L’intercommunale Idelux-eau a présenté le projet « Miscanteau » lors de la réunion de lancement du Contrat captage avec les agriculteurs. Celle-ci travaille en partenariat avec la commune de Libramont-Chevigny, productrice d’eau, et la société Promisc active dans l’implantation et la valorisation de miscanthus. Leur but : proposer aux producteurs en zone de prévention de captage de s’ouvrir à la culture de miscanthus. Le projet « Miscanteau » court jusqu’en 2022, au moins.

Le miscanthus et ses débouchés sont encore peu connus en Région Wallonne. Dimitri Leboeuf, conseiller technique chez Idelux-eau, témoigne : « Au départ, les agriculteurs étaient plutôt frileux. Cependant, après une présentation des aspects pratiques et financiers, nombreux ont marqué leur intérêt pour ce projet. Les conseillers de Protect’eau en ont également parlé sur le terrain, lors de leurs visites en ferme. » C’est ainsi que début mai, du miscanthus a déjà été planté chez deux agriculteurs à Laneuville et Nimbermont.
Plantation de… rhizomes !
Dans le cadre de ce projet, la société Promisc fournit des rhizomes produits en Belgique. Elle prend également en charge l’implantation, le désherbage mécanique et la valorisation. À Laneuville, l’agriculteur a réalisé un labour en février, avant de rouler la parcelle pour en conserver l’humidité. Début mai, après une préparation de la terre, les rhizomes de miscanthus ont été plantés à une profondeur de 10 à 15 cm. La densité était de 15.000 plants/ha.

Une première récolte aura lieu la deuxième année, lorsque le miscanthus atteindra une hauteur de près de 2 mètres. Le rendement annuel est estimé à 10-12 t/ha. La culture peut rester en place durant 15 à 20 ans !
Un revenu assuré
Dans un environnement de plus en plus contraignant, la culture de miscanthus constitue une réelle économie en produits phytosanitaires. De plus, elle représente un gain de temps car elle est simple à mener. Le projet « Miscanteau » apporte un avantage supplémentaire : Promisc garantit à l’agriculteur un rachat à prix constant pendant 10 ans. Ce contrat permet d’assurer la pérennité de l’action au-delà du projet.

Carole Cordonnier, agricultrice impliquée, souhaite aller plus loin encore : « Le développement de filières en local est une finalité primordiale. Pourquoi ne pas équiper l’école du village d’une chaudière biomasse pour l’alimenter avec notre miscanthus ? » La bourgmestre se renseigne déjà sur cette idée.