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Suivi des stockages: que faire avec des températures de l’air plus élevées que les pommes de terre?

Les conditions arrachage ont été généralement idéales. Il faut désormais prêter attention au suivi des stockages.

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La présence de beaucoup de fine terre a permis d’éviter ou de limiter les coups lors de la récolte et du stockage de pommes de terre. Les températures (terre et tubercules) ont été confortables et n’ont pas atteint de fortes amplitudes. Très peu de bennes sont rentrées mouillées par une averse de pluie.

Conséquences d’un défanage imparfait

Néanmoins, bon nombre de parcelles n’avaient pas atteint leurs trois semaines de défanage avant arrachage et, par conséquent, il y avait 5 à 10 % de plantes dont les pommes de terre tenaient encore aux fanes. Cela signifie des tubercules encore en croissance, dont la peau n’est pas indurée. Les conséquences de ce défanage imparfait peuvent être multiples : blessure au niveau du pédoncule, risque de pourriture humide, mais surtout risque de fusariose. Pour éviter cela, il est très important de sécher dès et tant que possible pour enlever l’humidité des mottes de terre, des pommes de terre, des coupées et de leur respiration, et surtout des fanes qui entrent en putréfaction et donc émettent de la chaleur.

Après séchage du tas, il va falloir penser au premier anti-germinatif, et pour cela il faut impérativement des pommes de terre sèches et une absence d’humidité dans le bâtiment, et des températures les plus proches possible de 10 à 12ºC.

Utiliser le canon à chaleur

Il fait trop doux et les températures des pommes de terre sont plus basses que celles de l’air, sauf parfois quelques heures en fin de nuit… On l’a déjà dit, lors de la mise en stockage, il fallait créer le plus de courants d’air possible afin d’évacuer une partie de l’air chaud et humide qui résulte de la mise en stockage de pommes de terre sortant des champs. Il faut ensuite sécher sans refroidir, le temps que la cicatrisation se fasse (2 à 3 semaines en fonction des températures, de la qualité (présence de pourries et/ou sacs d’eau) et de la quantité de terre adhérente plus ou moins humide).

La majeure partie des hangars a des températures variant entre 12 et 14ºC (grâce à ou à cause des nuits froides d’il y a 3 semaines). La germination est souvent bien en route (entre points blancs et germes de 3 – 4 cm). Le problème qui s’est présenté est, qu’avec des températures extérieures plus élevées que la température des pommes de terre, il est impossible de ventiler sans risquer de mouiller les pommes de terre.

Que faire dès lors ? Utiliser le canon à chaleur pour réchauffer le produit. C’est seulement quand le produit aura gagné 2 à 3 ºC que les températures extérieures seront plus basses que le produit réchauffé. Et que l’air extérieur sera donc apte à sécher sans mouiller !

Pratiquement :

1) Diminuer le ∆ t pour arriver à entre 0,8 et 1ºC de différence (si plus bas que 0,8ºC, il risque d’avoir des ventilateurs alternant trop souvent entre arrêt et démarrage) ;

2) Ventiler en interne tant qu’il n’y a pas moyen de ventiler avec de l’air extérieur (particulièrement en absence de canon à chaleur) ;

3) Canon à chaleur  : commencer par ventiler en interne avec canon à chaleur, volets fermés et porte (entre)ouverte ; une fois que la température du tas est montée de 2ºC, continuer au canon à chaleur mais avec volets d’air extérieurs ouverts. Réchauffer un air extérieur « froid » (c’est-à-dire d’une température inférieure aux produits), permet de le rendre encore plus séchant, sans refroidir (puisqu’il faut sécher et cicatriser avant de descendre en température).

D’après la Fiwap

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