Accueil Economie

Travailler sur la rentabilité, une priorité!

Sur quelles priorités de travail les producteurs souhaitent-ils des soutiens publics et quelles sont leurs propositions pour améliorer les choses ? Voilà des questions auxquelles le Collège des Producteurs, associé aux différentes parties prenantes de la recherche et l’administration, a tenté de répondre afin d’orienter la recherche agronomique et améliorer les services d’encadrement.

Temps de lecture : 5 min

Une première enquête réalisée en 2015 avait permis d’orienter le plan triennal de recherche agronomique. En juin 2018, une enquête mise à jour a à nouveau été lancée afin de faire l’état des lieux des besoins 3 ans après. Les réponses fournies par les producteurs constituent aujourd’hui l’avis d’orientation du Collège des Producteurs remis aux différentes autorités en charge des matières concernées. « Il est souhaité que ces réponses constituent un élément important dans l’élaboration des appels à projets et des plans de recherche, formation, encadrement ainsi que dans l’orientation des ressources allouées par les autorités wallonnes à ces questions dans les prochaines années », ajoute le Collège des Producteurs.

Une enquête représentative

L’enquête 2018 a été soumise aux 44 représentants membres du Collège des producteurs ainsi qu’à 726 autres producteurs lors des assemblées sectorielles de printemps ou via le Web. Au vu du degré de participation de 10 %, mais aussi des répartitions géographique et sectorielle des répondants, les résultats sont jugés représentatifs de la population agricole.

La majorité des répondants étaient des hommes (80 %) de plus de 40 ans agriculteur à titre principal. La proportion des répondants par secteur est relativement proportionnelle à la répartition de l’ensemble des producteurs wallons à l’exception des secteurs bio et ovins/caprins pour lesquels les agriculteurs se sont davantage exprimés. Les grandes cultures, les bovins viande et les bovins laitiers présentaient néanmoins les taux de réponse les plus élevés (respectivement : 49 %, 38 % et 25 %).

Secteurs et domaines prioritaires pour la recherche

Les secteurs dans lesquels les répondants estiment avoir le plus de besoins en matière de recherche, encadrement et formation sont les grandes cultures (32 %), les bovins viande (17 %) et les bovins laitiers (16 %). Si l’on considère uniquement les jeunes de moins de 30 ans, ce sont d’abord les secteurs des bovins viande, bovins laitiers qui sont mis en avant. Pour les répondants bio, les secteurs les plus nécessiteux en matière de recherche sont les grandes cultures, l’horticulture comestible, les bovins viande et les ovins/caprins.

Tous secteurs confondus, les trois domaines prioritaires dans lesquels les producteurs rencontrent des contraintes et souhaitent des réponses via la recherche, l’encadrement ou la formation sont :

– La rentabilité, les modèles économiques et les coûts de production ;

– les pesticides, les phytopathologies et les alternatives ;

– les techniques liées au fourrage et au pâturage.

Pour les répondants bio, les priorités vont plus particulièrement à la gestion de la vie du sol, les rotations culturales et la lutte intégrée, les techniques et matériel de désherbage mécanique et, le soutien postproduction : transformation et commercialisation.

Globalement satisfaits des services existants

Près de 75 % des producteurs répondants sont satisfaits ou très satisfaits de l’offre de conseil ou de formation existante. On note également que 17 % des producteurs sont impliqués dans des initiatives de recherche et 23 % dans des Ceta, comices ou centres pilotes.

Durant les 2 dernières années, dans l’ensemble des secteurs, 63 % des producteurs ont participé à des formations mais pour près de la moitié de ceux-ci il s’agissait de formation « phytolicence ».

Les organismes de conseil et formation les plus appréciés par les producteurs sont les centres pilotes suivis par les syndicats agricoles et les centres de recherche et enseignement.

Tous secteurs confondus, 29 % des agriculteurs affirment avoir recours à des outils informatiques d’aide à la décision. Les plus cités sont les outils de gestion de troupeau (Myawenet/Ariane/Cerise), les outils de la gamme Isagri, les outils météo et enfin les outils de comptabilité/gestion.

Tous secteurs confondus, 15 % des répondants affirment également avoir recours à des systèmes de conseils payants. Ceux-ci concernent essentiellement des cotisations ou contributions à des événements. Le paiement direct de services de conseillers privés indépendants concerne moins de 1 % des répondants.

Quels services devraient-ils être encouragés par les pouvoirs publics ?

Les conseils individuels, les conseils de groupe sur le terrain et les journées de démonstration sont les trois modalités pour lesquelles les producteurs souhaitent prioritairement un soutien des pouvoirs publics.

Tous secteurs confondus, 30 % des répondants affirment être prêts à augmenter leur participation financière à plus de conseils individuels et neutres à condition que le service soit indépendant, compétent, efficace, régulier et rapide, personnalisé et ciblé, et qu’il offre une réelle plus value et un retour direct sur les revenus. Pour stimuler leur participation aux services, ils proposent notamment d’instaurer des mécanismes tels que les chèques formation, la déduction fiscale, le co-investissement dans les centres de service, les contrats de performances liées aux revenus ou les forfaits par animaux ou par ha.

Les priorités secteur par secteur

Enfin, en fonction des secteurs les priorités de recherche et encadrement mises en avant par les répondants étaient les suivantes :

Grandes cultures

– La rentabilité, les modèles économiques et les coûts de production ;

– les pesticides, la phytopathologie et alternatives ;

– la fertilisation et la gestion des sols ;

– la génétique et la sélection variétale.

Bovins viande

– La rentabilité, les modèles économiques et les coûts de production ;

– les techniques liées au fourrage et pâturage ;

– la commercialisation ;

– la santé animale.

Bovins laitiers

– La rentabilité, les modèles économiques et les coûts de production ;

– les techniques liées au fourrage et pâturage ;

– la charge de travail et la pénibilité ;

– la santé animale.

Horticulture comestible

– La rentabilité, la commercialisation, le choix des orientations technico-économiques ;

– la phytopathologie,

– la fertilisation et la gestion du sol.

Ovins/caprins

– La rentabilité, les modèles économiques, les coûts de production et la gestion technico-économique ;

– la commercialisation et la logistique ;

– la conduite d’élevage, y compris l’alimentation.

Aviculture/ cuniculture

– L’alimentation ;

– la rentabilité, les modèles économiques et les coûts de production,

– la santé animale.

Horticulture ornementale

– La phytopathologie ;

– la commercialisation et la logistique.

Porcs

– La rentabilité, les modèles économiques et les coûts de production ;

– l’alimentation.

D’après le Collège des Producteurs

Avis d’orientation de la recherche de l’encadrement et de la formation

A lire aussi en Economie

Voir plus d'articles