Adapter sa selle pour une ergonomie optimale

De la relation au cheval, en passant par la position que se doit d’avoir le cavalier... les thèmes des conférences étaient diversifiés. Nous nous sommes intéressés à l’importance d’avoir un équipement adapté pour le confort de son destrier mais aussi pour envisager des performances sportives. Un sujet présenté par la saddel-fitter, Vincianne Wittamer.

Que nous soyons cavalier de sport ou de loisir, l’importance d’une selle bien adaptée est primordiale pour le bien-être de notre cheval. Comme le dit l’adage « qui veut aller loin, ménage sa monture ». Si nous voulons préserver notre équidé, nous devons réfléchir à l’impact que peut avoir la selle sur son dos et sur l’entièreté de son corps. Un équipement bien ajusté permet d’éviter les blessures mais aussi d’améliorer la locomotion du cheval.

Les parties de la selle

Vincianne Wittamer aborde d’emblée les parties de la selle afin de familiariser nos yeux avec certains défauts facilement identifiables et qui doivent nous alerter quant à un éventuel problème lié au matériel.

L’arçon, squelette de la selle, non visible étant donné qu’il est recouvert de matelassures et de cuir, doit être symétrique. Sa forme est primordiale étant donné qu’il apporte stabilité au cavalier en répartissant son poids afin que le cheval ne soit pas déséquilibré.

Quant au siège, il ne doit ni être trop petit, ni trop grand. Dans quel cas le poids du cavalier sera mal réparti et engendrera de l’inconfort pour l’un comme pour l’autre.

Les panneaux de la selle doivent être souples et lisses. Ils peuvent être en laine naturelle, en matière synthétique, en mousse, ou en air. Confortables, ils doivent laisser suffisamment de place pour le garrot et la colonne vertébrale du cheval. Pour éviter qu’ils ne se déforment, il ne faut pas laisser la selle sur un porte-selle. Celui-ci peut-être inadapté et peut la déformer. Les pressions changées, elles déforment les matelassures. L’idéal est ainsi de poser les selles sur des tréteaux.

Le fitting test

Le « fitting test », l’analyse du matériel posé sur le cheval, doit être réalisé en statique. C’est ainsi que l’on observe si l’angle d’ouverture de l’arçon correspond au cheval, si la distribution de la pression est correcte, s’il n’y a pas d’interférence avec l’épaule (entre autres).

Il permet en outre de voir si la selle ne dépasse pas la dernière côte, si les matelassures ne touchent pas le colonne vertébrale (ni à l’avant, ni à l’arrière), si la selle est en équilibre avec ou sans sangle.

Les blessures liées à l’équipement

Ces points sont en effet important pour éviter de provoquer des blessures à l’animal. Selle, tapis de selle ou bridon doivent donc être bien choisis.

La place de la selle joue un rôle important car elle est à la base de la locomotion du cheval. Placée trop en avant, elle va coincer le garrot et les épaules. Elle déséquilibre l’arçon et restreint la foulée du cheval. Placée trop en arrière, elle surcharge l’arrière du dos et peut-être même la région du rein, entrainant un souci d’engagement des postérieurs.

Le garrot est un zone qui blesse facilement. Si des marques blanches apparaissent au fil du temps, cela doit vous alerter. Elles peuvent être présentes sur toute la partie du dos. Elles sont signes de surpressions dues à la selle. Il est important d’observer régulièrement sa monture afin de vérifier qu’ aucune marque n’est apparue à l’endroit de l’harnachement.

Un élément à prendre également en compte chez certains équidés: le fait que la selle tourne toujours du même côté. C’est ce qu’on appelle le « saddle slip ». Cela provient d’une asymétrie au niveau du corps du cheval mais parfois également au niveau du corps du cavalier. Il existe des compensateurs qui permettent de régler ce problème.

Quant au tapis de selle, il faut analyser sa forme. Si elle ne correspond pas à la morphologie du cheval, le tapis peut tout à fait bloquer la colonne vertébrale ou le garrot. L’idéal ce sont les tapis qui ne viennent pas s’effondrer sur le garrot. Les finitions telles que les broderies et les cordelettes, ainsi que l’état de propreté, peuvent également rajouter toute une série de points de pression qu’il vaut mieux éviter. Aussi, vérifiez toujours la partie que se trouve juste sous la selle.

La sangle doit libérer la zone qui se trouve juste en arrière du coude afin que la foulée puisse rester libre. Vérifiez donc qu’elle ne le touche pas lorsque le cheval ramène l’un ou l’autre de ses antérieurs vers l’arrière.

Sur le bridon, on peut observer des points de pression au niveau de la muserolle comme au niveau du frontal, de la têtière ou encore des boucles présentes au niveau des montants. Il faut éviter que le matériel soit trop petit mais il ne faut pas non plus qu’il bouge. Un bridon au cuir un peu raide se doit d’être graissé régulièrement afin d’être assoupli pour devenir plus confortable. Au niveau du mors, il faut contrôler régulièrement la bouche et plus particulièrement le palais, les commissures des lèvres, la langue, les muqueuses et la zone de la gourmette s’il y e n a une.

Ayons donc à l’esprit que tout déséquilibre, quel qu’il soit, engendre des compensations, des douleurs et des inconforts tant au niveau du cheval que du cavalier. Imaginez vous partir pour une balade avec des chaussures trop petites. Un matériel non-adapté peut occasionner de véritables soucis. Dans le cas où vous avez une hésitation, ou si votre matériel n’a jamais été vu par un saddle-fitter, n’hésitez pas à faire appel à lui. Pour la vérification du bridon et du mors, le véritable spécialiste est le bit-fitter.

Céline Mary

Le direct

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