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Une collecte laitière peu dynamique dans l’UE27 malgré la remontée du prix du lait

La collecte piétine en Europe (fléchissement en juillet d’après AMI), malgré la bonne année fourragère. Le prix du lait se redresse, mais l’impact paraît neutralisé, au moins en France, par la hausse des prix des intrants. La collecte française est en retrait sur le premier semestre malgré l’embellie du printemps.

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Sur le premier semestre 2021, la collecte française s’est établie à 12,5 Mt, en recul de -117.000 t par rapport à 2020 (soit -0,9 %). Le redressement des livraisons observé au printemps n’a pas permis de compenser le déficit du début d’année.

En juin, la collecte française s’établit à 2,036Mt (+0,8 % par rapport à juin 2020). La progression est due à la forte croissance sur le lait bio (+16 %), qui a plus que compensé le recul du conventionnel (hors SIQO hors bio) de -0,9 %. La baisse structurelle du nombre d’exploitations (-4 %), couplée au basculement de la production vers le marché biologique des nouveaux convertis sur l’année (environ 300 livreurs, soit 0,7 % des exploitations non bio), explique en grande partie ce recul.

En juillet, malgré de très bonnes disponibilités fourragères, la collecte nationale serait repassée sous le niveau de juillet 2020 (d’environ -1,6 %), se situant à un niveau équivalent à 2018. Ce recul est à relativiser, car la collecte de juillet 2020 avait connu un rebond inhabituel.

La collecte européenne demeure en légère hausse en juin, mais recule en juillet

En juin, la collecte européenne n’a que faiblement augmenté (+0,6 % par rapport à 2020), enchaînant un 4e mois consécutif de hausse après le décrochage du début d’année. L’Irlande a conservé une croissance soutenue, mais inférieure aux mois précédents (+3,7 %, soit +39.000 t). L’Italie est l’autre pays moteur de la hausse de collecte (+3,5 %, +33.000 t). Le ralentissement de la croissance européenne s’explique notamment par la rechute des collectes allemande et néerlandaise (respectivement -1,3 % et -2,3 %).

En juillet, d’après AMI, les livraisons de lait dans l’UE-27 sont tombées en dessous du niveau de l’année précédente (-0,7 %). Les collectes française et allemande ont notamment reculé, malgré une pousse de l’herbe nettement excédentaire sur leur territoire.

Sur le premier semestre, la collecte dans l’UE-27 a crû de +0,5 % pour s’établir à 74,1 millions de tonnes, ce qui correspond à un surplus d’environ 380.000 t. L’Irlande a été la force motrice de cette hausse (+7,7 %, soit +346.000 t). Les 3 principaux producteurs européens ont quant à eux cédé du terrain (-0,9 % en France, -1,2 % en Allemagne et aux Pays-Bas).

Hausse des prix souvent plus nette

Le prix du lait a atteint son plus haut niveau depuis 2014 pour un mois de juin dans la plupart des pays européens, compensant en partie la hausse du coût de production. L’impact de la hausse des cours mondiaux des commodités a logiquement été le principal moteur dans les pays davantage tournés vers l’export. C’est le cas de l’Irlande (+17 %, +54 €/1.000 l), les Pays-Bas (+10 %, +55 €/1.000 l), mais aussi l’Allemagne (+14 %, +44 €/1.000 l). Le prix du lait conventionnel allemand (de même composition que le lait standard en France) s’est donc nettement rapproché du prix du lait français ces derniers mois, à 347 € /1.000 l.

La flambée des charges se poursuit et neutralise la hausse des produits

En juillet, l’indice des Prix d’Achats des Moyens de Production Agricole a gagné 0,4 pt et atteint un nouveau record historique (112,2 pts), progressant pour le 12e mois consécutif. Entre juillet 2020 et juillet 2021, l’IPAMPA a progressé de +8,9 pts, sous l’impulsion de la flambée des 3 postes dont la volatilité impactent le plus les comptes des exploitations. Sur cette période, le prix des aliments a bondi de +13,8 %, celui des énergies et lubrifiants de +17,8 %, et des engrais et amendements de +25,7 %.

Cette flambée des prix se traduit par un renchérissement des charges de +24 €/1.000 l par rapport à juin 2020, supérieur à la hausse du prix du lait sur la même période (+17 € en prix réel) et des co-produits viande (+4 €/1.000 l), grâce à la hausse des cours des cotations vaches O et P.

En juin, la MILC, qui s’établit à 84,85 €/1.000 l, affiche donc un repli de -4 € environ d’une année sur l’autre (-4,3 %). Sur 12 mois glissants, la MILC s’établit à 90,90 € /1.000 l. Elle cède 0,3 € d’un mois sur l’autre et 12 € par rapport à son niveau de l’an passé à pareille époque. Elle se situe largement sous la moyenne 2007-2019 (99 €/1.000 l). Il faut désormais remonter à août 2017 pour trouver une valeur aussi faible.

D’après Tendances Lait et Viande (Idele)

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