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Réactions au rapport de Greenpeace: «Notre agriculture est familiale, à taille humaine et profondément liée au sol»

Suite à la sortie ce 5 février d’une étude de Greenpeace consacrée à l’avenir de l’élevage en Wallonie, la Fédération unie des groupements d’éleveurs et d’agriculteurs (Fugea) et la Fédération wallonne de l’Agriculture (Fwa) ont tous deux tenus à réagir. Si le Groupement déplore une communication de masse poussant aux amalgames qui porte préjudice à l’ensemble des éleveurs, y compris ceux que l’ONG dit vouloir préserver, la Fwa tient à rappeler que si l’élevage est responsable de 14.5% des GES au niveau mondial, il ne représente pour ce qui concerne l’élevage wallon, que 4% seulement des GES belges.

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«Ce type de communication ne fait que précariser nos élevages locaux, donner une vision tronquée aux consommateurs même si c’est bien un modelé lié à l’herbe qui est préconisé dans l’étude. A terme, c’est la consommation de viande industrielle transformée et importée qui doit être supprimée et non pas la viande produite sur nos herbages !» estime La Fugea. D’autant que les résultats de l’étude confortent le type d’élevage que le Groupement prône.

Ce dernier regrette également que cette étude ait été globalisée sur les deux régions, wallonnes et flamandes. Les réalités agricoles ne sont en effet pas comparables.

«Une méconnaissance profonde des réalités agricoles»

Pour la Fwa, Greenpeace témoigne d'une méconnaissance profonde des réalités de l'agriculture wallonne. «Notre agriculture wallonne est familiale, à taille humaine et profondément liée au sol. Nous sommes donc très loin d’un modèle industrialisé, et des fermes-usines que Greenpeace pointe du doigt dans son rapport».

Et de rappeler que l’agriculture wallonne est responsable de 13% des GES de notre région, dont la moitié environ est imputable à l’élevage. C’est moins que l’élevage seul à l’échelle mondiale (14.5%) ! Cela démontre que notre agriculture est nettement plus favorable que celle que l’on pratique ailleurs dans le monde.

«En concluant son rapport avec une série de recommandations qu’elle entend relayer pour influencer les orientations de la future PAC, l’ONG fait montre d’une méconnaissance totale du fonctionnement de notre modèle agricole et du cadre légal dans lequel il fonctionne», poursuit le syndicat agricole qui entend démonter plusieurs arguments liés à la qualité des productions, au soutien à la culture de légumes et de fruits, aux petits exploitants...

En ce qui concerne l’usage d’antibiotiques dans les élevages, le rapport de l’Amcra (Centre de connaissance concernant l'utilisation et les résistances aux antibiotiques chez les animaux) annonce que depuis 2011, l’usage d’antibiotiques dans l’élevage a baissé de près de 26%. Les antibiotiques critiques ont chuté de 84%, et l’usage de complément alimentaires contenant des antibiotique de plus de 66%. «Et le travail continue dans nos exploitations pour encore renforcer cette tendance !», insiste-t-elle.

Si le syndicat est favorable au renforcement du soutien à l’agriculture biologique et à la culture de fruits et légumes prôné par l’ONG, il est par contre opposé à l’idée de réduire l’aide à la production de fourrages. «Aider les agriculteurs à renforcer leur production fourragère, leur permettre d’être plus autonomes, et de réduire le recours à des aliments pour le bétail importés, c’est la meilleure chose à faire pour rendre notre élevage davantage durable.»

Toujour selon la Fwa, avec 57 ha, moins de 60 vaches par ferme...notre agriculture wallonne, telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, a beaucoup de similitudes avec le modèle prôné par Greenpeace. Mais pour le maintenir, il est important d’inclure dans la notion de durabilité, outre l’environnement, les deux autres piliers sans lesquels la durabilité n’est pas complète: les piliers social et économique.» Car si l’on veut conserver le caractère familial de notre agriculture, l’existence sur notre territoire de fermes de taille raisonnable, il est impératif de soutenir notre modèle agricole et de renforcer le revenu des exploitants. «Sans cela, c’est en effet vers un agrandissement des fermes, une perte de la confiance de nos consommateurs envers leur agriculture qu’on se dirige. Ce qui n’est pas la bonne méthode pour renforcer notre durabilité,» conclut la Fwa

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