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Pommes de terre biologique: les enjeux, le marché, les contrats...

Pour la dixième année consécutive, la Fiwap présente ce qui se fait en matière de contrats pommes de terre en production bio et donne une analyse rapidement de l’état du marché.

Temps de lecture : 13 min

L’année 2021 aura remis les pendules à l’heure : le mildiou peut faire des dégâts, et les protections fongicides cupriques ne permettent pas – à elles seules – de maintenir une culture saine quand la pression est très élevée plusieurs semaines d’affilée. Les variétés robustes ont montré tout leur intérêt, même si certaines ont craqué parfois dès début août sous des pressions mildiou rarement égalées…

Les coûts de production 2021 étaient en augmentation, que ce soit à l’ha ou au quintal. Les plants étaient chers, et il y a parfois eu plus de passages au cuivre et autres produits alternatifs (particulièrement dans les cultures avec des variétés non robustes). Les rendements ont très souvent été en baisse dans les variétés non robustes, et les tonnes nettes payées en baisse suite à des tares très élevées (de 30 à 50 % parfois). Les coûts de production en bio tournent autour de 7.000 €/ha (cela peut aller de 5.000 à 10.000 €/ha). Des sommes à 5 chiffres sont parfois possibles dans le cas d’utilisation de certaines variétés (de plant bio) plus chères ou dans le cas d’utilisation de formules « bouchons » N-P-K-(Mg-S) bio (au lieu de fientes de poules par exemple). Les multiples produits stimulateurs de croissance ou améliorant l’utilisation de produits cupriques peuvent aussi grever les budgets ou encore quand on fait appel à de nombreuses reprises à du travail par entreprise.

Il y a 3 ans, aujourd’hui…

Voici ce que nous écrivions il y a 3 ans…

« Le bio est en croissance, et la pomme de terre bio l’est aussi ! Mais attention, c’est un marché fragile où la moindre surproduction peut-être très dommageable pour les producteurs ! La plupart des négociants et industriels ont rempli des contrats « en veux-tu en voilà », en 2018. C’est beaucoup moins le cas en 2019 !

En attendant, les conversions au bio se multiplient, tout comme les surfaces de pommes de terre. En cas de saison sans attaques de mildiou trop fortes (détruisant ou affectant ainsi le rendement et/ou la qualité des variétés pas assez robustes) ou sans saison trop sèche (réduisant les tonnages produits), on pourrait se retrouver avec un excédent de pommes de terre bio…

Bien que le Royaume reste déficitaire en pommes de terre bio, et bien que la part belge (dans l’offre globale des rayons belges) augmente, l’important est que la demande suive et même précède l’offre. La prudence sera d’autant de mise si la saison est bonne et les tonnages au rendez-vous. Car là, les exigences en matière de qualité – et les tares élevées – seront là pour chaque lot et chaque camion.

Certains producteurs misent sur le marché libre… estimant celui-ci plus rémunérateur que le prix des contrats. Avec des prix de contrat assez comparables à ceux de 2018, mais avec un coût du plant en nette augmentation, les perspectives sont mitigées »

Aujourd’hui, mis à part quelques phrases ou parties de phrase spécifiquement liées à la situation 2018 et/ou 2019, on peut dire que la situation et les perspectives ne se sont pas vraiment améliorées. L’offre a augmenté, la demande stagne, la consommation est insuffisante par rapport à l’offre, et la grande distribution va bientôt commencer les hâtives Méditerranéennes alors que nos productions en frigo pourraient sans problème alimenter le marché jusqu’en mai ! La hausse des contrats n’est pas en ligne avec l’augmentation des coûts de production, le prix du libre est certes bien meilleur qu’il y a un an, mais au regard de tares encore plus élevées que l’an passé (plus de vertes, plus de dégâts de taupins, sans parler des pertes dues au mildiou dans les variétés non robustes) les cours ne sont pas toujours suffisants… Début mars 2022, certains producteurs (marché du frais principalement, mais aussi pour la transformation) en libre, se demandaient quand, comment et à quels prix ils allaient pouvoir écouler leurs stocks, parfois encore importants. Pour d’autres producteurs, avec certaines variétés non adaptées au mildiou et particulièrement affectées par le rhizo, les vertes ou le taupin, des pertes de 2 à 3.000 €/ha ont été enregistrées.

Les politiques veulent plus de surfaces, les professionnels plus de demande…

L’opinion chez les producteurs est qu’il est urgent d’augmenter la demande et la consommation. Rien ne sert de convertir de nouveaux ha en bio, de produire plus de pommes de terre bio, si c’est pour terminer en les vendant sous le coût de production ou à les donner aux vaches (comme ce fut parfois le cas au printemps 2021). La majorité des producteurs font remarquer que le marché est incertain… La demande doit absolument précéder l’offre, nous le répétons.

La situation est suffisamment grave, au point que des agriculteurs en phase de conversion arrêtent le processus ou abandonnent l’idée de faire de la pomme de terre bio.

Chez les négociants-préparateurs , tous font remarquer que le marché ne tire pas assez, qu’il y a assez/trop d’offre (notamment de France), et que les ventes stagnent.

Chez les transformateurs , les échos divergent quelque peu : certains vont légèrement augmenter les volumes contractés (après 3 – 4 années de baisse il faut le rappeler), d’autres restent stables. D’autres encore en « pause » et dans l’expectative en 2021, ont jeté le gant : ils arrêtent de produire des frites bios. À nouveau, là aussi, il faut à tout prix augmenter la demande.

Les bonnes et moins bonnes nouvelles

Chez les négociants – préparateurs , les bonnes nouvelles c’est que la grande majorité d’entre eux continuent à annoncer qu’ils n’emballeront que des variétés robustes à l’avenir. Ou, s’ils utilisent encore des non-robustes, c’est en volumes bien moindres. Les mauvaises nouvelles, c’est que la consommation stagne. Certains consommateurs de la classe moyenne achètent moins de bio, il faut payer les factures de gaz ou de mazout. L’offre globale (dont celle de l’étranger, particulièrement française) dépasse quant à elle la demande.

Chez les transformateurs (frites), faute d’avoir trouvé la ou les variétés qui pourraient remplacer Agria, c’est toujours celle-ci qui sera encore largement cultivée dans nos champs en 2022, bien que la variété Nirvana (une variété robuste pour frites d’Agrico, petite fille d’Agria) sera aussi cultivée chez divers producteurs (il n’y en avait qu’un seul en 2021)… C’est tout au crédit de l’industriel et des producteurs qui s’engagent de cette manière. À noter, qu’en autres transformations (épluchées, cubes, flocons…) c’est aussi souvent l’Agria qui est privilégiée.

Là où le bât blesse, c’est dans la grande distribution . Bien qu’une partie des acteurs ait signé la convention pommes de terre robustes (qui courait du 01/01/2018 au 31/12/2021), des chaînes (d’origine notamment allemande ou française) continuent à proposer des variétés non robustes telles que Goldmarie ou Sava (FI nº 170, juin 2021). Là aussi, un travail d’information et de sensibilisation reste à faire. Mais la Belgique en tant que petit pays subit les choix de grosses multinationales de la distribution (qui écoulent de facto des productions nationales), mais subit en même temps les « préférences nationales » telles que dictées par ces mêmes pays. Que l’on pense à la difficulté (voir l’impossibilité) de vendre des pommes de terre bio belges sur le marché du frais allemand, ou des frites bios belges dans l’Hexagone…

Sensibilisation de la grande distribution

Un travail de sensibilisation doit également être fait auprès de la grande distribution (rôle des syndicats, de la Socopro…) par rapport à leurs politiques d’importations de primeurs bio d’Israël ou d’Egypte. Les producteurs belges ont investi dans des unités de stockage (caisses) avec réfrigération tout ce qu’il y a de performant. Ils sont capables de stocker et de garder de bonnes conservations et de belles présentations jusqu’en mai – juin. Le message « Consommons local » doit encore évoluer et se renforcer.

Rappelons-nous

Les saisons 2017 et 2018, bien que différentes, ont été des années de transition pour les pommes de terre bio en Belgique. Plusieurs variétés résistantes ou tolérantes au mildiou ont été installées et parfois contractées avec des acheteurs qui ont pris conscience qu’il ne fallait plus – pour eux, mais aussi pour d’autres producteurs – une année comme 2016 (ou 2021 !). Cette année-là, une bonne part des bio (trop sensibles au mildiou) ont craqué avec la forte attaque printanière de mildiou. Dans nombre de parcelles, le rendement a péniblement atteint les 10 à 15 t/ha, avec de surcroît des problèmes de PSE, de calibre et de maturité insuffisants. Certains producteurs ont perdu des centaines, voire des milliers d’euros par ha !

Depuis 2017, on a vu un développement de la culture de variétés robustes. Ceci a permis, par exemple en juin 2018 (lors de brèves mais fulgurantes attaques du Phytophthora infestans) de différencier variétés (trop) sensibles et variétés tolérantes ou résistantes. Cela a encore été plus le cas durant la saison passée, une année mildiou qui restera dans les annales. Certaines variétés ont tout de même craqué, résultat d’une pression excessive et de fanes commençant à vieillir et s’affaiblir.

Ces variétés robustes, mises en évidence par les essais MilVar (CRA-W à Libramont et Carah à Ath, collaborations intenses de la Fiwap) et sur la démo/essai variétés robustes (essai CRA-W à Emines en 2019 et à Gembloux en 2020 et 2021), ont été présentées dans la revue Fiwap Info (à retrouver également sur le site internet).

Trois variétés robustes sur les essais variétés robustes «zéro traitement» du CRA-W à Gembloux en août 2021. De gauche à droite, la chair ferme Zen, Allians (CF) et Jacky, une chair tendre, cultivée notamment pour faire des grenailles.
Trois variétés robustes sur les essais variétés robustes «zéro traitement» du CRA-W à Gembloux en août 2021. De gauche à droite, la chair ferme Zen, Allians (CF) et Jacky, une chair tendre, cultivée notamment pour faire des grenailles. - Fiwap

Les contrats frites

En production de frites, Agria, la variété de référence en frites bio reste incontournable. Les épisodes infructueux de « Carolus » en 2018 et 2019, ont largement freiné le développement de cette variété… En 2020, sur le marché belge, un transformateur continuait avec Carolus et Kelly en frites bio, un autre exclusivement en Agria. D’autres variétés comme Alanis, Kelly, Lady Jane ou Sevilla ont déjà été testées (en bio et/ou en conventionnel) par l’un ou l’autre transformateur belge ou européen, sans qu’elles ne percent vraiment. Kelly est trop blanche et ne passe pas en frites bio. Lady Jane doit à nouveau être testée. Des espoirs sont mis dans Nirvana, dont les surfaces et volumes contractés augmentent en 2022. Il semble que cette variété serait meilleure à transformer après quelques semaines (6 à 10) semaines de conservation.

Agria, les prix pratiqués

Agria reste la variété la plus appréciée et transformée en Belgique, notamment par un transformateur important dans le Royaume.

Les volumes contractés semblent assez comparables à ceux de l’année passée. Il faudra stimuler la croissance de la demande à l’avenir pour faire redémarrer la filière « frites bio » de manière durable.

En Agria, le prix contrat pour la saison 2022 est passé de 25,00 (en 2021) à 27,00 €/q pour du 35mm+, départ champ ou ferme, minimum 340 gr de PSE, et minimum 65 % de 50 mm et plus. La quantité maximale à ce prix est de 25 t/ha (il était de 25 à 30 t/ha en 2020 et 2021, de 30 t/ha en 2019 et de 40 t/ha en 2018). Aucun engagement n’est proposé aux producteurs par rapport aux sur-tonnes produites. Les départs champ représentent une fraction des besoins de la transformation en septembre, le plus gros devant être transformé en novembre. Pour livraison novembre le prix proposé est de 29,00 €/q. Un autre transformateur, travaillant à plus petite échelle, propose des prix autour de 30,00 €/q (28,00 €/q l’an passé). Enfin, un opérateur étranger propose des prix pour Agria entre 25,00 et 28,50 €/q dépendant de la période de livraison.

Des usines produisant des cubes, lamelles, rondelles ou flocons de pommes de terre, proposent en général des contrats autour de 25 €/q. Ils utilisent pour ce faire des chairs fermes, des chairs tendre et/ou des petits ou des sous calibres d’Agria.

Des prix de contrats frites en hausse de 7 à 8 %

En cas de hausse de 2 €/q passant de 25 €/q pour du départ champ en 2021 à 27 €/q en départ champ 2022, l’augmentation des contrats est de 8 %.

Les hausses du prix des contrats de 7 à 8 % en frites bio contre une croissance d’au moins 25 % en frites conventionnelles montrent bien l’état du marché et des besoins en frites bio…

Les contrats en variétés chips/croustilles

En chips, 2 acheteurs principaux sur le marché belge : une entreprise batave aux Pays-Bas et une nordiste en France. Pour du départ champ, le producteur batave donnait entre 33 et 35 €/q en 2017, contre 35 €/q pour 2018 (avec un mois de stockage) et 34,00 €/q pour 2022, uniquement avec la variété Hermès qui n’est pas robuste. Le second donnait 28,00 €/q en 2017 et 27,00 €/q en 2019… Pour 2022, les prix 2021 de 30,00 €/q progressent fortement pour arriver à 37,00 €/q (utilisation exclusive de plant bio, ce qui explique la hausse plus forte). Diverses primes (caisses, frigos…) sont prévues pour livraisons entre décembre 2022 et mai/juin 2023. Un industriel belge avec une petite production de croustilles bio achète ce qu’il lui faut sur le marché libre.

Les chips BBB

Déjà bien présentes et en développement : des chips/croustilles « BBB », c’est-à-dire bonnes, belges, bios (et locales) !

On ne peut que se réjouir de 2 initiatives, l’une déjà en place depuis plus de 2 ans (les chips de Lucien à Mettet, pour partie en bio), l’autre qui s’est concrétisée avec le démarrage en automne 2021 chez STG à Geer des chips bio « Rebel ».

Il s’agit de 2 initiatives aux mains de producteurs qui produisent et transforment leurs productions de variétés chipables en croustilles /chips. La valeur ajoutée restant aux mains des producteurs, au lieu de « s’évaporer » vers les comptes en banque des négociants, transformateurs et multinationales de la distribution…

Une autre initiative, plus discrète et à plus petite échelle, mais tout aussi dynamique, est en développement depuis plus de 2 ans…

Attention à rester en demande positive

Le secteur « chips/croustilles bio » est le seul en légère croissance, avec même dans certains cas de bonnes perspectives. Il ne faudrait surtout pas que chacun croie y trouver son bonheur, car on passerait inévitablement d’un marché de la demande positif à un marché de l’offre négatif…

Enfin, tant en contrat que sur le marché libre, un opportuniste, achète les rebuts (lots déclassés ou refusés, issus du tarage…) entre 15 et 20 €/q, notamment pour faire des flocons.

Les contrats pommes de terre de table

Ces 9 à 10 dernières années, le prix des contrats pour les chairs fermes (et dans une moindre mesure pour les chairs tendres) a varié suivant les saisons, acheteurs et variétés entre 25 et 35 €/q.

En 2021, les contrats étaient soit inchangés, soit en légère diminution. Suivant acheteurs, variétés et type culinaire (chair ferme ou tendre/farineuse) les prix variaient entre 25,00 et 32,50 €/q. Il s’agissait déjà l’an passé d’un marché déséquilibré avec une offre trop importante par rapport à une demande insuffisante. La croissance des emblavements a été trop rapide.

En 2022, en chair ferme, par rapport aux contrats 2021, les contrats sont en augmentation de 14 à 25 % (moyenne 19 %). En chair tendre, ces augmentations sont un peu moindres, variant de 14 à 20 % (moyenne à 17 %).

En chairs fermes , les prix varient suivant les négociants – préparateurs, mais aussi suivant la variété (et parfois prix du plant). On va de 35,00 à 37,00 €/q pour du départ champ/départ hangar en septembre/octobre. Il s’agit bien d’un prix pour un calibre commercial trié.

En chairs tendres , les prix varient entre 30,00 et 32,00 €/q en fonction de la variété et de l’acheteur. Des adaptations sont parfois possibles pour des variétés dont le plant est particulièrement cher.

Les critères qualitatifs exigés augmentent et se rapprochent fortement des exigences de ceux du marché conventionnel, sans l’arsenal chimique à disposition de ces spéculations-là.

C’est en règle générale la formule contrat tonne/ha qui est proposée. Les contrats ha deviennent exceptionnels. Les sur-tonnes seront soit achetées au prix du libre (si le négociant en a besoin) soit à vendre au plus offrant pour le producteur. À chacun de faire ses comptes et d’évaluer ou il /elle prend le moins de risques.

Les premières variétés robustes sont reprises dans certaines enseignes depuis 2020. Belpom est le premier négociant -préparateur belge ayant clairement indiqué qu’il emballe des variétés robustes. Ici, un exemple avec la variété Sevilla (obtenteur Niek Vos) produite en Belgique.
Les premières variétés robustes sont reprises dans certaines enseignes depuis 2020. Belpom est le premier négociant -préparateur belge ayant clairement indiqué qu’il emballe des variétés robustes. Ici, un exemple avec la variété Sevilla (obtenteur Niek Vos) produite en Belgique. - Fiwap

Marché libre

Certains négociants ont pris le pas de travailler sans contrat, estimant qu’ils trouveront ce qu’ils cherchent sur le marché libre. C’est aussi le cas de quelques producteurs qui préfèrent le risque du marché libre aux conditions « limite rentabilité » des contrats. En 2020-2021 le prix du libre s’est dégradé en cours d’hiver et au début de printemps pour ne quasi jamais se rétablir. Il a parfois fallu vendre à des cours largement en dessous des coûts de production, à des prix variant entre 30 et 40 €/q en début d’année 2021, pour terminer à 20 €/q (voire moins !) en fin de campagne. Cette saison 2021-2022, le secteur s’attendait avant les fêtes à des hausses de cours pour la deuxième partie de la campagne, mais les cours oscillent entre 40 et 70 €/q à tout le mieux, avec une consommation qui stagne. Quand on retire entre 25 et 50 % de tubercules pour la tare, ces prix-là ne sont plus très intéressants.

Tout comme en production pour la transformation, le marché libre est incertain, surtout en regard des importations méditerranéennes qui commencent à arriver. Les hâtives importées du Sud de la Méditerranée pour les fêtes pascales font souvent office de pivot entre «indigènes» et «importées». Encore une fois, un travail de persuasion de la grande distribution (et des consommateurs) est à faire pour privilégier le local et de saison…

Il peut être intéressant de discuter de ces conditions (calibres, PSE min ou max, sous-calibres et surcalibres, quelle référence pour le prix du marché libre…) avant de s’engager.

Certains acheteurs ont des prix variables en fonction des clients.

La version longue de cet article paraitra dans le Fiwap-Info nº 173 de fin mars.

Daniel Ryckmans

, Fiwap

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