Du local?!

Recevez Le Sillon Belge chaque semaine chez vous et bénéficiez d'un accès à tout le site : Articles, météo et cotations des marchés agricoles
Voir l'offre d'abonnementRelayée largement par les médias, la nouvelle tant redoutée est tombée, telle un couperet : Brexit oblige, paraît-il, le budget agricole européen va encore être amputé d’une bonne poignée de pourcents… Cette décision suscite bien peu d’émoi dans la population, très peu encline à se soucier du sort des agriculteurs, on s’en doute !
Tout le monde connaît sans doute Christiane Lambert, la présidente de la Fnsea française parce qu’elle a du punch à revendre et des idées innovantes. Sa ferme, gérée par quatre personnes, possède 230 truies et 6.000 porcs.
L’agriculture est à la base de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Les 4 bases en sont : la diversification, un bon revenu pour les agriculteurs, la qualité pour les consommateurs et le respect de l’environnement. Mais, les agriculteurs ont à peine ce qu’il faut pour vivre alors qu’ils devraient être les Rois puisqu’ils nous permettent de manger tous les jours. En ça, ils sont très courageux.
« Yam ! Bam ! Mon chat Splatch gît sur mon lit, a bouffé sa langue en buvant tout mon whisky. Quant à moi, peu dormi, vidé, brimé, j’ai dû dormir dans la gouttière, où j’ai eu un flash, en quatre couleurs… ». Depuis trente ans, la chanson sans queue ni tête de Plastic Bertrand plane pour nous, parmi ces airs entêtants qui éparpillent au vent les pensées du moment et finissent par polluer notre entendement. Ça plane aussi pour le plastique depuis un siècle : il n’a cessé de se diversifier et d’envahir le monde, au point d’être devenu aujourd’hui un de ses polluants majeurs ! L’agriculture aussi fait partie des gros consommateurs de plastiques en tous genres, pour le meilleur… et parfois pour le pire !
«Toute chaîne est aussi forte que son maillon le plus faible ! ». Cette phrase est pleine de bon sens et répond d’une logique élémentaire, ne trouvez-vous pas ? Elle a été citée cette semaine par le Commissaire Européen à l’Agriculture et au Développement Rural, Phil Hogan lui-même ! Il a poursuivi sa réflexion en ces termes : « Une chaîne d’approvisionnement alimentaire efficace et juste est une proposition équitable aujourd’hui, qui consiste à donner la parole aux sans voix. ».
Avec le printemps, on porte un regard plus attentif sur les rayons « Jardinage » des grandes surfaces. Du coup, on peut remarquer que le Roundup fait son grand retour vers le grand public. Ouf, en plus, c’est en version BIO !
Les agriculteurs sont affublés de nombreux défauts, parfois réels, souvent légendaires. Ainsi, paraît-il, une large propension à tricher ferait partie de notre nature profonde ! Fausses déclarations, non-respect des règles, fraudes en tous genres… « Les cultos sont une belle bande de magouilleurs ! », me disait naguère un indépendant, lui-même condamné à payer une amende salée pour travail au noir. La récente « affaire » hypermédiatisée n’est pas venue redorer notre blason, on s’en doute. À force d’être sans cesse suspectés par tout le monde, un sentiment de culpabilité finit par nous faire douter de nous-mêmes. Sommes-nous quelque part des tricheurs, oui ou non ? Peu ou prou ? Oui sans doute, car comme dirait l’autre : qui vole un œuf au fipronil, vole un bœuf Viviba !
J’ai lu avec attention l’article de Marc Assin du 16 mars, intitulé « Bavure chez Veviba : qui va en baver » et je souhaite pousser encore plus loin la réflexion. Marc Assin écrit « poussé par une envie irrésistible de profit », c’est tout à fait juste ! Tout cela s’est produit car Veviba fonctionne suivant une méthode ultra-performante, superintensive mue par la cupidité de ses patrons qui n’ont pas hésité à employer des méthodes douteuses et malhonnêtes pour la satisfaire.
Après des années de carême, l’agriculture, et plus particulièrement son élevage laitier et viandeux, va-t-elle un jour voir, au bout du tunnel, une lumière pascale illuminer l’avenir ?
Dans le cochon tout est bon, du grognon au jambon ! Dans la vache itou, bon du museau aux cuissots. Hélas, ces adages ne font plus du tout l’unanimité, et le désamour pour la viande ne cesse de prendre du poids, nourri par les malentendus, les méconnaissances, les campagnes de désinformation et surtout les scandales du style Veviba. Les abattoirs sont devenus des antres du diable sur lesquels se focalisent toutes les peurs, toutes les indignations, toute la défiance des consommateurs.
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