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Renforcer la souveraineté alimentaire wallonne, de la production à la commercialisation

Dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie, le gouvernement régional a débloqué un budget de 45 millions d’euros en vue de poursuivre son ambition de relocalisation alimentaire. Ce montant sera réparti entre deux projets, l’un destiné à soutenir toutes les étapes de la production jusqu’à la commercialisation d’un produit wallon, l’autre permettra la construction de plusieurs infrastructures centrales destinées à assurer le déploiement d’une filière agroalimentaire durable sur tout le territoire.

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Doter la Wallonie d’un système alimentaire solide et résilient qui fonctionne en toutes circonstances (même en temps de pandémie, inondations…) et soit capable de fournir aux citoyens des denrées alimentaires en suffisance à des prix abordables, est l’un des objectifs poursuivis par le Gouvernement wallon. Pour ce faire, ce dernier entend, d’une part, donner les moyens aux circuits courts de se développer et, d’autre part, rapprocher géographiquement les producteurs des consommateurs via la relocalisation alimentaire et la création d’emplois non délocalisables.

La combinaison de ces principes doit permettre aux producteurs locaux de participer en totalité ou en partie à la transformation et à la commercialisation au sein du territoire wallon, où le produit final sera consommé. L’objectif est également de stabiliser à un niveau suffisamment rémunérateur les revenus des agriculteurs en limitant l’impact des fluctuations des cours internationaux des matières premières agricoles.

Déployer une chaîne complète

Actuellement, on déplore la disparition de certains maillons essentiels en Wallonie, notamment concernant la transformation des produits de base. Les 45 millions qui viennent d’être débloqués serviront pour trois appels à projets.

Une première enveloppe de 15 millions sera divisée en deux : 12 millions d’un côté, 3 millions de l’autre. Ce second montant est dédié au développement de quatre filières (fruits, légumes, céréales et protéines) identifiées comme étant encore très vulnérables ou avec un potentiel en devenir. Ce projet de relocalisation alimentaire vise le soutien au développement de nouvelles filières basées sur le principe des circuits courts et/ou de la relocalisation alimentaire et le développement d’outils manquants (de « maillons ») au sein des filières existantes.

Le plus gros montant est destiné à subventionner, suite à un appel à projet, une trentaine d’infrastructures à petite échelle destinée à soutenir la production, le stockage, le transport, la micro-transformation (découpe, mise en conserve…), la distribution, la valorisation des sous-produits et la commercialisation locale des produits de ces quatre filières. Ces projets seront sélectionnés dans le but de combler les « maillons » de ces filières et les déployer sur l’ensemble du territoire wallon.

Cinq infrastructures pour plus de durabilité

La deuxième enveloppe renferme 30 millions d’euros destinés à financer cinq infrastructures de plus grande taille, qualifiées de « névralgiques » par les autorités.

Celles-ci permettront d’assurer le déploiement d’une filière agro-alimentaire durable sur l’ensemble du territoire wallon, en assurant le lien entre les acteurs et actrices de chaque filière, les hubs logistiques, les infrastructures à petites échelles et les consommateurs. L’idée maîtresse étant de bénéficier d’infrastructures pour la commercialisation en Wallonie des productions régionales. Ces projets, qui bénéficieront d’un accompagnement, pourraient être en ordre de marche à l’horizon 2025.

Par ailleurs, une cartographie de l’offre alimentaire existante et à développer au regard des besoins à couvrir pour répondre à la demande du marché sera réalisée par Wagralim.

« Nos producteurs sont mis en compétition avec les agriculteurs du monde entier, mais cette trajectoire est intenable si l’on veut réduire nos émissions de CO2 et maintenir l’activité en milieu rural. Les producteurs wallons sont compétents et fournissent des produits de qualité qu’il convient en premier lieu de consommer chez nous. Miser sur le « made in Wallonie » c’est aussi réduire les conséquences locales de crises comme celle, économique, que nous traversons avec la guerre en Ukraine », estime la ministre wallonne de l’Environnement, Céline Tellier, qui a défendu ces appels à projets auprès du gouvernement wallon.

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