En discordance avec la réalité de terrain

Les difficultés rencontrées par les producteurs éleveurs qui s’engagent dans la démarche du circuit court de qualité sont nombreuses et vécues péniblement dans des situations variées.

À plusieurs reprises dernièrement, des éleveurs ont été obligés de jeter leur lait ou leur fromage parce qu’une analyse bactériologique faite suivant certaines normes avait détecté la présence d’une bactérie. Et pourtant la référence à des analyses applicables à la production de lait cru n’indiquait pas le même dépassement mais les conséquences sont là malgré le soutien des consommateurs.

Dans la production de volailles fermières, les poulets qui sont déposés dans des bacs en plastique doivent être au préalable emballés dans un sac en plastique entièrement fermé. Les différentes personnes occupées à cette activité (producteurs, bouchers, restaurateurs, consommateurs) qui connaissent cette obligation du plastique fermé affirment que cette pratique empêche la volaille de respirer et donc nuit à la bonne conservation de celle-ci. La plupart de ces utilisateurs laissent donc les plastiques ouverts quand ils sont en chambre froide. Conséquence de cela : certains de ces producteurs ont reçu dernièrement un rapport négatif de l’Afsca pour non-respect de la législation ; rapport qui va aboutir ultérieurement à des conséquences financières négatives.

Encore un exemple mais ce ne serait pas la dernière discordance entre les réglementations et la réalité du terrain. Souvent dans les fermes où l’on fait la transformation et la vente directe, des parents en âge de pension donnent des « coups de main ». Dans l’un ou l’autre cas, ces bénévoles ne se sont pas souciés du fait que leur ferme est sous statut de coopérative, même familiale. Conséquence : ces parents viennent, suite à un contrôle ONSS, de se voir imposer à la sécurité sociale avec effet rétroactif et paiement de 3.600€ e de cotisations, une paille ! Le bénévolat familial imposé à l’ONSS. Et amende à la clé. Quel soutien à la production fermière de qualité en circuit court et quel écœurement et peut-être sentiment de révolte et d’indignation, comme dirait le philosophe militant Stéphane Hessel pour tous les agriculteurs concernés par de telles situations.

J.F.

Le direct

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