La collecte laitière européenne ralentie, malgré le rebond du prix du lait
Le prix du lait à la production se redresse rapidement en Europe du Nord, plus lentement ailleurs dans l’Union Européenne. Au
La production laitière a fortement reculé dans la plupart des pays européens où de nombreux éleveurs, confrontés à des trésoreries exsangues, ont dans l’ensemble respecté leurs engagements de réduction volontaire de leurs livraisons en contrepartie de l’aide de 0,14 €/l de lait non livré. Après le reflux amorcé en mai, la collecte européenne a décroché de 3,5 % par rapport à 2015 au 4e trimestre 2016. Au final la collecte annuelle dépasserait de peu (moins de +0,5 %) celle de 2015.
Chute libre en France…
En
De nombreux élevages subissent de plein fouet les effets conjugués de la conjoncture laitière dégradée et de la médiocre année fourragère. Face à des stocks fourragers faibles et/ou de médiocre qualité, ils rationnent l’alimentation de leur troupeau. Ils sont contraints de limiter les achats d’aliment, pour cause de trésoreries exsangues et de dettes fournisseurs conséquentes. Dans l’ensemble ils maintiennent leur troupeau dans l’attente de jours meilleurs. Fin 2016, l’effectif national de vaches laitières s’établit encore 0,7 % sous celui de 2015, malgré des réformes relativement abondantes, toujours compensées par des effectifs nombreux de primipares.
Le prix du lait remonte tout doucement, d’à peine +20 €/1.000 l en six mois : le prix de base (moyenne nationale) se situerait aux alentours de 305 €/1.000 l en décembre après avoir franchi le cap de 300 € en octobre. Au 1er trimestre 2017, il pourrait dépasser les 330 €/1.000 l tous laits confondus. La remontée du prix du lait est plus nette dans les bassins du Gand Ouest, de Nord-Picardie, de Charente-Poitou et du Sud-Ouest où la part du lait transformé en ingrédients laitiers est plus élevée qu’ailleurs.
… Et au Royaume-Uni
Au
Le prix à la production s’est certes redressé de 20 % depuis juin, à 242 £/1.000 l en septembre, mais reste peu stimulant, car très éloigné des niveaux de 2013 (336 £) et de 2014 (297 £) à la même époque. Exprimé en euros, le prix du lait s’est moins redressé à 270 €/1.000 l, pour cause de dépréciation de la livre par rapport à la monnaie européenne.
La collecte est aussi très ralentie au
Ralentie en Allemagne
En
Le prix du lait payé aux éleveurs allemands poursuit son rapide redressement de 216 €/1.000 l en juin à 296 €/1.000 l en novembre (lait standard 32-38). Soit un bond de 37 % en moins de six mois. Il a probablement dépassé le seuil de 300 € en décembre et devrait poursuivre sa progression au 1er trimestre 2017.
Le rebond est le plus prononcé dans le Schleswig Holstein où il était tombé le plus bas : de 200 €/1.000 l en juin 2016 à 314 €/1.000 l en novembre. À l’inverse, il progresse plus modérément en Bavière, de 240 à 292 €/1.000 l sur la même période.
Aux Pays-Bas
Aux
Malgré le redressement du prix du lait, les éleveurs vont devoir freiner leur production en 2017. Sans quoi, ils risquent de perdre, fin 2017, le bénéficie de la dérogation à la directive nitrates qui leur permet d’épandre entre 230 et 250 kg/ha d’azote organique. Pour cela, ils doivent rapidement résorber un important excédent de déjections de phosphore.
La coopérative FrieslandCampina a porté de 250 €/t en août à 345 €/t en janvier 2017 le prix du lait de base (4,4 % de matière grasse et de 3,5 % de matière azotée) versé à ses sociétaires.
Enfin, la production laitière se maintient plutôt bien en
Reprise attendue
Au total, le reflux de la collecte européenne s’est accentué au 4e trimestre (-3,5 % par rapport à 2015). Dans le même temps, les autres grands bassins excédentaires ont connu le même sort à l’exception des États-Unis où la croissance laitière s’est à l’inverse accélérée à l’automne (+2,4 % par rapport à 2015).
En 2017, le redressement du prix du lait devrait progressivement redynamiser la production européenne qui comblera progressivement l’écart important avec celle de 2016 pour probablement la rejoindre au printemps prochain. La production états-unienne demeurera dynamique (+1,7 % par rapport à 2016 selon le Département de l’Agriculture). En revanche, la production néozélandaise restera ralentie sur la fin de campagne 2016/17 qui se termine en mai d’après Dairy NZ et Fonterra qui prévoient respectivement une baisse de 5 % et 7 % sur la campagne entière.