outils.

Dans un second temps, chaque participant à l’occasion de conduire un tracteur, équipé de la transmission continue AutoCommand ou d’un système Gps selon la formation suivie, en compagnie d’un formateur. Différents aspects pratiques auxquels a déjà été (ou sera) confronté l’utilisateur sont ainsi abordés et les réponses aux questions qu’il se pose lui sont apportées en conditions réelles.

Via la pédale d’avancement ou la poignée CommandGrip

Disponible sur les tracteurs T6 et T7 (châssis court ou long et HD), mais aussi sur les modèles T8, la transmission à variation continue AutoCommand combine les avantages d’une boîte mécanique (efficacité supérieure de la transmission) et d’une boîte hydrostatique (réglage continu de la vitesse).

De ce fait, la pédale d’embrayage du tracteur n’est que très peu utilisée. En effet, celle-ci n’est actionnée qu’au démarrage, pour des raisons de sécurité, ou lorsque le chauffeur regagne son siège après avoir quitté sa cabine tout en laissant tourner le moteur.

Durant les déplacements ou le travail au champ, la pédale d’embrayage ne sera plus enfoncée, afin de profiter au maximum des atouts de la transmission Autocommand. Si le chauffeur souhaite stopper son tracteur, il lui suffit de relâcher la pédale d’avancement ou de tirer sur la poignée CommandGrip (équipant l’accoudoir SideWinder des modèles AutoCommand) jusqu’à atteindre une vitesse nulle. La pédale de frein peut bien évidemment aussi être utilisée.

De leur côté, les formateurs New Holland conseillent aux utilisateurs de favoriser la pédale pour les déplacements sur route et la poignée à impulsion pour le travail au champ. Le tracteur accélère alors jusqu’à atteindre la vitesse maximale définie par l’utilisateur.

Une fonction CruiseControl est disponible dans les deux cas. Elle permet de régler une vitesse constante et de la maintenir en équilibrant le régime moteur et le rapport de transmission, tout en économisant le carburant. Ajoutons qu’un mode manuel est également disponible. Il désolidarise la transmission et le régime moteur ; la pédale d’avancement devenant une pédale d’accélérateur.

Bien qu’avec l’AutoCommand le tracteur puisse être l’arrêt sans actionner le frein à main, celui-ci se déclenche automatiquement quand cela s’avère nécessaire. C’est ainsi le cas lorsque l’inverseur est en position parking, si le tracteur est stationné et que le moteur tourne depuis plus de 45 secondes, si le chauffeur s’est levé de son siège plus de 5 secondes ou, plus simplement, quand le moteur est arrêté.

Veiller au réglage du potentiomètre

L’accoudoir est en outre équipé d’un potentiomètre qui permet de contrôler le régime moteur. En pratique, le tracteur cherche à maintenir la vitesse renseignée par le chauffeur avec le régime moteur le plus bas possible. En cas de difficulté, le régime augmente jusqu’à atteindre la limite définie par la position donnée au potentiomètre.

Placé en position basse, le potentiomètre limite le régime moteur (900 tour/min environ). Face à une difficulté, le régime reste stable mais la vitesse d’avancement diminue. A contrario, la position haute ne limite pas le régime moteur. En cas de difficulté, celui-ci augmente pour aller chercher de la puissance ; la vitesse d’avancement sera maintenue plus longtemps.

Les formateurs conseillent de le placer, dans la majorité des cas, sur une position intermédiaire. « Cela permet d’avoir un bon compromis entre maintien de la vitesse cible et économie de carburant. »

Le potentiomètre trouve également toute son utilité lorsqu’un outil est couplé à la prise de force du tracteur. Dans ce cas, lorsqu’il est réglé à sa position maximale, le moteur reste au régime sélectionné par le chauffeur. En cas d’effort, la vitesse d’avancement diminue afin de maintenir constant le régime de la prise de force. La priorité est donc donnée à l’outil. Néanmoins, il est déconseillé de régler le potentiomètre comme cela. « Si le bouton n’est pas réglé à son maximum mais bien sur une position intermédiaire, l’utilisateur autorise une légère chute du régime de la prise de force. Ainsi, le moteur peut récupérer du couple en cas d’effort croissant et éviter une chute brutale de la vitesse d’avancement », expliquent les formateurs.

Bonne gestion des données

La formation Gps, ou PLM (Precision Land Management) comme l’appelle New Holland, débute quant à elle par quelques conseils pratiques vis-à-vis du matériel. Ainsi, le formateur rappelle que le terminal s’utilise tel qu’un ordinateur personnel : « Pour fermer une application ou éteindre le terminal, favorisez l’usage des touches dédiées plutôt qu’un débranchement pur et dur de l’appareil ».

Les conseils suivants concernent la bonne gestion des données renseignées dans le système. En effet, une quantité de tâches impressionnantes peuvent être encodées tout au long de la saison. New Holland conseille de supprimer toutes données devenues inutiles avant de commencer la nouvelle saison. Ainsi, le chauffeur aura plus facile à manipuler le système.

En parallèle, il est recommandé de nommer les fermes et champs encodés, mais aussi les lignes de travail afin que ces différents éléments soient identifiables par tous les chauffeurs de la ferme ou de l’entreprise. « Dans la pratique, cela prend un peu de temps les premières fois, mais cela facilite grandement le travail pour le reste de la saison voire les années à venir. » La formation vise donc également à apprendre aux chauffeurs comment réutiliser les données déjà encodées plutôt que réencoder les mêmes paramètres saison après saison.

Toutes une série d’autres conseils et explications ont été distillés aux utilisateurs, comme la possibilité de créer des lignes courbes et non uniquement des lignes droites, démonstration à l’appui. Ou encore, la possibilité d’encoder des champs sur le terminal d’un tracteur et de les partager, par l’intermédiaire d’une clé usb, avec d’autres terminaux afin d’éviter de répéter plusieurs fois le travail d’encodage.

L’accent a également été mis sur l’agressivité de la direction. Il s’agit d’un paramètre que les utilisateurs osent peu modifier mais, en pratique, cela s’avère nécessaire. Pour un réglage idéal, le type de sol, le type de travail, la vitesse de travail ou encore le poids supporté par l’essieu avant et la présence d’un outil frontal doivent être pris en compte par le chauffeur.

New Holland conseille encore de mettre à jour son système dès que possible. Cette opération peut être effectuée par l’utilisateur ou, dans certains cas, par le concessionnaire. Ce dernier se charge également de la calibration du système, lors de l’achat, ou lorsque des pneus d’une autre dimension sont montés sur le tracteur.

Enfin, un dernier conseil, et pas des moindre, est d’éteindre le système lors des déplacements sur route. Ainsi, les risques de mauvaises manipulations ou d’enclenchement d’une séquence sont réduits à leur minimum.

Ne pas hésiter à essayer

Bien que la formation pratique soit précédée d’un volet théorique, les explications seront toujours plus faciles à suivre si l’on a déjà manipulé, ne serait-ce que quelques minutes, son système Gps. « L’idéal, c’est d’avoir essayé l’outil et de venir chercher à la formation des réponses aux questions que l’on se pose ou des solutions aux problèmes auxquels on est confronté », ajoutent les formateurs.

Certains agriculteurs ou entrepreneurs suivent d’ailleurs la formation plusieurs fois, afin de présenter leurs problématiques et trouver les solutions adéquates grâce aux formateurs. Ils peuvent ainsi accroître leur maîtrise du système, petit à petit.

J.V.