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En différents pôles, sur une vaste plateforme

C’est à Mignault que se dressait la plateforme démonstrative et expérimentale de Basf Crop Protection Belgium, pour la 8e année consécutive. Un espace consacré à des thèmes d’actualité et orienté aussi sur des solutions d’avenir.

Temps de lecture : 4 min

En préambule à la visite aux champs, le 21 juin dernier, Valérie Frankard, marketing manager attira l’attention sur une nouvelle approche digitale que propose la firme pour la conduite des cultures et l’identification précoce des risques de maladies. «Depuis 2018, Basf Crop Protection fait davantage que développer et commercialiser des produits phyto. La société a en effet pu acquérir auprès de Bayer – dans le cadre de la reprise de Monsanto – des activités semencières, de même qu’une activité digitale baptisée Xarvio digital farming solutions.»

Cet outil d’aide à la décision digital entend aider les agriculteurs à protéger chacune de leurs parcelles de manière plus efficiente, en identifiant les risques et en conseillant le moment optimal pour des interventions réellement nécessaires. Il est téléchargeable librement sur ordinateur, tablette et smartphone et constitué de 2 applications : Field manager et Scouting, composé lui-même de 5 sous-applications.

Concrètement, Field Manager fournit une vue d'ensemble de l'état de la culture au sein de chaque parcelle. L'application exploite des données venant de satellites pour visualiser et analyser la croissance des plantes. Elle modélise le développement des différentes maladies et fournit des prévisions météorologiques précises. Par l’intégration de ces données, l’application détermine le moment optimum pour l’application des produits de protection des cultures;

Simultanément, Scouting permet de surveiller efficacement l’état sanitaire des champs. À l'aide de leur smartphone, les agriculteurs peuvent rapidement et facilement identifier les mauvaises herbes et les insectes, évaluer les dégâts foliaires, estimer le taux d'absorption d'azote et reconnaître les maladies du blé et de l'orge. De plus, les données de cette application peuvent être partagées de façon anonyme, ce qui permet à des agriculteurs d'une même région d’analyser la propagation des maladies et des insectes au niveau de leur région. L’outil est basé sur l’analyse et la reconnaissance de photos prises au champ par l’agriculteur, en lien avec une géolocalisation.

Protection contre les maladies en escourgeon...

Le 21 juin, les escourgeons étant en pleine maturation, il devenait difficile d’observer des différences d’efficacité entre les traitements fongicides mis à l’épreuve, même si la forte pression de l’helminthosporiose se manifestait encore dans les parcelles témoins. «Un essai démonstratif met en évidence l’intérêt d’une double protection fongicide sur les variétés sensibles, mais aussi l’efficacité du Xemium (sdhi), et le gain qu’apporte la pyraclostrobine (F 500) sur l’helminthosporiose dans le T2», relève Bruno Burlet, crop advisor. «C’est la démonstration visuelle des mélanges trois voies : une molécule Sdhi (Xemium ou Boscalid), un bon triazole et la pyraclostrobine.»

... et en froment

L’aire de la plateforme dédiée à la protection du froment contre les maladies cryptogamiques entend mettre en évidence l’efficacité du Xemium vis-à-vis de la septoriose notamment, et l’intérêt de lui adjoindre de la pyraclostrobine afin d’assurer la rémanence sur rouille jaune et brune. Dans l’un des essais mis en place sur la variété Henrik, très sensible à la septoriose, le même T1 a été appliqué sur les différents objets, au stade 2e nœud, à base de Simveris, composé de 90 g/l de metconazole. «Visuellement, le T1 a eu un impact significatif sur le repiquage de la septoriose sur les dernières feuilles», indique Bruno Burlet.

Un autre essai met en comparaison, sur la variété Anapolis, l’efficacité de différents partenaires potentiels en T1, sur la base d’un triazole (epoxyconazole, metconazole), en anticipation des nouvelles contraintes sur l’emploi du chlorothalonil et du fenpropimorphe. Le T2 étant le Ceriax appliqué au stade dernière feuille étalée, et un T3 avec Osiris à la floraison.

« Il est important de tester différents partenaires possibles dans le premier traitement, car plusieurs molécules vont disparaître dans un avenir proche. Les partenaires testées sont le soufre, la métrafénone, le prochloraz...»

C’est évidemment le verdict des rendements à la moisson qui permettra de dresser le bilan pour les différentes stratégies mise en œuvre, et de quantifier l’intérêt d’un triazole, d’une strobilurine et d’un sdhi efficaces pour maîtriser la septoriose et la rouille brune notamment.

Du nouveau pour le désherbage des betteraves sucrières

Bruno Burlet : «Le paysage de la lutte contre les mauvaises herbes en betteraves sucrières est en pleine mutation. Le chloridazon notamment n’est plus défendu en vue de sa réhomologation et ne pourra plus être utilisé dès 2021. Basf propose le Kezuro, en remplacement du Fiesta New pour la préemergence, mais aussi en postémergence. C’est une suspension concentrée à 571 g/l de metamitron + 71 g/l de quinmerac, efficace contre les aethusas et les gaillets, tout en agissant sur la flore classique comme les camomilles, les morelles noires, les capselles bourse à pasteur, les lamiers, les mourons des oiseaux, les véroniques...».

Propos recueillis par M. de N.

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