sans impact sur l’emploi ?
En effet, les paiements couplés peuvent rendre l’accès à l’agriculture plus difficile pour les nouveaux venus, notamment en faisant augmenter le coût des facteurs de production (tels que la terre). Au contraire, les paiements découplés donnent aux agriculteurs plus de flexibilité pour investir dans les activités les plus rentables, réduisent les contraintes liées au crédit ainsi que l’incertitude des revenus. « Il s’agit là d’une conclusion importante, soulignent les chercheurs, car le principal objectif de la réforme de la pac visant à découpler les paiements était de réduire les distorsions sur les marchés et d’améliorer l’efficacité de l’agriculture. Nos constatations donnent à penser que cette réforme a contribué à accroître l’emploi dans l’agriculture. »
300.000 € par emploi sauvé et par an
Pour les soutiens du second pilier, les effets varient selon le type d’interventions et les États membres: dans les nouveaux États membres, ces aides (en particulier celles à l’investissement et à la retraite anticipée) favorisent fortement l’exode rural. Dans les anciens États membres, seules les mesures agro-environnementales ont un réel impact positif sur le maintien de la main-d’œuvre.
Dans leurs conclusions, les auteurs de ce travail estiment qu’une augmentation de 10 % du budget de la Pac empêcherait 16.000 personnes supplémentaires de quitter le secteur agricole de l’UE chaque année, mais aussi qu’un transfert de 10 % des fonds des paiements couplés vers les paiements découplés sauverait 12.950 emplois agricoles par an.
Le coût moyen estimé par emploi sauvé dans l’agriculture est supérieur à 300.000 € par an. Mais celui-ci pourrait être moins élevé: grâce aux paiements découplés, ce coût ne serait que d’environ 179.600 € par an.