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Le secteur de l’alimentation animale s’unit!

Le secteur de l’alimentation animale en est conscient : garantir la sécurité des aliments pour animaux équivaut à garantir la sécurité de la nourriture dans notre assiette. Les différents acteurs du secteur se sont rassemblés autour de cet objectif commun et cette approche semble porter ses fruits. Ovocom asbl, la plate-forme de concertation belge pour le secteur de l’alimentation animale, en a témoigné lors de son assemblée générale organisée ce 16 mai.

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Le système d’autocontrôle belge a beaucoup de mérite, affirme Bart Verhulst, directeur général d’Ovocom à l’Assemblée. Il en veut pour preuve : « Cette année, nous avons accueilli 185 nouvelles entreprises certifiées Feed Chain Alliance (FCA – standard qui permet aux entreprises d’exporter des aliments pour animaux au niveau international). En outre, 2.407 audits ont été réalisés par des organismes de certification, soit une augmentation de 13 %. Toutefois, dans le même temps, le nombre de non-conformités a diminué de 13 %, preuve que les entreprises de l’alimentation animale consacrent beaucoup d’effort à la sécurité alimentaire. »

L’acquisition de nouvelles connaissances est une mission que les professionnels belges du secteur prennent fort au sérieux. Ainsi, au cours de l’année précédente, 305 professionnels ont participé aux formations organisées par l’asbl. L’équipe de la plateforme a également traité plus de 400 questions techniques provenant d’entreprises certifiées, d’organismes de certification et de consultants.

En 2018, plus de 339 dangers détectés sur des aliments pour animaux ont été signalés sur le portail européen RASFF. Une augmentation de 32 % ! En outre, la Belgique a signalé quatre fois plus de risques (52) que le nombre de risques trouvant leur origine dans notre pays. L’explication de ces chiffres est double. D’une part, les flux d’aliments pour animaux ont un caractère international. D’autre part la Belgique bénéfice d’un niveau élevé de contrôle, que ce soit le système d’autocontrôle au sein même des entreprises ou le contrôle par les autorités. Le résultat ? Un haut degré de maîtrise des risques dans les aliments pour animaux.

Efforts internationaux

L’industrie de l’alimentation animale est caractérisée par un nombre élevé de flux internationaux. Le passage des frontières et le changement de référentiel peuvent engendrer des risques pour la sécurité alimentaire. Par conséquent, au sein de l’Europe, les différents référentiels stimulent la collaboration afin de faire face à ces risques. Ovocom est déterminée à créer des règles du jeu communes concernant les conditions d’achat entre les différents référentiels. A cet égard, il est important de placer la barre très haut, dans l’intérêt de la sécurité alimentaire.

« La Belgique ne peut pas rester sur son île », a déclaré la présidente Ann Nachtergaele. « Dans le souci de réduire les barrières commerciales, nous poursuivons donc les négociations sur les accords d’interchangeabilité avec les autres gestionnaires de référentiels. »

Ainsi, en 2018, la plateforme a étendu son accord avec Oqualim en France. L’interchangeabilité entre FCA et RCNA (référentiel de certification nutrition animale en France) est désormais aussi valable en combinaison avec le module STNO (le socle technique « nourrir sans OGM »). En outre, les discussions avec CSA / GTP, un autre standard en France, ont créé une base pour un accord d’interchangeabilité définitif en 2019. Des discussions avec le référentiel autrichien Pastus+ ont également été entamées.

Toutefois, en dépit de l’unification de l’Europe, chaque Etat-membre a sa propre façon d’interpréter la réglementation européenne sur la sécurité alimentaire. Citons par exemple les interprétations très variées données à la législation sur les salmonelles et les pesticides ainsi qu’à la prise en compte des incertitudes de mesure. Voici un sujet qui devra donc certainement être abordé lors des prochains pourparlers, tant avec les gestionnaires de référentiels étrangers qu’avec les autorités.

Le rôle du secteur « alimentation animale » dans l’économie circulaire

La durabilité et l’économie circulaire sont des sujets d’actualité. L’importance du secteur de l’alimentation animale à cet égard est impressionnante, mais reste sous-estimée par le grand public.

En effet, les aliments composés fabriqués en Belgique sont issus à 48,6 % de la valorisation de flux connexes. Des procédures claires pour la valorisation des anciennes denrées alimentaires ont été établies au sein du standard FCA. Bart Verhulst conclut : « Nous devons veiller à ce que ces procédures remplissent leur objectif, même en cas de changement de la législation européenne. Nous plaidons donc pour que l’interprétation et l’application de la législation soient identiques dans chaque pays européen ». Un défi qui reste difficile à relever.

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