«Ça ne roule pas à l’eau, ç’t’engin-là!»

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Voir l'offre d'abonnementAvant -mais c’était avant…-la guerre déclenchée par Poutine, le mot « Ukraine » était indissociablement lié à ses « terres noires » les plus fertiles du monde. Voir ce paradis agricole labouré par les chars russes et rougi par le sang des victimes est un vrai crève-cœur. Les conflits guerriers n’amènent jamais rien de bon : des souffrances incommensurables, des destructions, des pollutions, un gaspillage insensé de ressources et d’énergie, à l’heure où le dérèglement climatique menace l’humanité toute entière.
Réputés se plaindre tout le temps, les agriculteurs ont été rejoints dans ce fâcheux comportement par une importante cohorte de consommateurs! En fin de mois, beaucoup tirent de drôles de têtes en découvrant leur compte en banque asséché, persuadés pourtant de ne pas avoir commis de folie. On appelle ce phénomène «inflation», mes bons amis! Comme les Animaux Malades de la Peste, «ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés!» . Parmi les agriculteurs, le renchérissement des engrais et des intrants inquiète beaucoup d'exploitants; chez les particuliers, le coût du gaz et de l'électricité fait des ravages jusque dans la classe hier encore dite «moyenne»!
C’est le moment, c’est l’instant de réfléchir à son plan de culture ! Février avance bon train, et les champs se réveillent tout doucement à l’appel d’un soleil qui revient aux affaires, après les interminables semaines d’un hiver à la Jacques Brel, « avec un ciel si gris qu’il faut lui pardonner, avec le vent du nord qui vient s’écarteler ». Que va-t-on semer cette année ? Et d’une manière plus large, quelles surprises 2022 nous réserve-t-il ? Été de foins ? Été de grains ? Inondations ou sécheresse ? Marchés agricoles en hausse, ou dégringolade ? Bye bye covid, ou corona come-back ? Guerre ou paix en Ukraine ? Les questions se bousculent dans les têtes, et laissent autant de réponses à deviner…
Après les bétons, asphaltes, bâtiments administratifs, voici que les panneaux photovoltaïques deviennent de nouveaux prédateurs de terres agricoles.
En vue d’aider les consommateurs frappés par l’augmentation du coût du chauffage, par le gaz, par l’électricité, le Ministère des Affaires Économiques propose de réduire la TVA de 21 % à 6 %.
Avec une contagieuse obstination, l’espèce humaine répète en boucles les mêmes comportements, les mêmes emportements depuis la nuit des temps. Elle a conquis tout l’espace vital de sa planète, puis appris à cultiver la terre voici 10.000 ans à peine. Au fil des siècles se sont développées de brillantes civilisations, disparues les unes après les autres, le plus souvent empêtrées dans des crises majeures causées en grande partie par la mauvaise conduite de leur agriculture. Un reportage consacré aux Mayas (France 5, 27 janvier) m’a beaucoup interpellé, tant leur déclin présente des similitudes effrayantes avec notre époque contemporaine. Vers 900 après JC, l’extraordinaire civilisation Maya s’éteignit au faîte de sa splendeur, en Amérique Centrale. Démographie urbaine galopante, surexploitation des sols, déforestation, changements climatiques, troubles sociaux, conflits intercités…, anéantirent un mode de vie bien rodé en quelques décennies à peine ! Ces causes ne vous rappellent-elles rien ?
« Ah, si ce n’était pas les sous ! Si je tenais l’idiot qui a inventé l’argent… ». Je ne sais trop pourquoi, j’ai une tête à recueillir les confidences. Un vieil ami m’a exposé ses états d’âme, son désappointement de voir son plus jeune fils abandonner son grand projet de reprise de la ferme familiale, bel héritage paysan de plusieurs générations. Si ce n’était un lourd capital à emprunter et des perspectives aléatoires, son gamin aurait certainement franchi le pas, mais l’effroyable logique capitaliste a eu raison de tout son amour pour le métier de ses aïeux. Il se contentera de son petit élevage dynamique, de son vaste potager « cultivé pour le plaisir », sans avoir à se tracasser toute sa vie comme son père, endetté chronique toujours à la chasse aux euros. Le jeune homme restera fonctionnaire aux heures de bureau, micro-fermier le reste du temps…
20 mars 1932
Cette date n’évoque sans doute chez vous aucun écho particulier. Elle devrait pourtant être marquée d’une pierre blanche, dans les mémoires des agriculteurs de notre beau pays ! Ce jour-là parut le tout premier Sillon Belge, le numéro UN d’une très longue série qui nous régale depuis bientôt nonante ans, et fête cette semaine son numéro 4000 ! Quatre mille « Sillon Belge » ! Imaginez les piles de journaux, où sont consignés les heurs et malheurs de notre profession, toute son évolution, toutes ses révolutions au fil de ces neuf décennies chahutées par l’Histoire… « Instruire pour servir » : telle était la devise de son fondateur, Roger de Marneffe, et telle fut la ligne de conduite de ses successeurs, tout au long des quatre mille Sillon Belge.
Inutile de vous le rappeler, notre société vit une époque fort chahutée, secouée dans la plupart de ses compartiments, de ses tiroirs et étagères… L’agriculture wallonne n’échappe pas aux chamboulements tous azimuts, et c’est peu de le dire ! Notre nouvelle PAC est à l’étude auprès de nos gouvernements régionaux, afin de décider à quelle sauce piquante nous serons mangés. Sur nos femmes et hommes politiques wallons, repose la lourde tâche de mettre en musique les partitions européennes. Valse ou tango ? Limbo-twist ou boogie-woogie ? Les paris sont ouverts ! Le monde politique tient notre sort entre ses mains : c’est tout sauf rassurant, quand on voit comment la particratie mange littéralement les débats au sein des hémicycles parlementaires et sur les tables de négociations.
Le décret du 02/05/2019 opère une distinction entre les baux verbaux et les baux écrits, réservant à chacun de ces baux une durée de vie de 4 x 9 ans, soit 36 ans.
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