Accueil Echo des entreprises

Pour des cultures saines, Bayer CropScience cherche… et expose de nouvelles solutions

Installée une fois encore à Houtain-le-Val (Genappe), la plateforme de démonstration de Bayer CropScience accueillait cette année deux nouvelles gammes de produits phytosanitaires. Ainsi, outre ses solutions éprouvées en matière de lutte fongicide et désherbage, la firme y dévoilait les gammes Sigma et Emesto dédiées respectivement au désherbage printanier des céréales et à la protection des plants de pomme de terre.

Temps de lecture : 7 min

Sur une surface de plus de 1,5 ha, la plateforme Bayer a pour objectif premier de présenter, en conditions réelles, les recommandations de la firme en matière d’utilisation des produits de protection des plantes. Herbicides et fongicides se dévoilent ainsi aux yeux des visiteurs, toutes cultures confondues (céréales à paille, maïs, pomme de terre et betterave).

Des alternatives aux produits retirés du marché, suite à l’entrée en vigueur de nouvelles réglementations, sont également présentées afin d’accompagner les agriculteurs dans la protection de leurs cultures.

Céréales : désherber dès l’automne…

La visite de la plateforme, en compagnie d’Olivier Buyze, field support agri, débute par les essais de désherbage en céréales à paille.

Pour une action automnale, Bayer dispose dans sa gamme de deux produits phares : Liberator et Bacara. Le premier, à base de flufenacet, est présenté comme une solution souple. En effet, il peut être appliqué de la pré-émergence au stade fin tallage, soit durant tout l’automne, suite à une extension de son agréation en froment, escourgeon et épeautre. « Cette flexibilité permet à l’agriculteur de traiter plusieurs parcelles avec une seule et même bouillie, sans se soucier d’éventuelles différences de croissance », insiste Olivier Buyze.

Efficace contre les graminées, Liberator présente également une bonne plus-value contre les dicotylées. Selon la flore rencontrée, il sera utilisé seul ou en mélange.

Bacara, à base de flurtamone, présente quant à lui un large spectre anti-dicotylée et une bonne efficacité sur les jouets du vent. Il s’applique également de la pré-émergence au stade fin tallage.

À côté de ces deux solutions, Bayer travaille actuellement sur une nouvelle co-formulation à base de flufenacet, également pour une application automnale.

… ou au printemps, avec la gamme Sigma

« Au printemps, le désherbage doit être effectué le plus tôt possible, sur de jeunes adventices, afin qu’il soit le plus efficace possible. Toutefois, c’est bien la nature qui impose ses règles au fermier », poursuit-il. En d’autres mots, il n’est pas toujours possible d’effectuer cette opération au moment le plus opportun.

Pour remédier à ce problème, Bayer a développé Sigma, une gamme flexible de cinq nouveaux herbicides dont le positionnement et le dosage peuvent être adaptés aux conditions rencontrées (stade et type d’adventices, historique de la parcelle…). À base de mésosulfuron, en coformulation avec d’autres matières actives, ces nouvelles solutions sont agréées en froment, épeautre, seigle et triticale. Elles s’appliquent du début du tallage au redressement, contre les principales graminées (vulpins, jouet du vent, pâturin, ray-grass, folle avoine…) et les dicotylées annuelles.

Pour le désherbage printanier des céréales à paille, la gamme Sigma  présente une grande flexibilité. Positionnement et dosage peuvent  facilement être adaptés aux conditions rencontrées.
Pour le désherbage printanier des céréales à paille, la gamme Sigma présente une grande flexibilité. Positionnement et dosage peuvent facilement être adaptés aux conditions rencontrées. - J.V.

Olivier Buyze : « Sigma est la nouvelle base pour le désherbage de printemps. Contre une flore adventice diversifiée, il se suffit à lui-même ». À condition toutefois de moduler la dose appliquée selon les adventices rencontrées.

Outre son action foliaire, Sigma présente une action radiculaire permettant de lutter contre les levées tardives. Sa rémanence est d’une quinzaine de jours.

Assurer la protection fongicide des céréales

Du côté de la protection fongicide en escourgeon, Bayer estime qu’un programme à deux traitements se montre plus efficace qu’un traitement unique malgré une pression fongique modérée cette année. « Faire deux passages permet d’assurer le rendement », insiste M. Buyze.

Face au complexe de maladies rencontré dans cette culture, la firme recommande d’effectuer un T1 au stade 1er-2e  nœud suivi, au stade dernière feuille-barbe pointante, d’un T2 combinant chlorothalonil et Xpro (prothioconazole et bixafen), pour sa rémanence et son large spectre. À la gamme Xpro devrait d’ailleurs s’ajouter une nouvelle solution fongicide, actuellement en cours de développement.

« Malgré une faible pression des maladies en escourgeon, réaliser  deux traitements fongicides permet de sécuriser le rendement »,  conseille Olivier Buyze.
« Malgré une faible pression des maladies en escourgeon, réaliser deux traitements fongicides permet de sécuriser le rendement », conseille Olivier Buyze. - J.V.

En froment, la pression en maladie était également assez faible cette saison. Toutefois, des taches de septoriose et de rouille brune sont observées sur certaines variétés implantées sur la plateforme de démonstration, mais aussi au champ. De même, la fusariose des épis se développe sur quelques grains voire, dans les pires cas, sur l’entièreté de l’épi.

Face à cette situation, Bayer préconisait d’effectuer un premier traitement au stade 2e  nœud (traitement curatif contre la rouille jaune, préventif pour les autres maladies) et un second au stade épiaison. « Le schéma Kestrel (combinant prothioconazole et tebuconazole) en T1, suivi d’un fongicide de la gamme Xpro en T2, s’avère être une bonne solution », estime-t-il. Et d’ajouter : « Choisir Xpro en T2 permet d’avoir jusqu’à 5 voire 6 semaines de rémanence ».

Toutefois, face à une variété très sensible à la rouille jaune, il conviendra d’opter pour un schéma à trois traitements, plutôt que deux.

TCMax, pour le désherbage du maïs

En culture de maïs, le désherbage a fortement évolué ces dernières années suite aux nouvelles législations induisant une restriction de l’usage de la terbuthylazine. Ainsi, l’opération est plus souvent réalisée en pré-émergence ou en post-levée précoce. « Pour ce faire, Bayer dispose dans sa gamme des solutions à large spectre Adengo TCMax et Koloss TCMax, à base de thiencarbazone-méthyl. Ces produits sont efficaces contre les panics, sétaires, camomilles, chénopodes… » Ils peuvent être utilisés seul ou en mélange, selon la flore adventice rencontrée par l’agriculteur.

Dans la même gamme, la firme dispose des solutions Bateng TCMax, Capreno TCMax, Maïster Power TCMax et Monsoon Active TCMax à inclure dans une stratégie de post-émergence (3 à 6 feuilles du maïs). Tous les produits TCMax présentent une action foliaire et radiculaire, ainsi qu’une bonne rémanence.

« En maïs, on favorisera un produit tel qu’Adengo pour un désherbage en pré-emergence ou en post-levée précoce », explique Olivier Buyze.
« En maïs, on favorisera un produit tel qu’Adengo pour un désherbage en pré-emergence ou en post-levée précoce », explique Olivier Buyze. - J.V.

Toujours en post-émergence, Bayer dispose également de la gamme Laudis (à base de tembotrione) contre les graminées estivales. Au stade 4-5 feuilles du maïs, elle sera idéalement combinée à un partenaire TCMax afin d’assurer l’efficacité du désherbage.

Pommes de terre : des alternatives au linuron

Pour la deuxième année consécutive, Bayer présentait des alternatives au Linuron, qui a perdu son agréation, en vue d’un désherbage optimal en culture de pommes de terre. La firme met notamment en avant le tandem Artist, ciblant les graminées, les dicotylées et le datura stramoine, et Challenge, montrant de bons résultats dans la lutte contre les chénopodes (sensibles ou résistants).

À utiliser en pré-émergence, ce duo sera éventuellement complété par un troisième partenaire sélectionné par l’agriculteur selon les adventices identifiées sur ses parcelles. « Dans ce cas, les doses utilisées seront réduites, tant pour le Challenge que pour l’Artist, sauf en présence de datura », ajoute Olivier Buyze.

Des essais sont également menés en vue d’identifier le meilleur schéma pour le désherbage des pommes de terre dites « sensibles » à la métribuzine retrouvée dans l’Artist (Innovator, par exemple). Ils consistent à tester différentes doses d’Artist et à étudier leur impact sur le feuillage, la croissance, le rendement, la tubérisation… « Autrefois, ce type d’essai n’était pas nécessaire car on préconisait l’utilisation du Linuron. »

Protéger les plants avec Emesto

Emesto est la seconde nouveauté exposée sur la plateforme. Il s’agit d’un fongicide à base de penflufen visant à protéger les plants de pommes de terre contre le rhizoctone brun.

La gamme se décline en trois versions : Emesto Prime DS (en poudre, à appliquer durant la morte-saison ou juste avant la plantation), Emesto Prime FS (solution liquide) et Emesto Silver (solution liquide). « Ce dernier combine penflufen et prothiconazole, pour une action supplémentaire contre la galle argentée et la fusariose », complète M. Buyze. Tous permettent également d’accroître la vigueur des plants. La levée serait également plus régulière.

Un plant de pomme de terre touché par la fusariose voit sa croissance fortement réduite. Effectuer avant  la plantation un traitement des  tubercules avec Emesto Silver  écarterait pareille situation.
Un plant de pomme de terre touché par la fusariose voit sa croissance fortement réduite. Effectuer avant la plantation un traitement des tubercules avec Emesto Silver écarterait pareille situation. - J.V.

Et en betterave ?

Enfin, Bayer développe actuellement un nouvel herbicide dédié aux parcelles de betteraves, à combiner avec les solutions actuelles comme Betanal Elite. L’objectif étant de développer une stratégie anti-résistance.

En parallèle, diverses techniques d’applications des produits sont testées. Pour un même produit, la firme compare ses performances avec des buses antidérive différentes (50 et 90 %). « Les premiers résultats montrent un meilleur recouvrement avec des formulations à base de beta-technologie (Betanal Elite, par exemple), pour un type de buse donné. »

J.V.

A lire aussi en Echo des entreprises

Voir plus d'articles