Constatant l’augmentation de la circulation de la maladie au sein de la population bovine wallonne et le problème des vétérinaires confrontés à l’échec thérapeutique, l’Arsia a mobilisé son service et son équipe responsables depuis de nombreuses années déjà de la production d’autovaccins. Après une longue et indispensable mise au point des techniques de production de l’autovaccin et une réflexion approfondie sur les protocoles d’utilisation, l’asbl est désormais en mesure de proposer cette alternative, facilement applicable et abordable.
Premiers résultats en ferme
L’autovaccin Mycoplasma bovis est disponible depuis mars 2020. En septembre 2021, au terme de 18 mois d’utilisation, l’équipe vétérinaire de l’Arsia a recueilli les premiers résultats sur le terrain dans 11 élevages, choisis parce que le pathogène était un problème sévère chez eux. Selon le Dr Julien Evrard, « en nombre et en temps, c’est certes court pour permettre d’obtenir une évaluation complète, mais l’enquête a permis de cerner certaines tendances. 7 éleveurs confirment une nette amélioration clinique et 2 une amélioration légère. Pour les deux derniers, l’amélioration semble insuffisante, mais le recul en temps était dans leur cas beaucoup trop court que pour se faire une opinion pertinente.
Les échanges avec les 9 premiers éleveurs ont confirmé la nécessité d’adapter les plans de vaccination au cas par cas en tenant compte de l’âge des animaux contaminés, de la gestion de l’immunité colostrale, mais aussi des impératifs commer
Construire une solution spécifique à son élevage
L’autovaccin vétérinaire est un vaccin préparé à partir de bactéries pathogènes isolées d’un animal malade ou d’un animal sain du même élevage et destiné à être administré à cet animal malade ou aux animaux de cet élevage en vue de provoquer une immunité active et à ceux-là seulement. La souche est donc isolée à la ferme à partir d’un animal appartenant au troupeau malade.
Outil intéressant face à des pathologies bactériennes qui ne trouvent pas de solutions prophylactiques satisfaisantes dans l’arsenal thérapeutique traditionnel, c’est également une solution qui peut contribuer à une utilisation raisonnée des antibiotiques.
Face à la maladie qui sévissait toujours plus en dépit de nombreux traitements, mesures de biosécurité et de management, un éleveur et son vétérinaire ont recouru à l’autovaccination contre le mycoplasme.
L’élevage compte 318 bovins, dont 106 laitières et 212 viandeux. La maladie démarre voici près de 5 ans et va en s’aggravant. Le vétérinaire constate un grand nombre d’otites et d’arthrites chez les veaux âgés de 8 à 15 jours, des troubles respiratoires et des diarrhées chez les animaux âgés de 1 à 6 mois. En novembre 2020, l’autovaccin est commandé à l’Arsia et administré aux bovins.
L’éleveur
Comment avez-vous géré le problème ?
Les animaux ont d’abord été traités par notre vétérinaire. Nous avons pour notre part amélioré la ventilation des bâtiments, procédé à leur large désinfection, isolé les animaux qui devaient l’être, dépisté les bovins achetés avant leur entrée dans notre exploitation… Tout a été mis en œuvre par notre vétérinaire et nous-même mais sans succès. Pour lui, l’autovaccin était le dernier recours pour tenter d'arrêter la propagation de cette bactérie.
La maladie a-t-elle eu un impact financier ?
Certainement, les frais ont été importants: prestations vétérinaires, achat d'un taxi lait pasteurisateur, achat d'un pasteurisateur pour le colostrum, veaux à l'isoloir, désinfection totale de la maternité et de l'étable des jeunes veaux, mise en place d'une ventilation forcée, … sans oublier les pertes liées à la réforme des bêtes atteintes, les autres mourant malgré tous les soins.
Que pensez-vous de l’autovaccin ?
J’en suis très satisfait, au vu de la baisse des mortalités dans mes animaux ainsi que celle de la consommation d’antibiotiques.
Le vétérinaire
Comment s’est déroulée l’administration de l’autovaccin ?