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Des cours fortement dégradés

Conséquence de la sécheresse qui a sévi en Europe à partir du printemps et qui a donné lieu à des réformes massives, les cours des vaches se sont fortement dégradés à l’automne dans tous les États membres. En fin d’année, les réformes sont restées très dynamiques en Irlande, mais ont fortement ralenti en Allemagne.

Temps de lecture : 3 min

En Allemagne, les abattages de vaches sur les 4 semaines de décembre ont chuté de 11% par rapport à 2017, permettant aux cours de regagner quelques centimes. C’est le contrecoup des abattages massifs enregistrés entre fin juin et fin octobre.

L’enquête cheptel de novembre révèle d’ailleurs une forte baisse des effectifs de vaches: -2,3% pour les laitières qui tombent à 4,101 millions de têtes (soit -98 000 têtes) et -1,5% pour les allaitantes à 650 000 têtes (soit -10 000 têtes). Les génisses destinées à la reproduction sont également moins nombreuses: -62 000 femelles âgées de 1 à 2 ans et -32 000 femelles de plus de 2 ans. Ce net recul ne provient pas d'une accélération des cessations laitières (-4,5% d'un inventaire de novembre à l'autre), mais d'un ajustement des troupeaux par les éleveurs aux moindres disponibilités fourragères provoquées par la sécheresse.

La forte baisse du cheptel devrait conduire à un recul des abattages de vaches en 2019 et donc à un redressement des cours. Ces derniers partent toutefois de très bas étant donnée la chute vertigineuse enregistrée à l’automne. La cotation de la vache O allemande démarre ainsi l’année à 2,62 €/kg de carcasse (-14% /2018 et -3% /2017) et celle de la vache P à 2,11 €/kg (-15% /2018 ; +2% /2017).

Abattages toujours au taquet et prix au plancher

En Irlande, les prix sont sous la pression de l’offre. La vache O cotait 2,72 €/kg fin décembre (-17% par rapport à 2017; -9% par rapport à 2016). Les réformes sont en effet restés dynamiques jusqu’à la fin de l’année. Sur les 8 semaines de novembre décembre, les abattages de vaches ont dépassé de 4% leur niveau de 2017.

Les abattages élevés de vaches au Royaume-Uni ont participé au fléchissement des prix irlandais. Sur les 11 premiers mois de l’année, ils ont totalisé 622 000 têtes (+6% par rapport à 2017; +3% par rapport à 2016). Par ailleurs, la consommation de boeuf a été relativement ralentie à l’automne. D’après le panel Kantar, les achats des ménages britanniques sur les 12 semaines finissant le 4 novembre ont baissé de 2,5% par rapport à 2017 pour la viande bovine fraîche et congelée (y compris haché pur boeuf), alors que les achats de viande porcine ont progressé de 2,2% et que ceux de viande ovine ont été quasi stables (-0,7%).

En Pologne, les prix ont mieux résisté qu’ailleurs

En Pologne, 508 000 vaches ont été abattues sur les 10 premiers mois de l’année (+3% /2017 et +5% /2016). Une grande partie du pays a en effet été durement touchée par la sécheresse en début d’été. Les prix ont toutefois bien résisté, baissant beaucoup plus faiblement que dans d’autres États membres. À 2,71 €/kg (-7% par rapport à 2017 et +9% par rapport à 2016), la cotation de la vache O polonaise a ainsi fini l’année bien au-dessus de la cotation allemande (2,62 €/kg). La viande polonaise est en effet de mieux en mieux valorisée sur les marchés d’Europe de l’Ouest et le boom de la consommation de haché en Europe dope les prix des vaches dans un pays où plusieurs grosses entreprises ont investi dans la 4e transformation.

D’ailleurs, le prix des quartiers arrière de vache (3,26 €/kg en fin d’année) ont fléchi (-7% par rapport à 2017) sous le poids de l’offre européenne, alors que ceux des quartiers avant ont continué de se renchérir (+6% à 2,20 €/kg).

D’après Tendances Lait et Viande

(Idele)

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