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Statistiques sur les intrants agricoles: une mise à jour pas seulement technique

Alors que les eurodéputés adoptaient leur position sur la mise à jour du règlement concernant la collecte des statistiques sur les intrants et les produits agricoles, les ONG rappellent que ce dossier aura une portée sur le suivi et la mise en œuvre des objectifs climatiques et environnementaux de l’UE en matière agricole.

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L a commission de l’Agriculture du Parlement européen a déjà adopté sa position sur la proposition législative relative aux statistiques sur les intrants et les produits agricoles.

Un dossier de prime abord technique mais qui pourrait avoir des répercussions sur la mise en œuvre des objectifs climatiques et environnementaux de l’UE dans les prochaines années.

L’ONG ClientEarth, avec le soutien d’une vingtaine d’autres organisations, estime dans un document préparé pour l’occasion que l’UE est très en retard lorsqu’il s’agit de savoir quels pesticides et autres produits chimiques sont utilisés dans l’agriculture, en quelles quantités, où et comment.

Un manque de données qui, selon elle, empêche les autorités publiques d’évaluer l’efficacité des décisions prises dans le passé pour protéger la santé humaine et l’environnement, et de prendre des décisions éclairées pour l’avenir.

Utilisation de l’eau et des antimicrobiens

En 2018, la commission a lancé un processus de modernisation du système de statistiques agricoles européennes utilisé pour contrôler les principaux objectifs de la PAC en commençant par le volet relatif à la structure des exploitations agricoles.

La proposition concernant les statistiques sur les intrants et les produits agricoles (présentée en février 2020) est la deuxième étape de cette modernisation.

Ce règlement couvre les données sur la production agricole (cultures et animaux) ainsi que l’agriculture biologique, les produits phytosanitaires, les nutriments, les médicaments et les données sur les prix agricoles, et a pour objectif d’améliorer la qualité, la comparabilité et la cohérence des statistiques agricoles européennes. Le dispositif doit permettre d’agréger des statistiques sur les intrants et les produits mais aussi sur l’utilisation intermédiaire dans l’agriculture, leur collecte et leur transformation industrielle.

Dans sa position, le parlement insiste particulièrement sur la question de l’utilisation de l’eau en agriculture. Il précise, par rapport aux propositions initiales de Bruxelles, les données qui devront être collectées afin de minimiser l’empreinte environnementale conformément aux objectifs des stratégies « De la fourche à la fourchette », « Biodiversité », « Pollution zéro », ou encore du plan de développement de l’agriculture bio : les ventes et l’utilisation des produits phytosanitaires, des produits biocides, des engrais, des médicaments vétérinaires, des antimicrobiens et antibiotiques dans l’alimentation animale. Ils demandent également que la fréquence de collecte des statistiques soit augmentée pour certaines données.

Autant de dispositions que les États membres surveilleront de près au moment d’entamer des négociations avec le Parlement afin d’éviter une surcharge administrative.

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