«L’état actuel des stocks de pommes de terre belges n’est pas de nature à affaiblir les marchés, que du contraire»











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À la tête de Belgapom depuis maintenant deux ans, Christophe Vermeulen n’a pas connu des débuts tranquilles. Les crises se succèdent, en effet, depuis l’entame de son mandat. D’une part, en 2020, la pandémie a fortement influencé les prix de vente des précieux tubercules stockés. D’autre part, la filière a dû faire face à des conditions météorologiques opposées, passant d’une pluviométrie excessive en 2021 à la sécheresse de l’été 2022. S’y ajoute la hausse continue des coûts de production…

Au cours de sa dernière réunion le 9 novembre, le NEPG estime que la production globale de pommes de terre dans la zone NEPG (UE-04) a baissé de 6 % par rapport à la production de l’an passé.

Depuis que le Cipc ne peut plus être utilisé pour inhiber la germination des tubercules, Belgapom a réalisé plusieurs campagnes de contrôle des résidus au sein des infrastructures de stockage des pommes de terre. Les résultats des deux dernières campagnes sont excellents.

Dans son premier message de novembre, la Fiwap livrait quelques recommandations pour envisager au mieux le stockage des tubercules.

Les conditions arrachage ont été généralement idéales. Il faut désormais prêter attention au suivi des stockages.







Les rendements bruts finaux des principales variétés de conservation en Belgique sont inférieurs aux valeurs normales, les baisses variant de 14 % en Bintje à 24 % en Challenger. Innovator présente une diminution encore plus marquée. Combinés à une légère hausse des surfaces, ces rendements vont mener à une diminution de la production belge de l’ordre de 15 % par rapport à 2021. Les kilos manquent donc, par contre la qualité est bien présente, tant technologique (hormis le calibre) que sanitaire.

Si un sprint tardif du rendement a été observé pour Fontane grâce au retour des pluies en septembre, ce fut moins le cas pour Challenger. Les rendements finaux restent donc largement inférieurs à l’an passé, et de 13 % (Fontane) à 22 % (Challenger) plus bas que la moyenne pluriannuelle. Le calibre est satisfaisant en Fontane, et trop faible en Challenger. Les PSE ont pu baisser grâce à la pluie mais restent élevés pour les 2 variétés. Les derniers prélèvements ont confirmé la (quasi) absence de tare pomme de terre, la faible occurrence du rejet, et une très bonne qualité de friture.

Lors de sa dernière réunion qui a eu lieu la veille de Potato Europe 2022, le NEPG (groupe des producteurs de pommes de terre du Nord-ouest européen) estime que la production globale de pommes de terre dans la zone NEPG (UE-04) sera en baisse de 7 à 11 %.

La sécheresse persistante a réduit à néant les espoirs de croissance tardive que l’on pouvait encore avoir en Fontane et Challenger. Les courbes de rendement actuelles se situent ainsi entre 15 et 25 % plus bas que les normales pluriannuelles, avec globalement un moindre calibre, surtout en Challenger, et des PSE qui restent (trop) élevés, entraînant ainsi des risques élevés de coups bleus à la récolte. La tare pomme de terre est par contre très faible. Le rejet n’est apparu que sur un faible nombre de parcelles.

Pour la troisième année consécutive, la Fiwap et le Groupement wallon des producteurs de plants de pommes de terre organisaient une démonstration de techniques alternatives de défanage en (plants de) pommes de terre. En effet, l’avenir étant à la réduction d’usage des défanants chimiques, il convient d’expérimenter et d’adopter progressivement de nouvelles techniques en vue de réussir cette étape cruciale, notamment pour la maîtrise des calibres et viroses.
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