Ressurgi fin 2015 dans le centre de la France, le sérotype 8 de la fièvre catarrhale ovine s’est depuis dispersé dans une grande partie de ce pays. Seuls les Départements du Nord-ouest n’ont pas encore été contaminés.
En 2015, les Autorités françaises ont constaté à peu près 250 foyers. En 2016, malgré la vaccination intensive réalisée, elles ont constaté près de 1.300 élevages contaminés. Actuellement, de nouvelles contaminations liées à la dernière période d’activité vectorielle sont encore constatées chaque jour. Heureusement, la Belgique a pu, jusqu’à présent, y échapper ; la contamination la plus proche se situant à plus ou moins 85 km de la frontière.
Suite à la résurgence du virus en France, la vaccination préventive contre le sérotype 8 est possible en Belgique depuis le printemps 2016. À cette fin, le Fonds sanitaire a mis le vaccin gratuitement à disposition des vétérinaires. Cela a permis depuis le mois d’avril de distribuer aux vétérinaires plus de 3 millions de doses destinées aux ovins et bovins. Sur base des enregistrements réalisés, ceux-ci ont administré près de 1,9 million de doses, ce qui représente un taux de vaccination du cheptel de plus ou moins 30 %.
Pourquoi vacciner aussi en 2017 ?
L’agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) encourage fortement les éleveurs à faire vacciner leurs troupeaux aussi en 2017 car la menace venant de France n’a pas du tout diminué. En effet, le risque de voir le virus apparaître sur le territoire belge est toujours bien réel. Soit parce qu’il se sera disséminé encore plus vers le nord via les vecteurs, soit parce qu’il sera introduit par des animaux provenant des zones à risque délimitées autour des foyers.
Ces animaux doivent évidemment être vaccinés suffisamment longtemps avant le départ pour réduire le risque d’être porteurs du virus au moment de l’échange, mais ce risque ne peut pas être exclu complètement malgré cela. L’Afsca a déjà découvert plusieurs fois des animaux suspects provenant de zones contaminées en France grâce aux analyses réalisées dans le cadre de la vigilance accrue imposée dans ces circonstances. Elle a pris les mesures ad hoc et aucune présence ni dispersion du virus n’ont été constatées en Belgique.
Protégé et… commercialisable !
Un animal correctement vacciné sera protégé contre la maladie. Il pourra aussi être commercialisé vers les zones libres si des zones réglementées devaient être délimitées en Belgique, soit suite à des contaminations trop proches de notre frontière, soit suite à la découverte du virus chez nous. Cette possibilité de déplacement ne sera pas possible pour un animal qui n’a pas été vacciné !
L’éleveur qui veut vacciner ne doit pas attendre ce moment-là, mais réaliser la vaccination dans les semaines qui viennent, au moment où tous les animaux sont encore à l’étable, afin qu’elle puisse être effectuée dans des circonstances plus favorables.
La vaccination protège l’animal pour au moins un an. Les animaux vaccinés cet hiver seront donc protégés pendant toute la saison de pâturage à venir, quand les culicoides qui dispersent le virus seront actifs.
En parallèle, l’agence fédérale a également lancé un monitoring hivernal dans les élevages bovins. Pour la fièvre catarrhale, il est prévu de prélever 10 animaux dans chacun des 500 troupeaux non vaccinés, sélectionnés (sur base des encodages) afin d’évaluer correctement la situation en Belgique.
Comment faire vacciner son cheptel?
Les modalités de la campagne de vaccination sont les mêmes qu’en 2016. Une nouvelle fois, le vaccin sera mis gratuitement à disposition. L’éleveur qui souhaite vacciner ses animaux peut contacter son vétérinaire. Celui-ci pourra soit utiliser des doses du stock qu’il a toujours en possession, soit à nouveau commander des doses chez son grossiste-répartiteur habituel. L’administration des doses ne pouvant être déléguée au détenteur, le vétérinaire devra toujours réaliser la vaccination lui-même.
Après chaque administration, le vétérinaire doit encoder dans Sanitel (via Cerise) les doses administrées. Cet encodage est particulièrement important, notamment pour justifier de l’utilisation des doses mises à disposition et pour évaluer les quantités de vaccins disponibles en Belgique et donc permettre à l’Afsca d’évaluer au mieux les quantités à commander auprès du fabricant.