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Des complémentarités affichées
Marcel Peters est actif dans la découpe de carcasses de bovins et de porcs (P&M) et dans l’abattage de bovins (Pegri). P&M exporte ses produits vers la grande distribution et l’Horeca en Allemagne, Luxembourg, France, Hollande (90 %) et vend également en Belgique (10 %). Pegri envoie 60 % de ses abattages pour le désossage vers sa société sœur P&M. Le reste de la production est commercialisée en Belgique, vers l’Allemagne, le Luxembourg, la France et la Hollande.
Bernard Gotta & Viande de Liège sont eux actifs dans la découpe de carcasses de bovins et de porcs. Leurs clients sont les bouchers/artisans belges mais aussi la moyenne et grande distribution nationale.
Ces deux partenaires ont donc des complémentarités. «Jouissant d’une belle réputation, ils se sont retrouvés sur un terrain philosophique commun. Ils partagent les mêmes valeurs, la même vision du métier, le même respect du client et des agriculteurs
16 millions investis pour 100 millions de CA
Avec un tel projet, les repreneurs ont déposé 16 millions d’euros tout investissement confondu. Le Plan financier est envisagé sur une durée de 15 ans (2022 à 2036 inclus). Le plan financier de toute l’activité regroupée postule au démarrage un chiffre d’affaires prudent de 100 millions €. « C’est un chiffre réaliste et l’ambition des deux repreneurs », soutient M. François.
Lancement prévu fin 2024
En termes de planification, la fin de cette année devrait permettre l’élaboration des dossiers de demandes de permis pour réhabilitation complète du site. Dès 2023, les dépôts de demandes de permis devraient se faire durant le 1er semestre, L’année suivante, les travaux devraient commencer pour un déménagement des sociétés partenaires en fin 2024, voire début 2025, suivi du début de l’activité sur le site de Bastogne pour autant qu’il n’y ait aucun retard dans le planning.
La société commune Pema Meat Groupe et Bernard Gotta/Viande de Liège par l’intermédiaire de laquelle nous exercerons nos activités actuelles sur un site commun à Bastogne : 1er semestre 2023. Ceci dit aucun nom pour le projet n’a pour le moment été annoncé.
L’enjeu de la formation
« Par rapport à l’emploi, l’enjeu est de taille. Tous les travailleurs de Saint-Vith et de Liège vont être invités à venir travailler à Bastogne. C’est un défi que de pouvoir les convaincre de déménager professionnellement. »
M. François : « Autre enjeu : attirer de nouvelles ressources, de nouveaux collaborateurs dans tous les secteurs de l’entreprise… Et la filière agroalimentaire n’est pas une filière facile en termes de recrutement. Les repreneurs affichent leur ambition de rencontrer les opérateurs de formation et d’imaginer avec eux des modes collaboratifs. Ce n’est pas seulement attirer les talents chez nous mais aussi de s’impliquer dans la formation. Il y a du volume, de l’espace (7ha), pour développer l’activité et pourquoi pas devenir un pôle de formation d’excellence ? »
Un pôle d’excellence
Benoît Lutgen, bourgmestre de Bastogne : « La ville de Bastogne s’impliquera dans le modèle de formation. C’est important dans un secteur comme celui-là d’avoir des systèmes de formation innovants à l’intérieur même des entreprises, et que l’on ait des formules les plus souples et les plus rapides possibles en termes de formation. Il y a par ailleurs tout un travail à réaliser pour valoriser le métier. »
Elie Deblire, président d’Idelux Développement, s’est réjoui de la reprise de l’abattoir de Bastogne qui est une excellente nouvelle pour le secteur agricole. «Nous sommes au cœur de l’élevage bovin, c’est dire si vivre à Bastogne sans abattoir était, pour notre intercommunale, inconciliable.»
Entre mars 2018 et juin 2022, le travail de prospection a été important. De nombreuses campagnes européennes ont été menées pour trouver un repreneur. Idelux a d’ailleur participé à à de nombreux salons professionnels. Ces actions menées ont engendré 106 contacts personnalisés et une quinzaine de visites du site par des grands noms européens pour terminer avec deux voisins de Liège et de Saint Vith.
«C’est un vrai bonheur pour notre structure de pouvoir atterrir dans un dossier comme celui-ci avec le résultat présenté ce jour. Car faute de repreneur, nous réfléchissions à une toute autre occupation du site qui s’étend sur plus de 6ha et comprend 17.000 m² de bâtiment.»
– Étables : doubler les surfaces pour héberger jusqu’à 250 bêtes pour préserver la notion de (bien-être animal) ;
– rénover en profondeur, moderniser et agrandir la chaîne d’abattage : monter la cadence de 25/30 à 35/40 unités (bêtes) par heure ;
– construire un nouveau hall à côté de la chaîne d’abattage dédié à la boyauderie (doublement de la surface actuelle) ;
– aménager un shock chilling – tunnel de refroidissement rapide pour les carcasses et les abats rouges ;
– pour le bœuf : construire un frigo supplémentaire ainsi qu’une grande capacité de stockage des demi-carcasses : capacité existante 250/300 bêtes en moyenne avec le nouveau frigo + 100 bêtes en moyenne ;
– adapter des ateliers existants pour y aménager 4 tables de désossage bœuf ;
– pour le porc : créer un nouvel atelier de découpe ;
– espace non-food : nettoyage automatique des bacs, automatisation du process depuis le stockage jusqu’au transport desdits bacs vers les tables de désossage ;
– intégraer un espace de stockage dynamique entièrement automatisé : capacité : 4.000 bacs ;
– aménageer un nouvel espace «préparation de commandes» et «stockage des commandes prêtes à être livrées» ;
– aménager de nouveaux quais de chargement ;
– déployer un nouveau parc informatique performant ;
– construire de nouveaux bureaux sur 2 étages : accueil, direction, administration ;
– focus sur une ergonomie facilitant le travail des opérateurs.