Marché des grains: stabilisation sur des cours hauts pour la rentrée
La trêve estivale a été le théâtre de récoltes contrastées dans l’hémisphère Nord, de nouvelles tensions géopolitiques (Ukraine-Russie, Chine-Taïwan) et de conditions météorologiques difficiles. Les rendements, bien qu’hétérogènes, permettent une bonne production européenne en blé et en colza au contraire du maïs et du tournesol qui inquiètent les acteurs.

Tourteaux et fourrages affectés par la sécheresse
Comme pour les céréales, la météo sèche et chaude sur le continent américain a menacé les récoltes de soja. Les surfaces à semer sont en hausse en Amérique du Sud et le CIC (Conseil international des Céréales) estime la production mondiale en hausse de +11 % d’une campagne à l’autre. Les prix sont hauts en soja pour la graine comme pour le tourteau ce qui diminue l’intérêt pour ce tourteau. De plus l’euro faible face au dollar pénalise le prix du tourteau américain importé.
Les récoltes sont bonnes pour le colza en Europe et pour le canola au Canada. La pression de la demande sera ainsi réduite sur la graine européenne. Le Canada devrait retrouver sa place de leader mondial. En Europe le tournesol, comme le maïs, a été impacté par la sécheresse estivale. Malgré cela, la production mondiale de tournesol atteindrait un niveau record à 56,8 Mt selon le CIC. Les prix se sont stabilisés sur un plateau cet été. Cette situation semble être la nouvelle normalité et les prix des aliments composés resteront élevés sur le moyen et long terme.
Comme les céréales et les oléo protéagineux, l’herbe a aussi souffert de la sécheresse. Même si les premières coupes étaient plutôt bonnes, les prairies ont manqué d’eau et la pousse de l’herbe a été stoppée cet été dans la plupart des régions. Sauf conditions climatiques très favorables, le déficit d’herbe s’annonce important. Il est déjà estimé à -30 % au 20 août d’après Agreste. De plus la récolte de maïs fourrages sera aussi réduite. Face à tels déficits, les éleveurs pourront ajuster leur cheptel à leurs stocks de fourrages, et/ou acheter des aliments concentrés. Auquel cas la tension sur le marché des matières premières pour l’alimentation animale s’en trouvera exacerbée.