Nous nous doutons qu’un calendrier prévisionnel de production reste théorique. En effet, de nombreux facteurs pédoclimatiques, la météo de l’année et le choix variétal l’influenceront fortement.
Les conditions pédoclimatiques
Les différences de précocité et de vitesse de développement des légumes peuvent tenir à des facteurs mesurables comme la température et l’humidité du sol. Pour la croissance et le rendement, la disponibilité en certains éléments minéraux peut être insuffisante. Les analyses de sol permettent de construire les corrections nécessaires. Par rapport à un calendrier théorique, des différences sous-régionales et locales se manifestent et sont donc explicables.
La météo
La météo moyenne de l’année livre des indications intéressantes. Mais ce sont les juxtapositions de périodes de croissance des plantes ou de stagnation qui comptent pour le maraîcher. C’est la bonne répartition des pluies durant la période de croissance qui déterminera l’homogénéité des croissances et développement des cultures.
Les moyens correctifs fonciers (drainage ou construction d’abris) et les mesures culturales (irrigation et emploi de voiles et bâches) permettent de gommer une partie des manques et excès de facteurs de croissance.
Le choix variétal
Les catalogues professionnels nous proposent des variétés dont les indices de précocité sont bien précisés. Le choix variétal permet d’adapter partiellement le calendrier théorique aux conditions locales et d’élargir les possibilités d’offres de légumes.
Un élément important est la durée de la période idéale de récolte. Lorsque celle-ci est étalée, des petits décalages dans le temps dus à la météo seront facilement autorisés. Au contraire, certaines variétés ont un moment de récolte idéale court avec la conséquence de rater certaines périodes idéales de livraison.
Les sélections sont des populations, leur période de récolte est souvent plus large dans les dates.
La nature corrige ses excès
C’est une sentence qui se vérifie parfois, mais pas systématiquement. En réalité, les périodes de météo se succèdent et leurs excès se corrigent partiellement. Il n’empêche qu’une période durant laquelle la photosynthèse est affaiblie par l’insuffisance d’un des facteurs de croissance est une cause de retard. Les méthodes correctives appliquées durant cette période corrigent le manque.
Comment s’y prendre ?
Les tableaux sur papier sont remplacés de plus en plus souvent par des tableurs informatisés. Il en existe sur le marché, surtout intéressant pour les grosses unités de production. Pour les petites fermes, le support en papier ou le tableau classique à remplir soi-même conviennent. Dans tous les cas, des adaptations sont nécessaires à la situation propre de la ferme maraîchère et plusieurs situations évoluent en parallèle : le plein air et le tunnel maraîcher ou la serre froide.
Pour une culture donnée, nous avons une idée des époques de semis, de plantation et de récolte. Le tableau sera dimensionné pour l’année complète et se prolongera sur les premiers mois de l’année suivante. Cette technique permet de connaître rapidement les espaces encore disponibles sur les parcelles. Ceux-ci pourront accueillir une culture supplémentaire, être travaillé en jachère noire pour réduire le stock de semences d’adventices ou occupé par des engrais verts ou des fourrages selon les autres productions de la ferme.
Le calendrier met aussi en évidence le gain de temps d’occupation du sol lorsqu’une culture est repiquée par rapport à un semis direct.
Enfin, le maraîcher peut corriger son calendrier au fil des saisons pour refléter au mieux ses propres conditions de culture.
