L’environnement,

préoccupation des citoyens européens

Une pac plus verte et plus simple. C’est ce que demandent, en résumé, d’un côté les citoyens et de l’autre les agriculteurs qui ont répondu à la consultation publique sur l’avenir de la politique agricole commune après l’horizon 2020 organisée par la Commission européenne pour préparer ses futures propositions prévues pour la fin d’année – mais qui pourraient avoir un peu de retard.

La Commission a présenté récemment les résultats de cet exercice. Les demandes des citoyens d’un côté et du secteur agricole de l’autre sont, sans surprise, très différentes. Les premiers insistent sur les questions environnementales, le climat, les petites exploitations et les seconds sur la production alimentaire, les marchés et la réduction des tracas administratifs et de la « paperasserie ».

Mais les uns comme les autres « estiment que le dispositif de verdissement n’est pas satisfaisant », a noté le commissaire européen à l’Agriculture Phil Hogan. « Quatre éléments ressortent particulièrement : la production alimentaire de qualité, l’environnement, les investissements en milieu rural et le fait que les deux tiers des agriculteurs soient prêts à faire davantage pour l’environnement et le climat. » Un cinquième aspect ressort également : le défi du renouvellement générationnel. Le nombre de jeunes agriculteurs est passé dans l’Union européenne de 3,3 millions en 2005 à 2,2 millions en 2013.

Soutien aux paiements directs

Pour cette consultation, quelque 323.000 réponses ont été reçues par la Commission contre environ 5.700 lors du débat public sur l’actuelle pac en juillet 2010. Une fois expurgée des réponses de masse générées par les campagnes organisées des ONG, l’Institution a retenu 58.520 réponses.

La grande majorité des répondants (90 %) estiment qu’il existe une véritable valeur ajoutée dans la gestion de la politique agricole au niveau européen, car elle assure des conditions de concurrence équitables dans le cadre du marché unique et permet à l’agriculture de répondre plus efficacement à des défis communs tels que la protection de l’environnement (85 %) et la lutte contre le changement climatique (73 %).

Les résultats de la consultation indiquent également clairement que la pac doit assurer un niveau de vie équitable aux agriculteurs. Et les soutiens directs sont considérés comme le meilleur moyen d’y parvenir (66 % des répondants).

Résultats et subsidiarité

Livrant quelques pistes de réflexion sur les améliorations qu’il y aurait à apporter à ladite politique, Phil Hogan a notamment souligné la nécessaire poursuite du processus de simplification des règles. Dans un contexte de contraintes financières et d’un contrôle croissant sur les dépenses, « aucun programme ne sera exempté d’une évaluation de sa valeur ajoutée », a-t-il affirmé. Et de mettre également l’accent sur « le passage d’une politique de la conformité à une orientation sur les résultats » et sur la nécessité pour la future pac d’introduire plus de « subsidiarité pour les États membres leur donnant une flexibilité » dans le but de réduire le fardeau administratif.

Enfin, le commissaire a estimé que les discussions sur le futur cadre financier pluriannuel, qui pourrait n’être présenté qu’en juillet 2018, ne devaient pas retarder ses propositions sur la pac.

Budget : préoccupant !

En marge de la présentation de ces résultats, le commissaire européen à l’Agriculture a déclaré qu’en raison de la sortie du Royaume-Uni de l’UE, « il faudrait faire des choix budgétaires difficiles » pour combler les 12 milliards € manquants. Citant les nouveaux défis auxquels l’Union européenne doit faire face, dont les crises migratoires, la défense et la sécurité, Phil Hogan a estimé que ces politiques nécessitaient de l’argent frais. Certains des scénarios qui figurent dans le document de réflexion de la Commission sur l’avenir du budget de l’UE sont préoccupants, a admis le commissaire. Tout en rappelant qu’il s’agissait uniquement à ce stade d’un document de réflexion et que « ce sont les États membres et le Parlement européen qui décident du budget de l’UE ».

Le direct

Le direct