C’est un va-et-vient constant à la ferme Jersey de Le Coq. Les ventes en circuit court vont bain train. Elles ont connu une forte croissance depuis le début de crise de la Covid-19. Steffie (32 ans) en a plein les mains. Les distributeurs de lait frais et de produits laitiers doivent être réapprovisionnés quotidiennement. Il y a toujours quelques Jersiaises qui paissent dans la prairie le long de l’allée. « C’est voulu », sourit Bruno (31). « Nous les laissons également paître dans la prairie du côté de la rue le week-end. Elles attirent l’œil des passants, qui pour la plupart, ne connaissent pas la race. La jersiaise est très photogénique, et souvent sujette à selfie. »
Le rêve devenu réalité
Commencer par la génétique danoise
Le couple est allé deux fois au Danemark pour la prospection de son cheptel. « C’est l’endroit par excellence pour se lancer dans ladite race, tant sa population y est grande ! », explique Bruno. « Par l’intermédiaire d’un exportateur, nous nous sommes retrouvés avec un producteur laitier qui voulait vendre tout son cheptel pour des raisons de santé. Nous avons conclu un accord. En outre, nous avons également acheté 25 génisses à un autre agriculteur ».
Ces génisses ont été transportées à Le Coq à la fin du mois de juillet 2017. le reste des animaux est arrivé en novembre. Le cheptel atteint donc rapidement la centaine de laitières et une cinquantaine de jeunes bovins en 2018. Aujourd’hui, le troupeau s’est stabilisé à 120 laitières et de leur suite.
Adapter l’exploitation aux petits formats
Dès leur arrivée, ils ont commencé à traire, soit cinq mois après leur installation sur le site. Steffie se souvient de cette période intense. « Nous nous sommes attelés à rendre l’exploitation à l’épreuve des Jersiaises. »
Celles-ci sont de plus petite taille que les Holstein. Heureusement, Bruno est un homme pratique : « J’ai travaillé pendant un certain temps dans la construction de bâtiments agricoles et dans une entreprise de matériel de traite. J’ai donc pu réaliser l’aménagement sur mesure. Les Danois nous ont également donné de nombreux conseils. Nous avons réduit les logettes de 15 cm pour atteindre une largeur de 1 m à 1,05 m. En outre, nous avons abaissé abreuvoirs ainsi que les barres d’alimentation pour rendre les aliments plus accessibles pour les animaux. La salle de traite avait également besoin d’ajustements, car elle était trop profonde. Il a fallu déplacer les plastrons de la salle de traite – 2 x 12 côte à côte à sortie rapide – de manière à pouvoir traire plus facilement et d’empêcher les vaches de pouvoir bouger. »
« L’acheminement des vaches jusqu’en Belgique a causé beaucoup de stress, tant pour nous que pour les animaux. Le voyage a duré environ 14 heures. À leur arrivée, il a fallu les traire immédiatement… l’occasion de tester les adaptations réalisées dans la salle de traite. Ce fut désastreux ! Heureusement, les conditions se sont améliorées de jour en jour. Et au bout d’une semaine, la traite ne posait plus de problème ! »

Aliments énergétiques
Le corps de ferme est entouré de 12 hectares de prairies. Après la première coupe de début mai, les vaches peuvent sortir. Elles resteront dehors aussi longtemps que possible. Les animaux ont de toute façon toujours accès à l’étable où ils reçoivent une complémentation.
Les Jersiaises ont besoin d’un aliment énergétique avec une teneur en DVE (protéine digestible dans l’intestin) élevée. Bruno : « L’ingestion quotidienne est « seulement » de 17-18 kg de matière sèche par jour, quand les Holstein en absorbent 23-24 kg. Elles peuvent aussi recevoir des aliments plus énergétiques car elles sont moins sensibles à l’acidification du rumen. Elles valorisent efficacement leur alimentation. »
Les vaches en lactation reçoivent une ration totale mélangée à base d’herbe, de maïs et de betterave fourragère provenant de l’exploitation, d’orge cultivé localement, de maïs épi-broyé et de soja. « Nous essayons de nourrir le plus possible avec des aliments auto-produits sur la ferme, mais les bons taux de graisse et de protéines du lait ne peuvent être obtenus qu’avec du fourrage grossier. » Bruno et Steffie peuvent compter sur le conseiller en alimentation pour donner la ration la plus adaptée à leurs laitières. « Il nous a fallu environ 4 mois pour y parvenir. Établir une ration reste un processus continu. »
Une excellente qualité de lait
Le couple est très satisfait de la prod
Privilégier les doses sexées
Un vêlage en douceur
Une race agréable
Si les Jersiaises sont belles à voir, e
En raison de son emplacement idéal, dans une zone touristique, Steffie a rapidement commencé à élargir les activités de la ferme. « Je voulais relever un défi que je pouvais relever et construire de mes mains ». En mai 2018 un distributeur automatique de lait a été installé et en juillet 2019, un distributeur de glaces de la ferme a suivi. Depuis cet été, il y a aussi du yaourt et de la crème anglaise. « Beaucoup d’amoureux mangent leur glace sur place, tout en admirant nos animaux », explique Steffie qui est plus qu’occupée avec la valorisation laitière, elle n’aide d’ailleurs Bruno que pour la traite du matin et pour tout ce qui est administratif.
« Notre vente de glaces est en hausse, les ventes à domicile se portent très bien », dit-elle fièrement. « Certains restaurants de la région ont également ajouté notre glace à leur carte. Et d’ici la fin de l’année, je veux me lancer dans les gâteaux glacés ».
Steffie est très préoccupée par l’image du secteur : « Je pense qu’il est important de donner une image positive de notre exploitation, de nos produits et de notre secteur ! Raison pour laquelle j’alimente régulièrement notre site et nos réseaux sociaux avec de nouvelles infos liées à la vie de notre ferme. »