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Accord UE-Mercosur: Phil Hogan dénonce de la désinformation

Le commissaire européen à l’Agriculture, l’Irlandais Phil Hogan, a dénoncé lundi à son arrivée à une réunion ministérielle à Bruxelles la désinformation entourant selon lui les protestations contre l’accord commercial entre l’Union européenne et les quatre pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay).

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«Nous avons aujourd’hui l’opportunité de présenter ce qu’il y a réellement dans l’accord, parce qu’il y a beaucoup de désinformation», a affirmé M. Hogan quelques minutes avant le début d’un Conseil des ministres de l’UE sur l’agriculture et la pêche. Les éleveurs de bœuf de plusieurs pays d’Europe (France, Belgique, Irlande, etc.) sont vent debout contre l’accord qui pourtant, selon la Commission, consolidera la position de l’UE en tant qu’exportatrice nette de viande bovine. Alors que les pays du Mercosur exportent déjà environ 200.000 tonnes par an de viande bovine vers l’UE à tarifs douaniers élevées, l’UE autorisera 99.000 tonnes de viande de bœuf à un tarif de 7,5%, ce qui fait bondir les éleveurs européens. Mais ces 99.000 tonnes représentent 1,2% de la consommation totale de bœuf en Europe (8 millions de tonnes par an), selon la Commission. D’après elle, ce nouveau quota de bœuf remplacera certaines des importations déjà en cours, et les montants convenus n’entraîneront pas une augmentation significative de la production du côté du Mercosur. Des quotas sont aussi prévus pour la volaille, le sucre et l’éthanol. M. Hogan souligne aussi que l’accord interdit l’importation en Europe de produits du Mercosur qui ne respectent pas les normes de l’UE en matière de sécurité sanitaire des aliments. L’accord maintient explicitement le «principe de précaution», qui permet d’interdire l’entrée dans l’UE d’un produit en cas de doutes pour la santé, même si les éléments scientifiques à cet égard ne sont pas concluants.

Concernant l’impact climatique, l’UE et le Mercosur s’engagent à mettre en œuvre la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et l’Accord de Paris sur le climat. «Sans quoi l’accord est caduque», souligne Phil Hogan. «Personne ne parle des 12 millions d’hectare de reforestation» amazonienne prévus dans l’accord, ajoute-t-il. Pour la Commission, l’accord présente ainsi un résultat équilibré. Les agriculteurs européens et les entreprises du secteur alimentaire auront «un accès sans précédent» aux pays du Mercosur, qui représentent un marché de 260 millions de personnes. Et ce grâce à une suppression des droits de douane élevés sur les principaux produits exportés de l’UE, l’interdiction de contrefaçon de produits alimentaires traditionnels et protégés, ainsi que des procédures de sécurité alimentaire plus claires. Dans certaines conditions, y compris en cas d’augmentation soudaine des importations entraînant de graves perturbations du marché pour les producteurs de l’UE, l’accord permet d’appliquer des mesures de sauvegarde pour protéger les agriculteurs de l’UE, «une première», selon Phil Hogan. Il rappelle également le matelas d’un milliard d’euros prévu par la Commission en aides aux agriculteurs dans ces cas-là. (Belga)

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