Le lait wallon se distingue par sa qualité constante

L’année dernière, la production moyenne par éleveur laitier s’élevait à 479.927l, en léger progrès de 0,7% par rapport à 2020.
L’année dernière, la production moyenne par éleveur laitier s’élevait à 479.927l, en léger progrès de 0,7% par rapport à 2020. - J.V.

Si la production moyenne de lait par éleveur s’affiche en légère hausse (+0,7 %, à 480.000 l), le nombre d’exploitation a, quant à lui, une nouvelle fois reculé (-2,7 %). On recensait 2.656 fermes laitières en 2021, contre 2.730 en 2020, signe que le processus de restructuration des exploitations se poursuit.

En parallèle, les résultats des analyses menées par le Comité du Lait (CdL) sur les critères officiels de la qualité du lait cru se maintiennent à un très bon niveau malgré que certains montrent un léger recul, notamment en raison des conditions météorologiques spécifiques à l’année écoulée.

En moyenne, plus de 480.000 l par éleveur

En 2021, le nombre d’audits (3.901) réalisés par le CdL s’affiche à nouveau en hausse, tous cahiers des charges confondus. Contrairement à 2020, la pandémie n’a pas impacté les activités d’audit et de certification du Comité. En outre, les audits inopinés qui n’avaient pu être menés en 2020 ont tous été réalisés en 2021.

L’asbl craignait que les décisions prises par certains clients importants de confier la certification de cahiers de charges privés à un autre organisme certificateur aient un impact important sur ses activités. Bien que présent, cet impact n’est pas aussi important qu’attendu. Afin de pallier cela, d’autres projets sont en cours de développement.

Du côté de la certification QFL, le nombre d’audits réalisés en 2021 s’élève à 1.287, en nette hausse par rapport à 2020 (1.076). Durant ceux-ci, une attention particulière est apportée à l’enregistrement des antibiotiques dans Bigame ainsi qu’au « score hygiène » (point « H »), introduit dans le cahier des charges QFL version 10. En la matière, le score moyen global obtenu en 2021 est de 8,5/10. 4,30 % des audits ont même donné lieu à un score de 10/10.

Concernant la collecte laitière, elle a diminué en 2021 par rapport à 2020, alors qu’elle était en augmentation constante depuis 2017. Ensemble, les 2.656 fermes laitières wallonnes ont livré un peu plus de 1,274 milliard de litres de lait, soit un recul de 2 %. Celui-ci s’explique par une année pluvieuse, des fourrages de qualité médiocre et des coûts de production très élevés vu l’augmentation du prix des matières premières et de l’énergie. Cette baisse généralisée de la production laitière, partout dans le monde, couplée à une forte demande, a d’ailleurs eu pour effet que le prix du lait a atteint des records historiques, avance le CdL.

La production moyenne par éleveur laitier s’élève à 479.927 l, en léger progrès de 0,7 % par rapport à 2020.

Germes et cellules en légère hausse

En germes, la moyenne arithmétique de toutes les analyses est de 38.400 germes par ml contre 36.600 en 2020 et 42.100 en 2019. Les analyses officiellement attribuées aux producteurs sont au nombre de 67.515 (69.300 en 2020). 94,16 % des résultats étaient situés à moins de 100.000 germes/ml, ce qui est légèrement inférieur à 2020 (94,43 %) et supérieur à 2019 (93,34 %).

Le taux de producteurs non pénalisés s’élève à 97,22 %, soit un résultat inférieur à 2020 (97,57 %) et supérieur à 2019 (96,62 %). Le pourcentage de producteurs pénalisés le plus élevé est enregistré en juillet (3,4 %), probablement à cause des fortes intempéries, et le moins élevé est enregistré en mai (2,4 %). À l’échelle belge, la moyenne est meilleure (98,7 %).

Du côté des cellules somatiques , le nombre d’analyses officiellement attribué aux producteurs est de 139.091 (140.340 en 2020), soit 4,36 analyses par mois et par producteur. La moyenne arithmétique de tous les résultats effectifs de 2021 est de 250.800 cellules/ml, contre 242.000 en 2020 et 243.500 en 2019. Le pourcentage de résultats à moins de 400.000 cellules/ml est de 89,7 %, ce qui est moins bien qu’en 2020 (90,86 %) et 2019 (90,48 %).

Le taux de producteurs non pénalisés pour le critère cellules est en moyenne de 95,5 %, soit en légère baisse par rapport à 2020 (96,3 %) et 2019 (96,1 %). Le pourcentage de producteurs pénalisés le plus élevés est enregistré en juillet et août (respectivement 6,3 % et 6,5 %) et le moins élevé en novembre (2,6 %).

Au niveau national, le taux de producteurs non pénalisés est de 97,5 %.

Médicaments vétérinaires : résidus de plus en plus rares

La détermination du point de congélation (cryoscopie) a été effectuée sur 98 % des échantillons réceptionnés. Cela représente 11,6 analyses par mois et par producteur. Le pourcentage de tests inférieurs à 510 (-mºC) est de 1,15 %, contre 0,94 % en 2020 et 0,87 % en 2019.

Le pourcentage de producteurs pénalisés (0,35 %) est supérieur à 2020 (0,25 %) et 2019 (0,30 %). Le pourcentage de producteurs pénalisés le plus élevé est observé en août (0,68 %) et le moins élevé en avril (0,11 %). En Belgique, le pourcentage de producteurs pénalisés s’élève à 0,21 %.

La recherche de substances inhibitrices est effectuée sur chaque livraison, ce qui a donné lieu à 373.866 analyses (392.832 en 2020), soit 99,4 % des échantillons réceptionnés et une moyenne de 11,7 analyses par mois et par producteur. Sur ces analyses, 98 (ou 0,03 %) se sont révélées défavorables, soit un nombre inférieur à 2020 et 2019.

Les moins bons résultats sont observés en décembre (0,05 %) et les meilleurs en août (0,01 %). À l’échelle nationale, le nombre de résultats défavorables est de 0,02 %.

En 2021, aucune exploitation n’a été interdite de livraison pour cause  de présences de résidus médicamenteux vétérinaires dans le lait.
En 2021, aucune exploitation n’a été interdite de livraison pour cause de présences de résidus médicamenteux vétérinaires dans le lait. - J.V.

En moyenne, chaque mois, 99,7 % des producteurs laitiers wallons n’ont pas de problèmes en résidus de médicaments vétérinaires, ce qui est similaire aux années précédentes. Le nombre de récidives (plusieurs fois sur le mois) reste très limité et a une très nette tendance à diminuer ces dernières années. 96,8 % des producteurs (95,9 % en 2020 et 94,9 % en 2019) n’ont pas eu de problème en substances inhibitrices sur l’ensemble de l’année 2021. Les pourcentages de producteurs pénalisés plusieurs fois sur un an sont équivalents à 2020 et inférieurs à 2019.

Dix interdictions par mois

Le pourcentage de producteurs n’ayant obtenu aucun point de pénalisation (sans les résidus de médicaments vétérinaires) sur l’ensemble de l’année 2021 est de 71,9 %. Ce pourcentage est inférieur à 2020 (75,7 %) et 2019 (72,8 %).

En 2021, 118 exploitations ont été interdites pour germes ou cellules (94 en 2020 et 173 en 2019), soit une moyenne de 10 par mois. Aucune exploitation n’a été interdite pour cause de présences de résidus médicamenteux vétérinaires. Trois élevages avaient été suspendus en 2020.

À la demande des acheteurs

Soit dans le cadre de l’attribution d’une prime, soit pour un besoin spécifique, des analyses supplémentaires sont effectuées à la demande de certains acheteurs.

 Coliformes : sur les 44.610 analyses officiellement attribuées, 57,6 % (53,8 % en 2020 et 55,9 % en 2019) des résultats effectifs sont inférieurs ou égaux à 50 coliformes/ml. Les moins bons résultats sont observés en période estivale où la température est plus propice à une multiplication de ces germes avec, cette année, une pluviosité importante qui a rendu l’hygiène à la traite plus compliquée.

  Lypolise : en 2021, 5.693 déterminations ont été effectuées (5.852 en 2020 et 5.457 en 2019).

  Spores butyriques : le Comité a effectué 6.082 analyses (6.141 en 2020 et 6.195 en 2019).

Du lait sensiblement plus riche

Autant que possible, la teneur en matières grasse et azotée totale est réalisée pour chaque collecte. En 2021, le CdL a reçu 376.068 échantillons pour le contrôle officiel et 367.709 ont été validés et donc attribués officiellement aux producteurs, soit 97,8 % des échantillons réceptionnés et une moyenne de 11,5 analyses par mois et par producteur.

La moyenne arithmétique de tous les résultats attribués (lait entier et écrémé) aux producteurs est de 40,95 g/l en matière grasse (40,62 g/l en 2020 et 40,56 g/l en 2019). Pour la matière azotée totale, la moyenne se situe à 34,86 g/l (34,71 g/l en 2020 et 34,68 g/l en 2019). Ces moyennes sont les plus élevées enregistrées depuis 2000.

Enfin, grâce à la méthode infrarouge, le taux d’urée est également mesuré pour chaque collecte, en plus des teneurs en matières grasse et azotée. Cet élément est une donnée utile qui permet au nutritionniste d’évaluer l’équilibre de la ration alimentaire.

Pour l’année écoulée, le taux d’urée se situe à une moyenne de 257 mg/l pour 242 mg/l en 2020 et 252 mg/l en 2019. Le taux d’urée mesurée en 2021 se situe donc à un niveau supérieur par rapport aux deux années précédentes.

Le service technique

Le Service technique du CdL est spécialisé dans le testage et le suivi des installations de traite et des tanks à lait. Il intervient également en ferme dans le cadre de problèmes de qualité du lait. Le nombre total de prestations effectuées en 2021 s’élève à 5.301 (5.211 en 2020 et 5.650 en 2019).

La majorité des interventions est réalisée dans le cadre de testages de machines à traire et de tanks à lait ainsi que dans le cadre de la réalisation de contrôles d’étanchéité des groupes froids des tanks à lait et de visites « qualité du lait ».

Diagnostics électriques

Les diagnostics électriques constituent un service mis en place fin de l’année 2017. L’objectif de ces visites est de vérifier la protection électrique des équipements et masses métalliques présents dans le bloc traite et/ou le logement des animaux afin de contribuer à un bon déroulement de la traite ou de la conduite du troupeau et prévenir les risques pour les personnes et les animaux, les matériels et les bâtiments.

Ce diagnostic comprend principalement une vérification du dispositif différentiel et des liaisons équipotentielles, la mesure de la terre, la vérification de la conception de la clôture électrique… ainsi que la mesure des courants de fuite et la préconisation d’éventuelles améliorations. En 2021, 20 diagnostics électriques ont été réalisés (contre 25 en 2020 et 27 en 2019).

En collaboration avec Elevéo et l’Arsia

En 2021, le CdL a continué ses collaborations avec d’autres organismes et en particulier avec Elevéo dans le cadre de l’analyse de lait de vaches individuelles. Plus de 593.000 échantillons ont été analysés, soit un recul de 1,5 % par rapport à 2020.

Proposé depuis août 2017, le service « FertiLait » s’est poursuivi. Celui-ci consiste à tester la gestation des animaux sur des échantillons du contrôle laitier. Près de 6.800 analyses ont été réalisées en 2021.

Le CdL travaille également avec l’Arsia dans le cadre du plan de contrôle de la paratuberculose, ce qui l’a amené à analyser plus de 32.000 échantillons l’année dernière, via le contrôle laitier ou le prélèvement par ses techniciens. Les résultats ont été transmis à l’Arsia. Avec ce même organisme, le CdL effectue des prélèvements pour la détermination de la brucellose. En 2021, des prélèvements ont été effectués sur tous les tanks des producteurs pour les mois de février et novembre.

En 2021, un monitoring du statut indemne en IBR des troupeaux I3 et I4 a été réalisé sur environ 244 troupeaux, majoritairement laitiers (112 I3 et 132 I4). 1.412 tests IBR gB (statut I4) ou IBG gE (statut I3) ont été réalisés pendant les mois de janvier, mars, mai, juillet, septembre et novembre.

Enfin, 280 échantillons de vaches individuelles (172 en 2020 et 175 en 2019) et 122 échantillons de tank (134 en 2020 et 155 en 2019) ont été analysés en vue d’identifier l’éventuelle présence de germes spécifiques de mammites.

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