Biomasse forestière et climat

La question de l’utilisation de biomasse forestière pour la production d’énergie est sur la table des discussions en vue de la révision de la directive Énergies renouvelables. Pour le Centre commun de recherche de la Commission européenne, certaines pratiques sont préjudiciables à l’environnement et au climat.

L’utilisation de certaines parties des arbres pour la production de bioénergie et la conversion des forêts naturelles en plantations bioénergétiques devraient être découragées, car ils sont préjudiciables à la biodiversité et ne présentent aucun avantage en termes d’atténuation des émissions de carbone à court terme, conclut le Centre commun de recherche de la Commission européenne (JRC) dans une étude du 26 janvier dernier. Ce rapport avait été promis dans le cadre de la stratégie de l’UE en matière de biodiversité et devrait servir de base aux propositions de la Commission attendues pour le mois de juin sur la réforme de la directive sur les énergies renouvelables.

Des pratiques à proscrire

Selon les scientifiques du JRC, 49 % de la production de bioénergie à base de bois sont basés sur la biomasse ligneuse secondaire telle que les sous-produits de la filière bois et le bois de récupération, 20 % proviennent du bois de tige, y compris les tiges des taillis, 17 % de la cime des arbres et des branches et 14 % est d’origine inconnue. Ces dernières années, beaucoup de bois a été récupéré à la suite d’événements climatiques exceptionnels – tempêtes – ce qui a entraîné une augmentation temporaire de l’offre de biomasse ligneuse primaire sur le marché, atteignant plus de 100 millions de m3 (22,8 % des prélèvements totaux) en 2018 dans les 17 États membres ayant fait l’objet d’une enquête.

Les débris ligneux fins peuvent être collectés dans les forêts jusqu’à un seuil établi localement, pour être utilisés à des fins énergétiques sans endommager les écosystèmes forestiers, par contre l’enlèvement des débris ligneux grossiers, des souches basses et surtout la conversion des forêts en plantations bioénergétiques sont à proscrire. Le problème souligne le JRC est que certaines filières à haut risque identifiées dans l’étude ne sont pas découragées par la législation existante.

Action locale contre législation communautaire

Pour gérer ces risques encore difficiles à évaluer le JRC estime que ce sont les États membres qui doivent agir au niveau local avec des politiques équilibrées et des mesures d’incitation. Mais pour l’Ong WWF cette conclusion permet à la Commission de se dérober face « à ses responsabilités en renvoyant la balle dans le camp des États membres pour régler le problème ».

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