Une décision discriminatoire

Le 26 septembre, le Gouvernement fédéral a publié un arrêt royal qui interdit les herbicides de synthèse à usage non professionnel. Les particuliers ne pourront bientôt plus acheter ni utiliser des herbicides « synthétiques » c’est-à-dire d’une origine qui n’est pas naturelle. Il s’agit, entre autres, d’herbicides sélectifs pour les pelouses, d’engrais combinés à des herbicides et d’herbicides contenant du glyphosate (dont l’utilisation était déjà interdite dans les différentes régions). Seuls les entrepreneurs de jardin pourront encore acheter et utiliser ces produits. Phytofar regrette cette décision unilatérale et discriminatoire, qui enfreint le droit européen et qui met en péril la cohérence de la procédure d’autorisation pour produits phytos en Belgique. Phytofar dénonce également le manque de communication et de concertation avec les secteurs concernés.

Peter Jaeken, secrétaire général de Phytofar, l’association belge de l’industrie de produits phytopharmaceutiques, insiste : « Nous avons appris par la presse le retrait du commerce de nombreux produits en pleine saison. Ces produits répondent en tous points aux exigences strictes imposées par la Belgique. Certains de ces produits ont même récemment obtenu une autorisation. Il n’y a aucune raison scientifique qui puisse justifier une telle discrimination entre les produits de synthèse (dont les molécules ont été produites dans un laboratoire) et les produits d’origine naturelle. Ce n’est pas l’origine, mais l’action et le risque pour l’environnement qui doivent déterminer si un produit est autorisé ! »

Depuis 2012, la Belgique est à la pointe de la protection des utilisateurs non professionnels de produits phytopharmaceutiques. Les produits à destination du marché amateur font l’objet d’un système d’autorisation spécifique qui prend en compte le faible niveau de connaissance et l’équipement léger des utilisateurs. Les contenants sont de dimension plus réduite et des conseillers certifiés sont présents dans les jardineries. Un call centre est par ailleurs disponible pour répondre aux questions des utilisateurs (0800. 62. 604.).

Le retrait du marché de dizaines de produits, sans la moindre analyse des risques, ne contribuera pas à une sécurité accrue pour les utilisateurs. Que du contraire, l’absence de solutions efficaces pourrait inciter les particuliers à s’en remettre à internet, concocter des herbicides artisanaux en mélangeant diverses substances dont ils ne maîtrisent pas les réactions ou utiliser des produits qui ne peuvent jamais être utilisés comme produits de protection des plantes, créant, de ce fait, un risque pour la santé ou pour l’environnement.

Selon les autorités Belges, la décision de retirer ces produits du marché a été prise en vertu du principe de précaution et pour des raisons de santé publique. Il s’agit d’un recours abusif à ces principes alors que ceux-ci font déjà partie intégrante de la longue et stricte procédure d’autorisation des produits. Utilisés correctement, les produits présents sur le marché sont sûrs. Il s’agit donc de décisions politiques sans fondement, qui minent la prévisibilité du système réglementaire et qui rendent impossibles les investissements dans notre pays.

Phytofar

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