L’utilisation de coproduits de légumes dans l’alimentation du porc, une réalité !

L’exploitation de Johan Lavens compte 300 truies en circuit fermé et 3.000 places de porcs à l’engraissement. Les aliments sont préparés sur place en intégrant la technique proposée pour la valorisation de coproduits de légumes.

La ration se compose de 25-30 % de maïs humide produit à la ferme, de 18 % de soja, blé et orge, d’un prémix acheté chez la firme Provimi, et de divers coproduits (pommes de terre, lactosérum, pain, divers légumes).

Il y a 2 ans, la situation économique a poussé Johan Lavens à réfléchir à la possibilité d’agrandir son exploitation. Finalement, il a plutôt fait le choix de revoir l’alimentation de ses animaux.

Comment s’approvisionner ?

En Flandre, l’approvisionnement en coproduits de légumes ne se fait pas en direct avec les sociétés qui transforment les légumes, mais plutôt avec un transporteur qui est chargé de gérer les volumes produits par la société.

Dans le cas présent, une partie des coproduits est issue directement de la ferme voisine, qui produit notamment des choux.

Quels coproduits utiliser ?

Les légumes les plus intéressants sont les choux de Bruxelles, qui contiennent 27 % de protéines sur la matière sèche (MS) (2 kg de choux de Bruxelles = 1 kg de soja).

Les choux apportent en général 20 % de protéines sur la MS. Les carottes peuvent également être utilisées. Elles viennent de l’usine Verduyn, mais d’autres légumes, comme les haricots, pourraient être intéressants. Les pommes de terre ne peuvent être employées seules car l’amidon, très collant, provoque le bouchage des installations de traitement thermique. « Des essais avec des betteraves fourragères ont également été menés et se sont montrés concluants, les betteraves entières amenant 18 t de protéines/ha », explique M Vermeulen. À la question d’un visiteur, il répond que la technique permettrait également d’utiliser l’herbe comme coproduit.

Comment cela fonctionne-t-il ?

La technique est adaptée à la formulation d’aliments en soupe.

Le procédé utilisé pour rendre les protéines disponibles pour le porc se fait en plusieurs étapes et débute par une mouture des légumes. Ensuite, une étape de pasteurisation à 95 ºC a lieu durant 20 minutes « Cela permet de « craquer » la cellulose, et d’augmenter fortement la digestibilité des coproduits ». Enfin, des bactéries lactiques sont injectées afin de fermenter les sucres et acidifier le milieu pendant 24h. Cette dernière étape permet d’augmenter encore le coefficient de digestibilité qui atteint alors 85 %. « Lors de l’étape de pasteurisation, le produit entre à 25 ºC et ressort à 35 ºC. La chaleur est récupérée, ce qui conduit à réduire les consommations de mazout », ajoute-t-il.

En fin de processus, on obtient un produit à pH 3, stable à température ambiante et qui se conserve 1 mois.

Formulation des aliments

La formulation des deux aliments d’engraissement (20-50 kg et 50 kg-abattage) se fait via un ordinateur où sont régulées les quantités de coproduits et autres ingrédients, en tenant compte de leurs matières sèches. L’aliment soupe doit avoir au final environ 25 % de MS.

À quel prix ?

La technique développée par Veurmeulen Construct apparaît intéressante, dans un contexte économique difficile en porcs. Des éléments techniques et financiers doivent néanmoins être pris en compte lors de la réalisation d’une telle installation.

Côté technique, l’exploitation doit avoir une capacité minimale de 2.000 porcs. Côté financier, le coût pour l’installation en soupe est de 40 €/place (pré-mélangeur, mangeoires, logiciel, pompes, vannes…) et le coût de l’installation de traitement des légumes est de 100.000 €, avec un amortissement sur une durée de 5-6 ans au vu du gain sur le prix des aliments.

Répondre à une demande sociétale

Aujourd’hui, la distribution souhaite promouvoir plus de durabilité, en adéquation avec le consommateur. M Vermeulen est régulièrement sollicité à ce sujet, et travaille avec certaines firmes.

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Pour plus de renseignements, contactez Sophie Renard (chargée de Mission Secteur Porc au Collège des Producteurs) au 081/24.04.39.

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