Le Salon de l’autonomie fourragère ou la durabilité recherchée dans les élevages

Différentes microparcelles présenteront des cultures intermédiaires aux intérêts agronomiques multiples : recyclage de l’azote dans les rotations, effet structurant sur les sols, entretien des stocks d’humus....
Différentes microparcelles présenteront des cultures intermédiaires aux intérêts agronomiques multiples : recyclage de l’azote dans les rotations, effet structurant sur les sols, entretien des stocks d’humus.... - Fugea

Les prix au sein du secteur de la viande bovine ne sont pas au beau fixe. Le manque de contrôle des éleveurs sur la valorisation de leurs produits est tangible et n’ira pas en s’améliorant. La maîtrise des revenus échappe parfois à l’éleveur. Face à ces constats, la Fédération Unie des groupements d’éleveurs et d’agriculteurs (Fugea) défend l’autonomie décisionnelle, financière et fourragère des fermes. Mais l’autonomie c’est aussi ancrer notre élevage dans nos territoires, en valorisant autant que possible les ressources locales.

Pour ce faire, il faut d’abord renouer avec l’agronomie. Le Salon professionnel de l’autonomie fourragère entend apporter toutes les informations techniques nécessaires à l’amélioration des performances et de l’autonomie de décision des éleveurs. Cette année, le jeudi 21 septembre, c’est la ferme Marion à Tellin (Province du Luxembourg) qui accueillera l’événement. Au programme : des ateliers didactiques animés par de nombreux partenaires.

Valoriser l’herbe…

Première clé de l’autonomie : valoriser notre ressource naturelle la plus économique, efficace et adaptée à nos herbivores : l’herbe. Les prairies sont riches et équilibrées pour l’alimentation du bétail, à condition de les gérer et valoriser au mieux. Plusieurs ateliers sont donc prévus pour adapter, améliorer et/ou affiner certaines de nos pratiques. Fourrages-Mieux présentera des micro-parcelles d’espèces prairiales, pour une observation de leur comportement en sol famennois : graminées, légumineuses et mélanges permettront aux visiteurs de se faire une idée de leurs caractéristiques en fonction des objectifs recherchés.

Sept firmes semencières ont également implanté des mélanges de leur gamme. Ce sera l’occasion de venir les découvrir pour les comparer directement sur le terrain. Les renseignements sur le choix des variétés seront donc nombreux.

Selon Bruno Osson du GNIS (Groupement National Interprofessionnel des semences) : « Il est essentiel que l’utilisateur des semences, une fois qu’il a choisi l’espèce ou les espèces en fonction du type de sol, de la climatologie et de l’objectif d’utilisation, se penche sur les critères variétaux de ladite espèce, puis ordonne ses priorités afin de choisir au mieux la semence ».

Cet expert français de la prairie sera présent pour un atelier phare : la gestion et restauration des prairies. Gaëtan Dubois (Cra-w) l’accompagnera pour commenter les nouveautés techniques du sur-semis, avec une démonstration dynamique de machinisme.

… et la complémenter avec des cultures

de chez nous

Une autre clé de l’autonomie : l’augmentation de notre production de protéines avec des cultures de chez nous, cas de la luzerne : aucun apport en azote, une bonne pousse estivale malgré la sécheresse ; une opportunité pour des années comme 2017 ! La luzerne est aussi à venir observer, en pure ou en mélange, avec le CPL Végémar.

Cette année laisse les agriculteurs devant un défi supplémentaire : le manque de fourrages. Pour associer les obligations en termes de couverts avec une source complémentaire de nourriture ; il est temps de se tourner vers les cultures dérobées. Plusieurs associations avantageuses, pour les rotations, la structure du sol et le taux d’humus mais aussi comme appoint fourrager, seront à venir observer avec Biowallonie et Protect’eau.

Le Centre de Michamps abordera, quant à lui, l’utilité des analyses et les méthodes pour réaliser les échantillons soi-même le plus précisément possible. Le but, obtenir une fiabilité optimum des résultats qui aiguillent nos choix.

Des techniques d’élevage innovantes

Par ailleurs l’herbe sera également mise à l’honneur dans un atelier porté par le Rhea (Resources Human Environment & Agronomy). Les méthodes d’élevage très compétitives de certains pays peuvent être inspirantes. Pourquoi ne pas les adapter à la Belgique ? Le système de pâturage, les différents types de prairie et leurs compositions, le choix des races, la conservation des fourrages… un ensemble d’outils qui, mis ensemble, peuvent mener à un élevage et engraissement sans aucun achat d’aliment. Pour diminuer encore plus les investissements dans un nouvel atelier d’élevage, un système plein air intégral sera abordé. De quoi inspirer de nombreux projets…

Parallèlement, la race de l’élevage hôte du salon, la Blanc Bleu mixte, sera mise en avant. D’après Géry Glorieux, adjoint à la direction de l’Awé, « sa production à double fin reste intéressante et surtout, elle est moins sujette aux problèmes de fertilité et de santé que peuvent rencontrer les races plus spécialisées ». Par ailleurs, une étude menée par le Cra-w affirme que la rentabilité de ce type d’élevage est maximisée dans les élevages autonomes.

Cette journée sera donc sous le signe de la réussite financière et agronomique, qu’il tarde aux nombreux partenaires de vous faire découvrir ! Rendez-vous le 21 septembre à Tellin !

Une réponse à de nombreux défis

« Les éleveurs qui veulent améliorer leurs performances dans le sens de l’autonomie ne trouvent pas toujours de conseils adaptés » affirme Florine Marot de la Fugea.

« L’autonomie regorge de réponses aux nombreux défis qui se posent actuellement : revenu des éleveurs mais aussi climat, environnement, qualité des produits… Soigner l’image de l’élevage wallon en réaffirmant son ancrage dans notre territoire, telle est aussi l’ambition de l’autonomie fourragère pour renouer avec le consommateur », termine Florine Marot.

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