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Nouveau «Comptoir fermier» à Tournai: quand produit local rime avec qualité!

La semaine dernière avait lieu l’inauguration d’un nouveau magasin « Comptoir fermier » de la coopérative Coprosain, à Tournai. Cela représente une volonté de faire la part belle aux producteurs régionaux ayant comme objectif une production artisanale respectueuse de la nature et des animaux. Après avoir établi des magasins à Ath, Mons et Braine-l’Alleud, cela montre également un désir de s’étendre pour être accessible à un plus grand nombre de consommateurs et d’accueillir davantage de producteurs dans la coopérative.

Temps de lecture : 4 min

Paul Vankeerberghen, actuellement directeur de Coprosain, nous rappelle l’historique de la coopérative, et l’esprit dans lequel elle a été créée. « Dans les années 70, partant du constat que les politiques agricoles européenne et nationale ne leur laissent pas d’avenir, quelques agriculteurs se réunissent pour imaginer et repenser un autre système de fonctionnement. », raconte-t-il. « En 1978, ils décident d’unir leurs efforts pour fonder une coopérative : Agrisain (Agriculture saine) était né. »

De Agrisain à Coprosain

Leur objectif était de produire de façon naturelle des produits de qualité, de retrouver le contact avec le consommateur, et de rétribuer le producteur de manière équitable. « Dix ans plus tard, la reprise d’une boucherie à Ath leur permet de se lancer dans la commercialisation des viandes produites dans la région. » C’est ainsi qu’est apparu Coprosain (Commercialisation de produits sains) qui transforme et commercialise les produits des agriculteurs d’Agrisain.

« Au fil du temps, la philosophie ne s’est pas modifiée. », affirme Paul Vankeerberghen. Coprosain privilégie les fermes familiales de 1 à 60ha, en grande difficulté actuellement, qui doivent combiner élevage et agriculture et cherchent à atteindre l’autonomie alimentaire. Ils opposent ces dernières « aux grosses exploitations contraires au durable et destructrices pour la terre. »

Jean Frison, fondateur d’Agrisain, confirme : « L’idée de base était de se rassembler par rapport à des problèmes concrets et de réfléchir au type de développement désiré pour la région. Nous avions perdu notre indépendance, nous achetions une alimentation toute faite pour nos animaux, et n’étions plus que des vendeurs de matière première sans valeur ajoutée. »

Loufoque, l’autonomie fourragère ?

« Plutôt que de continuer à importer du soja américain, nous avons décidé de nourrir nos animaux à l’aide de notre propre production. C’était le début de l’autonomie fourragère, et à l’époque, nous sommes passés pour une bande de loufoques ! », sourit-il à l’évocation de ce souvenir.

Francis Delmée, éleveur dans la coopérative, estime que celle-ci lui permet d’avoir « une vision optimiste de l’agriculture. De plus, le producteur peut suivre le parcours de son animal également après la ferme, et obtient un réel retour de la part du boucher et du consommateur, ce qui est particulièrement valorisant quand on fait du bon travail. »

Bruno Hespel est un ancien comptable, devenu éleveur de chèvres il y a 5 ans. « C’est grâce à Coprosain que j’ai pu me développer, car ma production se fait en lien avec la coopérative depuis le début. J’ai suivi l’évolution de la demande, et j’élève donc aujourd’hui 70 chèvres, 30 brebis et 6 vaches. »

La création d’un nouveau magasin était l’occasion pour la coopérative de faire peau neuve. Huit étudiantes en communication à l’IHECS ont donc travaillé durant un an et demi à cette transformation. Résultat : de nouveaux logos, de nouveaux pictogrammes pour identifier en un coup d’œil la gamme de produits, et surtout des fiches producteur. Celles-ci, réparties dans la surface commerciale, proposent au consommateur de mettre un visage sur les produits qu’il achète, et d’en savoir plus sur les agriculteurs qui composent la coopérative.

Un producteur pour un salarié

En quelques chiffres, ce nouveau « Comptoir fermier », situé à l’ avenue de Maire, 139/4 à Tournai , qui s’étend sur une surface d’environ 300m² et est très facile d’accès puisque situé tout proche de la sortie de l’autoroute, a demandé 260.000€ d’investissements de la part de la coopérative, sans aucun subside. Cela a permis l’intégration de 10 nouveaux producteurs et la création de 7 nouveaux emplois, dont 2 bouchers. Au total, ils sont maintenant 55 producteurs et 55 salariés au sein de la coopérative, ce qui signifie une égalité parfaite d’un producteur qui permet d’employer une personne.

Mais la coopérative recherche encore de nouveaux producteurs pour combler la demande de certains produits spécifiques comme du maraîchage, de la boulangerie, des plats traiteurs, des volailles de typer fermier, certains fromages spécifiques et du chocolat régional. Si vous êtes intéressées, vous pouvez contacter Paul Vankeerberghen au 068/26.93.80 ou par mail à p.vankeerberghen@coprosain.be

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