Rendre les plantations accessibles

Sur les hauteurs de Chiny, Bruno regarde sa haie nouvellement plantée. Près d’un kilomètre en bord de parcelle. « Cela me permet d’isoler la pâture des riverains, explique-t-il. Le but est également d’offrir de l’ombre aux bêtes qui en manquaient ». Effectivement, sur cette prairie d’une vingtaine d’hectares, peu d’arbres. Et autour des quelques vieux chênes restés debout, ses blondes d’aquitaines se massent, dans ces jours de septembre toujours chauds.

« J’avais pensé planter des arbres il y a plusieurs années, poursuit-il. Mais je n’avais pas le temps. Et j’ignorais comment obtenir la prime ».

Dans son cas, l’action conjointe de l’asbl Green Management et des Parc naturel de Gaume et d’Ardenne méridionale fut un déclencheur. « Ils se sont occupés de tout : conseiller les essences, obtenir la prime à la plantation et réaliser la plantation. Même le suivi de la prime a été prise en chargel, directement auprès du DNF. Sans quoi je ne l’aurais pas fait ! Et je ne paye au final que 20 % du coût total, plantation, main-d’œuvre et suivi administratif complet »

Subside garanti

Anne Léger, du Parc naturel de Gaume, abonde dans ce sens. « L’idée de départ, c’était de rendre la plantation accessible, la moins cher possible. On offre donc un service complet »

Depuis 2012, associés à ladite asbl, ce Gal a permis la plantation de près de 14.000 fruitiers hautes tiges et 100 km de haies.

« Le pire, pour les agriculteurs, c’est de s’occuper du subside, remplir le formulaire, faire les schémas… Souvent, on choisit directement les essences qui conviennent et on envoie la demande au DNF », explique Stéphane Delogne de Green Management. Ensuite, on plante, et on assure le suivi afin que l’agriculteur obtienne son subside.

Reste tout de même à entretenir la jeune plantation. Avec la sécheresse, il faut arroser une fois par mois et débroussailler les côtés de la haie. « Il faut limiter la concurrence des adventices au maximum. »

Haies personnalisées

La saison qui s’annonce devrait assurer la plantation de nouvelles haies et de nouveaux vergers, boosté par l’été caniculaire. « Sans arbre, la production de l’agriculteur et surtout de l’éleveur diminue. Les bêtes ont trop chaud, mangent moins. Cela se traduit par un gain quotidien moyen ou une production de lait en berne. » commente Sylvain Trigalet, du Parc naturel Ardenne méridionale. On conseille donc différents types de haie selon l’usage. La composition va changer selon que l’on plante pour des chevaux, pour faire du bois ou encore pour les abeilles. Nous avons une trentaine d’essences que l’on module au besoin ». C’est ainsi qu’à la bergerie d’Acremont, Peter De Cock a décidé de planter cet hiver. « L’essentiel de mon revenu, c’est la vente de mes fromages. Avec la chaleur, les brebis ont souffert là où manquaient les arbres. On va donc planter cet hiver. Des allées de tilleuls, et des haies fourragères, avec des arbres têtards que je pourrai tailler comme appoint de fourrage. » Peter signe le formulaire de demande de prime pour le DNF, que l’asbl va ensuite compléter, avec les schémas et explications requises. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait lui-même ? « Je n’ai pas le temps», sourit-il. «Là, c’est l’heure de la traite ! »

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