Le golf champêtre de la Ferme Monville: «Le jeu est un prétexte pour s’offrir une immersion dans la nature, en famille ou entre amis»

Variante bucolique et décontractée du golf traditionnel, le golf champêtre a gagné en popularité ces dernières années et nul ne doute que cette activité originale intéressera de nombreuses familles voulant profiter d’un été en Belgique.

À la Ferme Monville, à Stoumont, on n’a toutefois pas attendu 2020 pour se lancer dans l’aventure. C’est en effet en 2007 que Marie Monville et son papa ont créé leur propre parcours. « Mes parents possédaient déjà un gîte depuis plusieurs années. Nous souhaitions davantage accueillir les touristes et leur faire découvrir l’environnement exceptionnel dans lequel nous avons la chance de vivre. Quoi de mieux qu’un golf champêtre pour atteindre notre objectif ? », se souvient-elle.

Du golf, au milieu des animaux

Une fois l’idée trouvée, restait à la concrétiser. « Nous nous sommes rendus à Teuven (Fourons) où un parcours existait déjà. Nous l’avons testé pour, ensuite, développer l’activité de notre côté. »

Le parcours élaboré compte douze trous et s’étend sur 1.700 m. Sa mise en place a été relativement simple. Les prairies, qui constituent l’essence même du golf champêtre, étaient à disposition. Côté signalétique, quelques drapeaux guident les joueurs vers les différents trous, matérialisés par des morceaux de canalisation en PVC. « L’installation est rapide mais il convient, en amont, de bien réfléchir au parcours pour qu’il soit adapté au terrain. De notre côté, nous avons tiré parti du vallonnement des parcelles pour apporter de la variété au tracé. »

Les joueurs, eux, disposent d’un club en bois assez rustique et d’une balle d’une douzaine de centimètres de diamètre. On est bien loin d’une balle de golf classique, mais le parcours, bien qu’accessible dès 6ans, le requiert. S’y ajoutent un carnet de scores et un résumé des règles qui guideront les participants tout au long de leur partie, soit durant deux heures environ.

« La présence d’animaux sur le parcours apporte un côté excitant aux parties. »

Ce qui fait l’attrait du golf champêtre (et peut-être aussi sa difficulté), c’est la présence d’animaux tout le long du parcours. Ici, les joueurs rencontrent des vaches, des moutons, des chèvres ou encore des ânes et des chevaux. « C’est l’occasion pour eux d’être en contact direct avec des animaux qu’ils n’ont pas toujours l’habitude de voir. Leur présence sur le parcours apporte un côté excitant aux parties, sans qu’ils ne soient pour autant dérangés. »

Marie y voit également un autre avantage. « Ils entretiennent les prairies. Les passages avec une faucheuse de refus sont peu fréquents, ce qui n’est pas pour nous déplaire. »

Parcours et accueil séduisent les participants

Le golf champêtre de la Ferme Monville a rapidement séduit les touristes par son originalité et sa convivialité. De 500 en 2007, ils sont maintenant environ 3.000 à le fréquenter chaque année. « Si la publicité nous a aidés à nos débuts, actuellement le bouche-à-oreille suffit largement. Les joueurs reviennent et font découvrir le parcours à leur famille et à leurs amis ou en parlent autour d’eux. D’autres organisent des team buildings. » L’attrait touristique de la région contribue aussi au succès de l’activité, de même que les tarifs pratiqués.

L’accueil des participants est un autre indéniable atout. Marie se met un point d’honneur à les recevoir personnellement et à leur expliquer les règles du jeu et de sécurité. « Partager ce moment et notre environnement est quelque chose que j’apprécie particulièrement. » Un bâtiment d’accueil a d’ailleurs été construit en 2013, pour prolonger ce moment de convivialité. Les joueurs peuvent y pique-niquer, profiter d’un barbecue en fin de partie ou déguster une glace. « Nous mettons en avant des produits d’artisans de la région », précise la propriétaire.

Sur réservation, un avantage pour tous

En pratique, le parcours est accessible uniquement sur réservation, notamment pour une question d’organisation. « C’est la manière la plus facile de fonctionner vu mon agenda chargé », explique Marie, qui combine plusieurs activités professionnelles. « Je dois pouvoir consacrer du temps à chacune de mes fonctions tout en me rendant disponible pour le golf. Les réservations me permettent d’aménager au mieux mon emploi du temps, sans négliger la qualité de l’accueil des joueurs. »

Ce mode de fonctionnement est également idéal vu la fréquentation variable du site. « En mai et juin, de même qu’en septembre et octobre, je reçois de nombreux groupes en team building, avec une fréquentation pouvant grimper jusqu’à 100-120 personnes par jour les week-ends. En été, le public est davantage familial tandis qu’en hiver, le parcours est moins fréquenté. »

Travailler sur réservation n’empêche pas la propriétaire de se montrer flexible. « On peut réserver une partie le jour même, tant qu’il reste un créneau horaire disponible. Et s’il pleut, il est tout à fait possible d’annuler ! » Le système est aussi avantageux pour les joueurs qui peuvent profiter pleinement de l’expérience, sans être trop nombreux sur le terrain de jeu.

Une activité devenue indépendante de la ferme

Le golf de la Ferme Monville présente en outre la particularité d’avoir été imaginé comme un projet de diversification de l’exploitation familiale puis de s’en être détaché pour former une activité indépendante. « Mon papa a cessé sa carrière d’agriculteur en 2011 et a cédé l’exploitation. Cependant, nous avons conservé les prairies sur lesquelles s’étend le parcours et il continue d’élever les moutons, chèvres, ânes et chevaux que rencontrent les joueurs. Seules les vaches sont élevées par un ami qui était en quête de prairies. »

« Souvent, les joueurs reviennent et font découvrir le parcours à leur famille ou à leurs amis. »

Toutes les parcelles conservent ainsi leur fonction première de pâture. « Le concept n’a pas changé malgré l’arrêt de nos activités agricoles. Tous les ingrédients qui font la saveur du golf champêtre ont été conservés et permettent au projet de vivre par lui-même. C’est un plus pour les amateurs du genre, mais aussi pour moi qui apprécie particulièrement les contacts avec nos visiteurs. »

J. Vandegoor