Le 15 janvier dernier, la Province de Liège recevait la visite de la Reine Mathilde. L’occasion pour Biowanze d’accueillir la délégation sur son site et présenter ses ambitions et les projets qui permettront à l’usine de décarboner ses activités tout
en renforçant l’économie circulaire dans laquelle elle s’inscrit.
Tapis rouge pour la Reine et sa délégation chez le producteur de bioéthanol wanzois qui a ouvert les portes de son usine et réaffirmé ses ambitions à l’horizon 2030 : atteindre la neutralité carbone et développer davantage son économie circulaire.
Depuis 2005, la société n’a eu de cesse d’affiner ses processus de transformation. l’objectif ? Transformer davantage les sous-produits de ses partenaires pour en tirer une haute valeur ajoutée dans des domaines tels qu’énergie verte, engrais verts, aliments protéinés pour animaux et protéines végétales pour l’alimentation humaine.
Valoriser la biomasse
Pour y parvenir, Biowanze a toujours voulu s’inscrire dans une certaine durabilité. Près de deux tiers de ses besoins énergétiques sont ainsi produits à l’aide de la biomasse issue de la partie non valorisable du blé utilisé : le son. Une prouesse technologique permise par une chaudière prototype unique au monde.
La chaudière biomasse produit actuellement 65 % de la vapeur nécessaire à l’usine. Celle-ci par cogénération haut rendement fournit à la fois l’énergie électrique via une turbine et l’énergie thermique nécessaire à l’ensemble du site. Le surplus de production électrique est envoyé vers la sucrerie voisine, sur le réseau et prochainement à l’unité de liquéfaction du CO2 – un projet qui vise à récupérer le gaz issu de la production d’éthanol,de le liquéfier et de le faire entrer dans la fabrication d’eau gazeuse.
André Tonneaux, directeur de l’entreprise : « En tant que pionniers, nous voulons aller plus loin et passer d’ici 3 ans à 90 % d’énergie issue de la biomasse. Le but est de placer une seconde chaudière biomasse dont les combustibles seraient des résidus de bois, des pellets, des plaquettes, ainsi que du miscanthus. Ceux-ci devront être locaux, durables et produits sur des surfaces non agricoles. »
C’est dans cette optique que le directeur de la firme aimerait mettre sur pied une filière miscanthus, dont le produit serait cultivé sur des terrains marginaux. Le projet devrait également permette un revenu supplémentaire à l’agriculteur.
L’objectif à long terme est d’avoir un site indépendant des énergies fossiles, d’où un investissement de près de 50 millions d’euros supporté par le Groupe SüdZucker.
Renforcer l’économie circulaire
Un projet qui pourrait participer à l’objectif très ambitieux de la Wallonie : réduire de 55 % les émissions de gaz à effets de serre de la région Wallonne à l’horizon 2030.
« Nous sommes conscients que les 10 années à venir seront pleines de défis. Mais nous voulons accroître notre maturité en termes d’économie circulaire. »
Différents projets devraient permettre de parvenir à leurs fins : un chauffage urbain à vocation sociale développé en partenariat avec la commune de Wanze; l’utilisation de la voie ferrée pour venir complémenter le transport fluvial; la production de cosmétiques et de détergents verts; la production de différents types de protéines; la production de bioplastiques sur base des matières premières disponibles.
Co-construire le plan wallon
Le ministre wallon du Climat et de l’Énergie, Philippe Henry, présent dans la délégation, s’est dit intéressé par la trajectoire suivie par Biowanze. « Viser le zéro carbone à long terme entre dans la dynamique travaillée au niveau de la Wallonie et au niveau international. Le chemin qui se dresse devant nous est encore considérable mais nécessaire au risque de ne pouvoir faire infléchir la tendance en termes de réchauffement climatique et des thématiques qui lui sont liées (accès à l’eau…). Ces deux années à venir, nous allons y travailler en associant la population et le secteur industriel pour le co-construire ensemble ce plan. »
