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Les achats locaux en hausse, mais certaines filières sont oubliées

L’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité (Apaq-W) et le Collège des producteurs se réjouissent d’un regain d’intérêt des Wallons pour les produits locaux en cette période de crise du coronavirus mais ils s’inquiètent du fait que certains produits semblent oubliés des consommateurs.

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Après près de 4 semaines de confinement, le secteur agricole est fier d’apporter sa pierre à l’édifice en contribuant à l’alimentation de la population. Le secteur est aussi heureux de constater les changements d’habitudes des citoyens qui développent leurs achats de proximité dans les commerces alimentaires locaux, chez les artisans et producteurs. Globalement, une hausse estimée entre 10 et 30 % des achats en circuits courts se fait ressentir et certains producteurs connaissent une demande qui a doublé, voire triplé.

Pour autant, la nouvelle donne ne profite pas à tout le monde. L’Apaq-W et le Collège des producteurs souhaitent donc attirer l’attention sur certains produits qui font l’objet de moins de demandes dans les achats locaux. Certains producteurs se retrouvent avec des stocks peu commercialisés, contribuant à augmenter le gaspillage alimentaire. Parmi ces produits, on retrouve les fromages de chèvre et de brebis, les truites et poissons, mais aussi les bières locales.

Faire face au pic de lactation des chèvres et des brebis

Chez les producteurs et transformateurs de fromages de chèvre et de brebis, près de 30 % du volume de lait produit se trouverait en surstock. Compte tenu de la saisonnalité de la reproduction et du pic de lactation naturel de leurs animaux, c’est la période de l’année où il y a le plus de fromages de chèvre et de brebis. Là aussi, la fermeture des débouchés commerciaux traditionnels que sont l’horeca, les marchés et les collectivités, met en grandes difficultés ces éleveurs et fromagers.

Poissons en recherche

de canaux d’écoulement

Dans un tout autre registre, plus de 20 aquaculteurs wallons sont directement frappés par la fermeture du marché Horeca, leur première source de revenus. Souvent ignorée, la première source salariale des deux tiers des producteurs provient d’une activité dite du repeuplement.

Les pisciculteurs wallons élèvent et nourrissent les poissons en bassins, pour que ceux-ci viennent ensuite repeupler les rivières wallonnes et les étangs. Compte tenu de la fermeture des activités de loisir, dont la pêche, seuls les repeuplements dans les étangs privés et les commandes du fonds piscicole sont aujourd’hui autorisés. Un appel aux particuliers possédant un étang et souhaitant remettre du poisson frais est donc lancé, afin de désengorger les bassins des producteurs.

Plus d’un tiers des brasseries wallonnes à l’arrêt

On estime à 30 % le nombre de brasseries ayant d’ores et déjà fermé leurs portes et, pour les brasseries toujours ouvertes, les cuves sont pleines et les ventes réduites de 60 à 90 %. À ce jour, 15 % des brasseries wallonnes travaillent déjà, ou s’engagent à travailler avec de l’orge local.

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