La prairie et ses besoins
Après l’accueil, l’examen concret et pratique d’un profil de sol et la déduction des renseignements les plus pertinents pour l’agriculteur et l’éleveur sera illustré par Christian Ducattillon.
La prairie est de loin la première culture en Région wallonne. En Hainaut, c’est 30% de la surface agricole utile qui sont occupés par la culture d’herbe. La prairie est avant tout utilisée comme source de fourrage pour les animaux d’élevage. C’est un aliment économique à produire, mais la prairie a aussi un rôle à jouer dans environnement paysagé d’aujourd’hui. Dans ce contexte, Louis Blondiau abordera la question de l’analyse de sol et la fumure.
Julien Louvieaux apportera des éclaircissements sur les chaulages et l’acidité des sols. En effet, les sols ont naturellement tendance à s’acidifier. Cette acidification est généralement lente dans les milieux naturels, d’autant plus si ceux-ci sont des écosystèmes fermés sans exportations ni lessivage. L’activité agricole, par sa fonction productrice, constitue un agro-écosystème relativement ouvert qui a tendance à amplifier ce phénomène d’acidification. Ceci est également valable pour les cultures prairiales qu’elles soient temporaires ou permanentes.
Réaliser un bon échantillonnage est essentiel pour réaliser une bonne analyse. P. Lison et son équipe expliqueront que prélever un échantillon qui donne le portrait fidèle de multiples tonnes de fourrage n’est pas chose aisée. Bien compléter les renseignements demandés sur la fiche signalétique est essentiel car ils influencent la précision des résultats. La méthode largement utilisée pour l’analyse des fourrages en Wallonie fait appel à la spectrométrie dans le proche infrarouge (Spir). Cette méthode est rapide et peu couteuse. Quelques consignes seront expliquées afin de minimiser les risques d’erreur et d’obtenir une analyse optimale des fourrages.
Fourrages et produits laitiers
J. Goret et J-P. Vercaigne traiteront ensuite de la qualité des produits laitiers qui dépend de la qualité des fourrages. Le cas du Clostridium butyricum est intimement lié à la filière de production du fourrage. La longue expérience pratique de l’asbl Diversiferm et de l’accompagnement des producteurs de fromages permettent d’en tenir compte et surtout de sensibiliser les acteurs à l’importance de la qualité alimentaire et à l’hygiène de l’alimentation des animaux laitiers.
Coût, certification, auxiliaires
Place ensuite au coût des fourrages présenté par Amaury Deguffroy. Les fourrages représentent à eux seuls environs 20% des coûts de production du lait ou de la viande. Pour réduire les coûts de production, l’analyse et la maîtrise des coûts des fourrages produits et consommés sont donc indispensables.
M. Estievenart abordera les exigences spécifiques pour la production des fourrages dans le cadre des certifications Vegaplan, Codiplan et le Guide sectoriel constituant une étape nécessaire pour valoriser au mieux ses productions.
La prairie et les ruminants sont essentiels au maintien des écosystèmes naturels. Les animaux auxiliaires dans les bâtiments de ferme (chouette effraie, colonies d’hirondelles), de même que l’évolution des populations sur le site de la Ferme, seront présentés par M. Derume.
Et l’après-midi
Après la pause midi, les travaux reprennent à 13h avec la présentation des observations de parcelles de la ferme par drone. Les technologies récentes au service de l’agriculteur seront présentées avec démonstration sur le site.
D. Danhier et M.Visser aborderont un point fondamental pour une production de fourrages de qualité en quantité : la flore prairiale et les stades de récolte.
M. Gosselin abordera la valeur économique des prairies écologiques, un versant souvent mal appréhendé de la production de fourrage avec une vision élargie à l’ensemble de la ferme et même à son environnement.
Des applications pratiques de systèmes d’autoguidage pour faciliter les tâches de l’agriculteur dans la production fourragère et alléger la pénibilité du travail seront également exposées.
Place ensuite à la démonstration de fenaison « du fauchage à l’andainage jusqu’à la récolte », durant laquelle D. Danhier, C. Hut et C. Michiels présenteront les machines. Il y sera question du réglage de la hauteur de coupe, des stades des fourrages, de l’adaptation aux contraintes météo.
La vitrine d’espèces et mélanges fourragers sera présentée et commentée par J-R. Donfut qui abordera en particulier leur alternativité. Lors de la croissance végétative au cours de la première période de vie de la plante se forment des organes qui assurent la production de la masse fourragère proprement dite. Quand la plante est montée à graines, elle utilise une partie de ses réserves pour cette fonction, au détriment de sa valeur alimentaire globale. Par contre, la production de semences peut aussi permettre un certain repeuplement de vides de la prairie. En fonction du type d’exploitation de l’herbe, on choisira avantageusement des espèces ou variétés remontantes alternatives.
A 15h, les participants seront invités à partir sur le site de Bauffe. Les parcelles d’essais seront visitées en compagnie d’Olivier Mahieu et de son équipe dès 15h30. L’accent sera mis sur les fourrages de mélanges de céréales immatures et de légumineuses, les parcelles de MAE et les parcelles de mélanges à intérêt floristique. Alors qu’il risque de manquer de fourrages suite au déficit hydrique du printemps, il s’agira de choisir les bons mélanges pour occuper les parcelles libérées après les moissons.
Plus d’infos: www.carah.be.