Statbel, l’office statistique belge, a procédé en cette mi-décembre aux premières estimations des comptes économiques de l’agriculture belge pour l’année en cours. Le verdict est sans appel : le secteur agricole voit sa valeur ajoutée nette chuter de près d’un tiers par rapport à 2017.
L’année 2018 se caractérise par une diminution de la production de l’activité agricole de 4,3 % en valeur et une augmentation des consommations intermédiaires de l’ordre de 2,1 %. Il en résulte une valeur ajoutée nette (1.101,7 millions d’euros) en recul de 25,1 % par rapport à la moyenne 2013-2017 (1.478,8 millions d’euros).
Consommations intermédiaires en hausse
Estimées provisoirement à 6.126,8 millions d’euros, les consommations intermédiaires (frais spécifiques – y compris les intrants produits sur l’exploitation – et frais généraux, découlant de la production de l’année comptable) augmentent, suite à une hausse significative du coût de l’énergie (+6,4 %) et de la production fourragère (+7,6 %) dont on estime que la demande sera plus importante que lors des années précédentes ; face à des prairies endommagées par la sécheresse, nombre d’agriculteurs ont déjà dû commencer à puiser dans leur stock de fourrage hivernal.
Cette hausse des coûts à la production ne se répercuterait cependant pas sur les prix des productions animales. Les prix au producteur de la viande bovine baisseraient de 3,4 %. La tendance est encore plus marquée
Recul de la valeur
de la production animale…Enfin, la valeur de la production animale est également plus faible cette année suite à la baisse du prix des œufs (retour à une situation d’avant crise du Fipronil) et à une diminution de la valeur de la production laitière. Les prix observés du lait sont, en effet, inférieurs à 2017 mais toutefois supérieurs à la moyenne des 3 dernières années.
… et de la production végétale
Globalement, la production végétale affiche des résultats moins négatifs que la production animale, mais ce constat cache des disparités importantes entre les différentes cultures. Les évolutions les plus notables concernent, cependant, les cultures industrielles.
Les rendements des betteraves ont été bien en deçà des niveaux de 2017. Les emblavements restant quasi identiques à l’année précédente, la production a chuté de 24 %. La chaleur a permis d’atteindre des taux de sucre élevés mais les calibres des betteraves sont bien moindres que les années précédentes. La cotation du sucre sur les marchés européens ne permet actuellement pas aux betteraviers de répercuter cette importante baisse de volume sur les prix. Au final, la perte sur la valeur de production serait de l’ordre de 23,4 %.
Les pommes de terre ont également
Enfin, les cultures céréalières affichent également un recul de production mais la progression du prix du blé et de l’épeautre est bien plus marquante. Bien que les stocks euro