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Près de 500 buissons plantés

pour l’Opération Mille feuilles

Lancée en 2016, l’Opération Mille feuilles portée par les associations « Faune & Biotopes » et « GAL Culturalité en Hesbaye brabançonne » a pour objectif d’améliorer l’accueil de la biodiversité dans les zones cultivées sans perturber les rendements agricoles. Avec son action phare de planter 500 buissons dans l’Est du Brabant wallon, l’objectif est quasi atteint à ce jour.

Temps de lecture : 3 min

L’enjeu est fort : redonner de la vie au paysage des grandes plaines. Les buissons servent de zone refuge et de nourrissage pour la faune des plaines. Dix plants composent le buisson. Des cornouillers, aubépines, églantiers, pommiers sauvages et viornes qui offrent un refuge pour la Perdrix grise, un poste de chant pour le Bruant proyer, un perchoir pour l’Alouette des champs, une ressource en pollen pour les insectes butineurs…

Sur les 7 communes couvertes par le projet, 410 buissons sont déjà plantés à ce jour grâce à la participation de 54 agriculteurs. Soixante-cinq sont encore en projet pour cet automne. Plusieurs haies ont également été plantées pour améliorer le maillage écologique et d’autres viendront encore s’ajouter courant du mois de décembre.

Un symbole

Les buissons de l’Opération Mille feuilles, c’est aussi le symbole de moments d’échanges entre les différents acteurs du milieu rural.

Depuis le début du projet, 350 citoyens bénévoles ont bravé le froid et sont venus planter des buissons. Du petit enfant avec sa mini-pelle, des écoliers sensibles à la perte de biodiversité jusqu’aux familles et aux pensionnés, tous ont consacré une partie de leur temps pour améliorer notre cadre de vie tout en favorisant la faune et la flore sauvage.

L’agriculteur qui accepte – de manière volontaire – l’installation d’un buisson choisit un emplacement non contraignant pour les travaux agricoles. En bordure de chemin, entre deux parcelles, à proximité d’une borne ou encore dans un coin de champ, le buisson a une emprise limitée mais un intérêt faunistique considérable. Mis dans une zone difficile d’accès où la culture est souvent peu productive, le buisson ne gêne pas les travaux des champs.

Mais…

Cet été, c’est un peu plus de 200 buissons que nous avons suivis pour évaluer leur développement. Nous avons également reçu le retour d’une dizaine d’agriculteurs engagés dans le projet qui nous livraient leurs impressions et résultats. A l’heure de faire le bilan des premières plantations, nous remarquons que 67 % des buissons se portent bien (c’est-à-dire ont un taux de reprise supérieur à 50 %). Malheureusement, 15 % des buissons ont disparu ou sont complètement morts. Et les 18 autres pourcents vivotent, qui sait s’ils passeront encore un an sur pied, vivants ?

Si la sécheresse est un facteur de détérioration, voire de disparition de nos buissons, certains d’entre eux ont été clairement saccagés ou fauchés (volontairement ou involontairement) ! De nombreux acteurs travaillent dans et autour des terres agricoles . Il est donc difficile de connaître les responsables de ces dégâts. Dans la mesure où l’accord des propriétaires des lieux a systématiquement été sollicité, il n’y a aucune raison légitime pour que ces buissons disparaissent.

Gardons à l’esprit que de plus en plus de personnes prennent conscience de l’importance de la biodiversité et s’impliquent dans des projets collectifs comme l’opération Mille feuilles. Espérons que le poids du nombre grandissant de ces personnes finira par convaincre, même les plus récalcitrants, de respecter les efforts de leurs voisins.

Restons optimistes !

Certains buissons déjà bien développés constituent de beaux refuges pour la petite faune des plaines et offrent quantité de baies pour l’hiver. Lors de notre suivi, il n’était pas rare d’observer des passereaux, faucons crécerelles, papillons… sur ou à proximité des buissons. Ils sont donc bien utiles pour la biodiversité agricole !

Les porteurs du projet restent à l’affût de tous commentaires concernant l’opération pour l’améliorer… Les remarques/suggestions d’amélioration sont les bienvenues ! Infos : Amandine Delalieux – adelalieux@faune-biotopes.be – 0473/41.05.46 ou Hélène Aimont – ha@culturalite.be – 010/24.17.19.

D’après Amandine Delalieux

Asbl Faune & Biotopes

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