Retour sur Hortifolies : des fruits, des légumes, des arbres et un lopin d’éternité
Dans les yeux elles flambent et les murmures de leur parfum diffusent dans la lumière sèche. Les fleurs. Ils dansent, rient, tissent le fil du temps leurs formes dessinent les saisons et de ce lien surgit quelque chose de musical où l’on est à la fois ensemble et séparé. Fruits, plantes, arbres. Du 15 au 18 septembre dernier, en banlieue de l’été, l’horticulture avait mis de la folie dans nos âmes.

Dans la prairie, sous le chapiteau, professionnels, directeurs, ministre, experts, bourgmestre s’étaient relayés pour évoquer un secteur vaste, divers et d’une richesse inouïe.
Un secteur riche mais gourmand en main-d’œuvre
Mais aussi terriblement fragile, à la merci des caprices météorologiques et du dérèglement climatique (pics de chaleur, sécheresse, valses des précipitations) qui le font souffrir.
L’horticulture est un secteur qui compte dans le paysage de notre région, que ce soit en superficies, 23.600 hectares, soit 3,2 % de la SAU wallonne qu’en main-d’œuvre, domaine dans lequel elle est particulièrement gourmande. C’est bien simple, une exploitation horticole emploie en moyenne trois fois plus de travailleurs réguliers qu’une exploitation agricole.
Il faut dire que les productions horticoles sont peu ou pas mécanisables et les évolutions vers des pratiques toujours plus respectueuses de l’environnement, par exemple le désherbage mécanique, entraînent encore une hausse des besoins.
Les travailleurs saisonniers, une denrée devenue rare…
Le plein de fleurs pour les 150 ans du Cra-w
Organisé sur le site gembloutois du Bordia, cet événement majeur s’est inscrit dans le cadre des 150 du Cra-w dont les collections, a rappelé le ministre Willy Borsus, contiennent « plus de 1.535 introductions de va
La manifestation, le centre de recherche a voulu en ce jour la décliner autour de quelques substantifs illustrant ses travaux : efficacité, rentabilité conjugués au respect de l’environnement, sélection en vue d’une amélioration continue des productions, sauvegarde des variétés anciennes et conseil.
Des actions qui doivent permettre aux citoyens et consommateurs de connaître et comprendre les réalités du secteur et au Cra-w « de communiquer sur les efforts réalisés par les producteurs pour rendre leurs pratiques plus durables » a indiqué son directeur Georges Sinnaeve.
Lequel a cité l’un de ses illustres prédécesseurs, Arthur Petermann, premier directeur de la Station Agricole de Gembloux qui avait écrit, en 1877, dans son rapport quinquennal, que « c’est dans ce jardin que nous avons construit une serre dans le but d’abriter des plantes soumises aux expériences physiologiques contre les influences météorologiques ».
Avec les épisodes de sécheresse et les inondations, on aurait pu dire qu’il était devin. C’est en tout cas la preuve que le secteur horticole faisait déjà partie des priorités de recherche « dès la création du Cra-w » a également soutenu M. Sinnaeve.
L’horticulture, cette branche colorée de l’agriculture
Chef du département des sciences du vivant, Marc Lateur a d’ailleurs évoqué quelques faits marquants qui ont jalonné les travaux du centre de recherche, précurseur mondial dans la mise au point de techniques de multiplication in vitro de variétés indemnes de virus de fraisiers, d’arbres fruitiers, porte-greffes dans les années 70 et 80.
Mais c’est aussi la création, dans les années 70, d’une série de huit nouvelles variétés de fraises, les travaux de sauvegarde et de valorisation, par Charles Populer, des anciennes variétés fruitières afin d’aller y découvrir des trésors de robustesse, de tolérance aux maladies, de qualités et de défauts.
L’horticulture, a-t-il, embrayé est « l’une des branches qui est à la fois une des plus vastes de l’agriculture et en même temps, qui est au plus proche des citoyens et des consommateurs » puisque l’on y retrouve « tous les fruits, les légumes, les fleurs, les plantes médicinales et aromatiques, l’art des jardins, des parcs, les arbustes, les pépinières, la viticulture, les sapins de Noël et même le houblon ».
L’horticulteur, champion de l’innovation