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De la terre… à la bière, à La Reid

Entre formations à la permaculture, initiation à la zythologie et la conscientisation à la souveraienté alimentaire… la section agronomique de la Haute Ecole de la Province de Liège n’est pas en manque de projets. Cap sur le nouveau campus de La Reid.

Temps de lecture : 5 min

L a terre y est mise à l’honneur avec le lancement d’une nouvelle formation certifiée en Permaculture – cours de design, spécialement destinée aux étudiants du Bachelier en agronomie de La Reid.

Face aux enjeux environnementaux actuels, cette formation offre aux étudiants une vision globale des thématiques agronomiques, et participe aussi à leur développement personnel et collectif. Voici quelques-uns des thèmes abordés : écosystèmes naturels, agriculture écologique, jardin forestier, énergies et économie alternatives, gestion écologique des déchets, autosuffisance et interdépendance (plus d’infos sur permareid.wordpress.com).

Les étudiants s’impliquent !

Concernant le retour à la terre, L’école peut également compter sur ses étudiants, et notamment les membres du groupe Jagros (jagros.be/), dont la mission consiste à sensibiliser les étudiants du site aux notions de souveraineté alimentaire et aux rapports Nord/Sud dans l’agriculture.

Durant cette année académique, ils se sont attelés principalement à deux projets.

Le premier consiste à transformer la vieille serre inutilisée du Haut-Marêt (ancienne implantation de l’école) en un poulailler et à réaliser un potager en permaculture.

Le poulailler est destiné à accueillir une dizaine de poules. Les œufs serviront aux cuisines de l’internat et à garnir les sandwichs de l’école, tandis que les poules s’occuperont de « recycler » les déchets de cuisine. Ce projet sensibilise avant tout à l’élevage : d’une part, les étudiants pourront apprendre à s’occuper des poules et, d’autre part, les poules choisies feront partie des espèces à préserver, ce qui ajoute une plus-value en termes de biodiversité.

Le potager se présente quant à lui sous la forme d’une butte pour cultiver quelques baies, des légumes pour les étudiants en kot et pour la consommation directe… Ce projet sensibilise les étudiants à l’agriculture locale, en faisant (re)découvrir le goût des légumes bio et locaux. L’insertion de fleurs à ce potager est susceptible d’attirer de nombreux insectes, ajoutant un caractère naturel supplémentaire. La preuve qu’il est donc possible de produire raisonnablement avec de petits moyens.

Le second projet met en avant les producteurs belges et leur production. En pratique, les étudiants vont proposer des dégustations et ventes de produits locaux, tels que yaourts et fruits, à des prix équitables pour en faire la promotion. Cette opération pourrait aider les petits producteurs à vivre décemment de leur travail. Parallèlement, un partenariat avec Oxfam permettrait de mettre en valeur les produits du Sud porteur d’un label équitable.

Et la bière dans tout ça ?

C’est dans la joie et la bonne humeur qu’une soixantaine de personnes a assisté aux séances d’initiation à la zythologie (discipline qui se consacre à l’étude de la bière, du brassage et des brasseries) organisées en décembre sur le nouveau Campus.

La première soirée, dédiée aux 4 types de fermentation, a donné l’occasion aux participants de découvrir les bières représentatives de ces procédés. La surprise fut au rendez-vous : les fermentations haute, basse, spontanée et mixte ont livré leurs secrets !

La seconde séance a pour sa part permis d’en savoir plus sur l’ensemble des trappistes belges… Ainsi que sur les emblématiques « Rochefort » fraîches et âgées de 5 à 10 ans. Les participants ont ainsi pu découvrir, entre autres, le résultat du vieillissement des bières, à savoir la « madérisation ».

Un étudiant lance sa microbrasserie

Ce type de séance d’information et de dégustation fait visiblement des émules… C’est ainsi qu’un étudiant a décidé de lancer sa propre microbrasserie ! L’histoire commence en 2015 : suite à une discussion passionnée avec un autre étudiant « brasseur », Michaël Monseux, alors étudiant en 2e TGA (Techniques et Gestion Agricoles), décide de créer sa première bière.

Armé d’un simple moulin à café et d’une vieille casserole, il va carrément produire une Triple au miel ! Encouragé par ce premier succès, il se lance ensuite dans les formations et part à la visite des brasseries renommées comme Orval, St Monon et La Lienne… À cela s’ajoute, naturellement, la lecture de bon nombre d’ouvrages spécialisés.

Fort de ces diverses expériences, il réalise cinq nouvelles bières : deux blanches, l’une aux noisettes et l’autre au pamplemousse ; deux blondes agrémentées d’une note de miel, qu’il qualifie de « 100 % belges », puisque toutes les matières premières sont locales (malt, houblon, levure, eau) ; et enfin, une Impériale IPA, bière très houblonnée qui reste malgré tout étonnamment accessible grâce au procédé particulier utilisé, le « Dry-hopping », qui diffuse les essences.

Il y a peu, Michaël entend parler, par hasard, de « Venture Lab », une opération lancée par les HEC et l’ULg : il s’agit d’un écosystème de soutien à l’entrepreneuriat à destination de tous les étudiants et des jeunes diplômés des institutions de l’Enseignement supérieur du pôle académique Liège-Luxembourg. Michaël postule et son projet de « Microbrasserie de l’Attrait » est retenu parmi de nombreux autres. Une opportunité extraordinaire pour lancer son projet d’une microbrasserie 220 litres, artisanale, à Longchamps (Bastogne) : son « statut » d’étudiant-entrepreneur lui accorde, en effet, une aide au lancement, comme l’encadrement par un coach, une aide juridique… Toutefois, d’un point de vue matériel, une aide financière lui est indispensable pour lui permettre de s’équiper. Il s’est donc inscrit sur Miimosa, un site de financement participatif dédié à l’agriculture.

Mais encore…

Enfin, parmi les multiples activités auxquelles l’école participe durant cette année académique, citons également une grande première : la participation à la Nuit de la Holstein à Libramont. Quatre étudiantes de première année du bachelier ont préparé des génisses durant plusieurs semaines avant de les présenter lors de ce prestigieux concours international, en compagnie de leur professeur.

Pas une semaine ne se passe sans que des événements ne soient programmés sur le nouveau campus. Celui-ci permet désormais à l’école de remplir pleinement ses promesses, celui de carrefour d’échanges et de compétences dans ce secteur.

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